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Mes pieds sont comme encrés dans le sol, incapables de faire le moindre mouvement. Mon corps est prit de légers tremblements lorsque je détaille l'endroit qui se trouve face à moi. Je ne saurai dire  ce dont il est question ici mais ça ressemble à une salle de torture.

Je prends une grande inspiration et avance de quelques pas. Une vieille ampoule suspendue au plafond en pierre éclaire une chaise en métal au centre de la pièce. Des fils électriques jonchent au pied de cette dernière et je devine facilement qu'ils ne sont pas là pour faire de la dèco. Un petit chariot en acier se trouve à côté de la chaise et toute sorte d'instruments de torture sont posés dessus. Mon coeur rate un battement, cet endroit me donne la chair de poule.

Le sol en béton est tacheté à l'endroit où se trouve la chaise. Du sang. Mon Dieu, je ne veux même pas imaginer les horreurs qui se sont produites ici. Une image d'Ezio se servant de ces instruments de torture me traverse l'esprit. 

Non, non je ne veux pas y penser!

Je détaille les alentours et aperçois un passage à peine visible au fond de la pièce. Je m'avance lentement toujours sur mes gardes. Soudain un nouveau tintement de métal me parvient et mon pouls s'accélère encore un peu plus.

Le passage étroit s'ouvre sur une autre pièce plus petite cette fois. Le mur en pierre brute laisse place à certains endroits à des barreaux rouillés. Est ce que se sont des cellules? D'après toi. Un haut le coeur me prend à la gorge en sentant les odeurs d'humidité et de moisissure qui émanent de cet endroit. Quelle horreur! Je n'aurai jamais pensé qu'il y avait un tel endroit sous cette superbe villa italienne.

Tout à coup un léger bruit dans l'obscurité me fait faire un tour sur moi même. Je plisse les yeux pour tenter de trouver d'où provenait le bruit. C'est là que je le vois. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Il y a un homme juste là, derrière ces barreaux, allongé à même le sol. Je me retiens de pousser un cri tant je suis choquée par ce que je vois. L'homme est recouvert de bleus, de sang séché, de diverses blessures encore récentes pour certaines. Je peux entendre sa faible respiration d'ici, il n'est peut être pas mort mais ce n'est qu'une question de temps.

L'horreur de la scène qui me fait face me retourne l'estomac. Je suis complètement dépassée par la situation. Devrais-je l'aider? Et comment? Tu ne peux même pas t'aider toi même! Je m'avance doucement vers la cellule et m'accroupis, les genoux tremblants.

- Est ce que... vous m'entendez?

L'homme ouvre les yeux d'un coup et se jette sur les barreaux de sa cellule. Je tombe en arrière sous l'effet de surprise. Je pose ma main tremblante sur ma bouche en le voyant  de plus près. Il est monstrueux, ses cheveux crasseux collent au sang des blessures sur son visage. Il penche la tête sur le côté et se met à rire fort, tellement fort que j'en ai mal aux tympans.

Je me remet aussitôt sur mes pieds et recule de plusieurs pas, le coeur battant. Ce type me fait froid dans le dos, il a l'air d'un échappé d'asile psychiatrique. Il se met à réciter quelque chose d'incompressible en se tenant la tête avec ses deux mains.

- Tu n'aurais jamais du venir ici Cara, lance une voix familière dans mon dos.

Je me retourne aussitôt et aperçoit la silhouette sombre et élancée de mon tortionnaire à l'entrée du passage par lequel je suis arrivée ici. Il s'avance vivement vers moi mais avant qu'il ne puisse m'atteindre mes jambes se dérobent sous mon poids.

Puis tout devient noir.

*

- Ta secrétaire Mike? Tu n'as rien trouvé de plus original?

The Maestro - Partie I ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant