A peine ai-je raccroché que je prend la main de Valentino et la pose sur mon t-shirt.
- Appuie fort! Je reviens tout de suite!
Je me remet sur mes pieds et pique un sprint jusqu'à la salle de bain de l'étage. J'ouvre l'armoire à pharmacie et prend la trousse de premier secours. La seconde d'après je suis de nouveau en bas et accours jusque Valentino. Sa respiration est de plus en plus faible. Il faut que je fasse vite sinon il mourra.
- Tout va bien se passer, dis-je d'une voix faussement calme, je vais te retirer la balle et te recoudre...
J'essaie plus de me rassurer plus moi que lui étant donné que je n'ai jamais fais ça de ma vie. Prenant une grande inspiration , je mets émotions temporairement de côté. Là, tout de suite, tout ce qui compte c'est Valentino.
Je prend une pince chirurgicale, que je désinfecte et commence à chercher la balle dans la chair meurtrie de Valentino. Il émet plusieurs grognements de douleur mais j'en fais abstraction et continue de chercher du mieux que je peux. Je ne pensais pas avoir autant de sang froid mais quand une vie est en danger, plus rien autours de toi n'importe, même pas toi.
Lorsque la pince se referme sur quelque chose de rigide je remonte lentement cette dernière à la surface. Soulagée d'avoir trouvé la balle, je pousse un léger soupir. Mais le travail m'est pas fini. Je verse de l'alcool directement sur la plaie et le corps de Valentino sursaute de douleur.
- Ça va aller! C'est bientôt fini!
Les mains tremblantes, je prends une aiguille stérilisée et commence à recoudre la plaie. Après plusieurs minutes je termine enfin l'opération et me concentre de nouveau sur Valentino. Son visage blafard est perlé de gouttes de sueur et j'ai peur qu'il ne s'en sorte pas saint et sauf.
- Valentino tu m'entends? Dis en le secouant légèrement.
- Hmmm, réponds t-il faiblement.
- Reste avec moi, bon sang!
L'heure qui vient de s'écouler a été horrible. Déconnectée de la réalité c'est à peine si je perçois tout ces corps sans vie sous mes yeux. Je ne peux décrocher mon regard de mes mains pleines de sang. Ce qui s'est passé ici est un massacre, si je ne veillais pas sur Valentino je me serais déjà enfuie en courant. Seule sa faible respiration m'indique qu'il est encore vivant. Je n'ai pas arrêté de lui dire de s'accrocher, qu'il doit tout faire pour rester en vie. S'il meure, je m'en voudrais toute mon existence. Ce sera de ma faute.
Je ne dirais pas que nous sommes de grands amis mais ces derniers temps, on commence à avoir des conversations normales. C'est peut-être rien dit comme ça mais pour un gars comme lui c'est une véritable prouesse. Ce micro rapprochement fait qu'aujourd'hui s'il disparait ce soir, une partie de moi partirait avec lui.
Le craquement du plancher me reconnecte soudainement à la réalité. Je me redresse et attrape l'arme de Valentino machinalement. Le bruit venait de l'entrée de la maison. Avec une grande inspiration j'avance à pas de loup, le coeur battant à tout rompre dans ma poitrine.
Inspire.
Expire.
Inspire.
Expire.
Alors que je longe le couloir une silhouette élancée apparait soudainement au bout de ce dernier. Par pur réflexe, je brandis mon arme et n'hésite pas une seconde avant de tirer sur elle.
- Putain! S'écrie l'homme en se baissant presque au sol.
Cette voix.
Je laisse retomber mon arme au sol reconnaissant à qui cette dernière appartient. Comme s'il s'agissait de mon sauveur je fonce sur Ezio. Je me serre contre lui comme une petite fille à son doudou et mes larmes roulent aussitôt le long de mes joues. Il répond à mon étreinte et la chaleur de son corps réchauffe le mien, frigorifié de peur.
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The Maestro - Partie I ( Terminé)
RomancePas le temps pour les histoires de coeur pour Cara, une jeune étudiante en droit, son but: obtenir son diplôme et décrocher un job en or. Alors qu'elle pensait construire petit à petit sa vie à Londres, loin de sa famille, elle va se retrouver dans...