Chapitre 23

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Je sens son regard derrière mon dos, son souffle mélangé à de l'alcool me fouette le cou. J'ai les poils qui s'hérissent le long de mon corps.

- si je ne te connaissais pas je dirais que tu t'intéresses à moi.
- tu ne me connais pas.
- je sais une chose, c'est que tu me déteste.

   Mon cœur se broye sans que je ne m'y attende. J'ai beau le lui dire à mainte reprise, l'entendre de sa bouche me fait mal au plus haut point.

- combien de temps as tu passé là bas ?
Je demande pour éviter le malaise qui me monte à la tête ? J'attends sans pour autant avoir de réponse. Je me tourne vers lui et rencontre ses yeux en ayant l'impression qu'elle fouille mon âme.
- s'il te plaît !
- près d'un an.
- près d'un an, ce n'est pas un petit séjour Dean. Tu as dû recevoir assez de soins.
- j'ai subi quatre opérations, une à l'épaule, deux aux pieds et un au niveau du rein droit jusqu'au bas de la ceinture pelvienne. Survivre à une infections de ma blessure, réapprendre à marcher et me faire à l'idée que je ne serai plus jamais père.

Je revois les quelques cicatrices sur son corps que j'ai eu à voir il y a quelques semaines.

- je te fais pitié n'est ce pas ??
- oui tu me fais pitié, mais seulement parce que l'homme qui est devant moi n'est pas celui que j'ai côtoyé. Ce n'est pas celui à qui je me suis donnée pour la première fois cette nuit là, ce n'est pas l'homme qui m'a mis enceinte, ce n'est pas l'homme qui malgré sa vengeance m'a aidé à sauver nos enfants et veiller sur moi, ce n'est pas cet homme qui m'a soutenu quand j'étais à bout de souffle, ce n'est pas cet homme qui m'a insufflé sa force.

Je reprends mon souffle après ma tirade. Je ne baisse pas les yeux. Je joue quitte où double, soit on avance ensemble soit on ne bouge pas.

- tu n'as jamais espéré avoir d'enfant après le diagnostic ?

- à quoi ça m'a servi d'espérer ??
Juste à savoir où la cupidité des femmes peuvent aller.
- toutes les femmes ne sont pas cupide.
- mais elles ont toutes une idée derrière la tête. Mettre le grappin sur un homme riche, inventer une grossesse ou encore lui coller celui d'autrui, prétexter une fausse couche, que sais je ?

- c'est horrible je lâche bassement.

Certaines personnes n'ont aucun respect envers leurs prochain. Ils ne pensent pas aux représailles du mal qu'ils font.

- pas plus que ce que je t'ai fait subir.
- je peux comprendre. C'est juste une suite de réaction.
- dont tu en as payé les pots cassés.
- oui, malheureusement. J'en ai payé un prix fort.
- pourras tu me le pardonner ??

Je ferme les yeux un court instant. Et je sens ses bras m'entourer.
Devant moi se trouve un homme dont la détresse me fait mal d'un côté, d'un autre côté j'ai en face de moi l'homme qui m'a le plus fait souffrir.
Mais en cet instant, je n'arrive pas à le repousser. Je n'arrive pas, et je n'en n'ai aucune volonté.
  Après un moment qui me semble une éternité, je me décolle légèrement de lui.

- effacé tout  d'un coup, sera difficile pour moi, mais je peux quand même essayer.
- je ferai tout dans ce cas pour me faire pardonner.

  Même si, il y aura beaucoup de choses à arranger, je ne puis m'empêcher de penser qu'il me plaît, même avec ce caractère d'ours mal léché. Je veux pouvoir être heureuse, sans avoir de regrets. Oli avait raison je sais ce que je veux.
  Sans réfléchis, je me mets sur la pointe des pieds et pose mes lèvres sur les siennes. Et à mon plus grand désarroi, il est reticent. Il ne répond pas du tout. Je me décolle de lui en faisant un pas en arrière. J'ai l'impression d'être en chute libre. C'est incroyable, qu'est-ce que je m'étais imaginé ??
Toutes mes résolutions sont à peu près noyée. Je prends sur moi pour ne pas craquer. Quelle humiliation. Il faut que je dégage vite fait d'ici.

