Chapitre IX.

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            Les escaliers étaient mouillés et glissants et l'installation électrique était si vétuste que les policiers décidèrent prudemment de n'utiliser que leurs lampes torches. La descente sembla interminable. Arrivés en bas, ils traversèrent un long couloir qui déboucha sur une immense pièce plongée dans la pénombre. Terry tâtonna sur le mur et se risqua à appuyer sur l'interrupteur. Les néons grésillèrent quelques secondes puis finirent par s'allumer, illuminant une gigantesque usine. D'immenses tables s'étiraient à perte de vue, sur lesquelles reposaient du matériel de production dernier cri, que même Ally n'avait jamais vu. Une centaine de personnes devait travailler là, voire beaucoup plus. C'en était époustouflant.

              Avec un laboratoire d'une telle envergure, il devait forcément y avoir une autre entrée. Les policiers imaginaient mal des « ouvriers » passer par l'entrée du bunker en pleine forêt tous les jours. Ils avaient trouvé un premier élément mais il leur fallait maintenant dérouler le fil de tout le trafic. Les policiers décidèrent de garder pour eux l'existence de ce laboratoire pour le moment, afin de ne pas effrayer les trafiquants, s'il en restait. En effet, trois d'entre eux, qui semblaient bien être les têtes pensantes, avaient été assassinés. Le trafic avait peut-être même été tué dans l'œuf. Ben prit tout de même quelques photos avec son téléphone puis les policiers rebroussèrent chemin à travers les couloirs délabré.

              Dans la voiture qui les ramenait au poste de police, les trois policiers ne dirent mot, encore sous le choc de la découverte du lieu de production de la drogue. Si la joie de l'avoir enfin trouvé les avait d'abord envahis, une certaine angoisse leur était ensuite monté à la gorge. Le laboratoire était si sophistiqué qu'il ne pouvait être tenu que par des professionnels ; le trafic devait donc avoir une ampleur bien plus large que celle imaginée par les enquêteurs, il pouvait peut-être même aller jusqu'à l'internationale. Terry et Ben se sentaient un peu dépassés par cette histoire qui habituellement ne relevait pas de leur ressort. Une fois au poste, Ally prit donc les choses en mains.


« Au vu de la situation, il semble qu'on ait affaire à un gang vraiment bien plus organisé qu'on ne le pensait. Qui aurait cru qu'on pouvait trouver des trafiquants aussi préparés dans un si petit bled ?! Commença-t-elle pour détendre l'atmosphère."


         Ses deux collègues sourirent. Il était vrai que dans des villages comme ceux-là, les actes commis les plus graves dépassaient rarement le vol à l'étalage.


« Même si leurs rôles étaient d'importance dans le trafic, Richard, Thomas et Duncan n'étaient pas des spécialistes de drogue, ils n'ont certainement pas monté ça tout seuls. Il leur fallait quelqu'un habitué du milieu, qui a pu venir examiner le village et élaborer le plan... Réfléchissait la jeune femme.

- Il faudrait que l'on puisse établir une liste des personnes arrivées récemment dans le village, proposa Ben.

- Ce genre de bourgades est plein de vieilles commères qui savent tout sur tout le monde, il faudrait nous en dégotter une, lança Terry.

- Je m'en occupe ! S'exclama le sergent en enfilant sa veste. »


            Une fois son collègue parti, Ally annonça que de son côté elle allait discuter avec ses coéquipiers de Londres pour voir s'ils n'avaient pas perdu la trace de certains dealers expérimentés depuis moins de deux ans. Elle s'assit à son bureau et commença à passer quelques coups de téléphone. Les informations ne tardèrent pas à lui parvenir. En quelques minutes, elle reçut une liste conséquente d'individus suspects qui depuis quelques temps avaient disparu des radars de la brigade des stupéfiants. La jeune femme passa le reste de l'après-midi à éplucher cette longue liste de noms.

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