- je suis désolée. Je n'aurai pas dû. En fait, j'ai cru.... Euh je croyais.  Et puis merde.. vaut mieux que je m'en aille. Je suis vraiment désolée.

Je suis rattrapé par le poignet. Sa façon de me regarder me met mal à l'aise. J'ai été conne sur ce coup, maintenant je le sais.

- de quoi ?

D'être tête en l'air, idiote et tout ce qui va avec.

- bah voyons, tu es fiancé, et tu vas bientôt te marier et moi...
- rien du tout Carla. Si on ne s'était pas mal compris depuis le départ les choses seront peut être différent.
- peux t'être bien, mais on ne peut pas revenir en arrière. Ce qui est fait est fait.
- effectivement. Mais si seulement je ne t'avais pas offensé devant Kimberly.
- avec les si on pourrait reconstruire le monde tu ne crois pas ?
- je sais !! Tu aurais dû m'écouter, ne pas me fuire et m'éviter.
- à quoi ça aurait servi ?
- à savoir que cette fille et moi n'avions jamais été fiancé.

  J'ai envie d'éclater de rire. Il n'est pas sérieux !!

- elle a utilisée la presse à son avantage. On a eu à coucher quelque fois ensemble pas plus. Je n'ai jamais envisagé aller loin avec elle.

  C'est pas possible.
- je sais que la presse me colle une étiquette de Playboy, mais je n'avais aucun intérêt à les  démenti. J'ai été égoïste jusqu'à ce que je te rencontre.
- je te plaît ?
- à ton avis ? Soupire t-il. Benneth n'est pas dupe. C'était l'une des raisons pour lesquelles il me voulait loin de toi. Ce que j'ai naturellement mal interprèté. Je me suis imaginé des tas de scénario entre vous et au final ça m'a coûté cher.
- mais tout à l'heure..
- tout à l'heure je me suis rendu compte qu'après la mort de Sophia et Emma, j'ai préféré vivre dans le passé. Qu'il y a une femme magnifique qui saura me pardonné mes fautes, que je veux avoir à mes côtés quoi qu'il advienne.

Ses lèvres se plaque sur les miennes avec une certaine pression, que j'ai du mal à suivre le rythme. Il m'entraîne dans sa chambre, une fois en parfaite symbiose, on laisse libre cours à notre passion. Chaque caresse qu'il me procure, est une délicieuse torture à laquelle je me laisse aller. Son regard rempli de désir fait naître en moi, des papillons dans mon bas ventre. Il frotte son sexe durcit contre ma féminité et j'étouffe un gémissement. Sa main parcours lentement mon corps. Je ferme les yeux pour refouler une grimace. Je n'ai pas encore perdu le surpoids de ma grossesse. Pendant un instant il se relève. Et j'ouvre brusquement les yeux. Mon surpoids le dérange. J'en étais sûre. Je tourne ma tête dans son sens sans pouvoir faire le moindre mouvement, et je suis un tantinet rassurer quand je le vois ramasser son portefeuille et en sortir un sachet de préservatif qu'il déchire et déroule le long de son membre. Il revient vers moi et me sourit assez tendrement en m'embrassant. Mon cœur explose de mille sensation, tant j'ai l'impression qu'il essaie de me communiquer, sa joie, ses peines et des choses qui me sont totalement inconnu. Il est près de moi mais tellement loin à la fois.

Il s'enfonce en moi assez lentement et nous ne formions qu'un. Il mouve assez lentement en moi de façon délibéré. Chaque mouvement et chaque geste me comble. Seuls nos gémissement remplissent sa chambre. Il y va de plus en plus rapidement. J'enfonce mes mains dans son dos essayant de me retenir le plus longtemps possible. Je m'accroche à lui et sens ses muscles se contracter sous mes doigts. Je lâche un gémissement de gorge en le serrant plus fort contre moi quand j'atteins l'orgasme en premier, avant qu'il ne me rejoigne dans un grognement qu'il étouffe dans mon cou.
  Après un moment sans rompre notre fusion nous reprenons nos souffle.
Il se débarrasse du préservatif   et se glisse à mes côtés, me prenant dans ses bras.

Ce moment n'avait rien avoir avec notre première fois ensemble.
- ne me quitte plus je l'entends dire doucement.

Je relève mes yeux vers lui et le vois fermer les yeux, sa respiration devenant lente.

Un Amour DifficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant