The Maestro - Partie I ( Terminé)

25

-  Alors c'est vrai...

Ezio retire ses mains de mes hanches et je me remet aussitôt debout.  Il m'imite et se tourne en direction de la jeune femme blonde, Irina. Un sentiment de honte s'empare de moi quand je me rend compte de ce que nous étions en train de faire, mes joues virent aussitôt au rouge. Irina s'approche d'Ezio d'un pas nerveux tandis que je reste en retrait derrière lui.

- Tu n'es pas sérieux! S'écrit-elle en faisant de grands gestes avec ses mains. C'est pour cette gamine que tu romps nos fiançailles?! 

Son ton condescendant ne me plait pas, elle n'a aucun droit de parler de moi de cette manière. Je me décolle sur la droite et fais un pas dans sa direction en prenant instinctivement une expression froide.

- Je ne suis pas une gamine. Réponds-je sans ciller. Et pour votre gouverne, je ne suis pas non plus sa pute. 

- Ah oui? C'est ce qu'il t'a dit? Tu te crois spéciale? Redescends sur terre, petite, il ne veut que te baiser! C'est la seule chose qu'il recherche! 

- Tu m'as l'air bien au courant! Tu es passée par là c'est ça? 

- Bon stop! Gronde Ezio en perdant patience. Je peux savoir ce que tu veux Irina? On n'a plus rien à se dire étant donné que nos fiançailles sont annulées! 

- Ben voyons! Pourtant il n'y a pas si longtemps que ça tu avais bien des choses à me dire entre deux parties de jambes en l'air! 

- Ouais mais maintenant ton cul ne me fait plus bander alors je n'ai plus rien à te dire. 

J'observe les deux ex-amants à tour de rôle, les mots d'Ezio sont si crus, si tranchants que j'en frémis. Il n'en a clairement rien à faire d'elle. Ou peut-être qu'il fait semblant? 

- S'il te plait Ezio! On se connait depuis longtemps toi et moi, on pourrait réessayer! Je t'en prie donne nous une chance, lance t-elle d'une voix pleine de détresse.

J'ai un petit pincement au coeur en la voyant ainsi, elle a l'air d'être complètement folle amoureuse d'Ezio. Tout cet espoir que je vois dans ses yeux bleus me fait tressaillir. En une fraction de seconde elle perd plusieurs points sur l'échelle de la connassitude.

- Je ne veux plus de toi! Il faut tu entres ça dans ta p'tite tête Irina! Dit Ezio d'un ton cassant. Putain c'est pas compliqué à comprendre !

La façon dont il lui parle me hérisse les poils, cet homme est vraiment sans coeur. Il n'en a rien à foutre des autres, quand je pense que je me suis jetée dans ses bras quelques minutes plus tôt. Je me dégoûte.

Une larme coule le long de la joue d'Irina et mon coeur se brise un peu plus. Tomber amoureuse d'un homme comme Ezio c'est la pire chose qui pouvait lui arriver, mais malheureusement les sentiments ne se contrôlent pas.

- Un jour, souffle t-elle en reniflant, tu voudras de moi. Je te le promets!

Elle sort de la pièce sans un mot de plus laissant une atmosphère sombre entre nous. Ezio se tourne dans ma direction en se pinçant l'arrête du nez.

- Cette petite conne me les casse, lâche t-il les dents serrés.

- Elle est amoureuse de toi! Tu pourrais être un peu plus sympa avec elle!

- Je ne suis pas quelqu'un de sympa Cara et tu le sais.

- Ouais! Je l'ai appris à mes dépens!

- Il fallait bien que tu comprennes comment ça fonctionne dans mon monde.

Je le fixe ne sachant plus quoi dire. Ce mec me pompe toute mon énergie, ma mort est certaine si je reste à ses côtés. Mon coeur n'est pas fait pour vivre de telles choses jours et nuits, il finira par lâcher c'est sûr. Ezio plonge ses mains dans ses poches et me lance un regard sombre.

- Et si tu arrêtais de me résister bambina...

Je fais un pas en avant avec assurance. Je relève la tête afin de croiser son regard de psychopathe.

- J'arrêterais quand mon coeur ne battra plus dans ma poitrine, dis je d'une voix glaciale.

- Et c'est pour ça que je te veux bébé, rétorque t-il en faisant également un pas en avant.

- Tu n'es qu'un gros malade!

- Ouais et t'avais l'air de bien le kiffer il y a quelques minutes, le gros malade...

- Il arrive que l'on fasse des erreurs dans la vie, Ezio.

- Ta bouche sur la mienne c'était une erreur? Souffle t-il en me toisant de toute sa hauteur.

- Je veux que tu me laisses tranquille, dis-je en reculant jusqu'à ce mon dos heurte la pierre brute de la cheminée.

- Non c'est faux, ce que tu veux c'est que te retournes et que je te prennes contre ce mur dur et froid, répond t-il en pointant l'angle de la cheminée du doigt.

Une vague de chaleur parcours mon bas ventre en imaginant la scène dans ma tête. Je me pince les lèvres pour tenter de chasser ses sombres idées. C'est quoi mon putain de problème? Comment est ce que je peux penser ne serait-ce qu'une seconde à coucher avec ce taré?

- Je serais ton premier et ton dernier bambina, ajoute t-il en prenant mon menton entre ses doigts.

- Tu ne poseras plus jamais les mains sur moi! Réponds je en me défaisant de sa prise.

Je me dégage de l'angle de la cheminée et recule de plusieurs pas, le souffle court. Mon sang bout dans mes veines. Pour qui il se prend? Il croit avoir un contrôle total sur moi mais il se trompe, jamais il ne me mettra dans son lit.

Ezio s'approche de nouveau de moi, le visage plus refermé qu'il y a quelques secondes. Par instinct de protection j'attrape un tisonnier au pied de la cheminée et le brandit devant moi. S'il ose s'approcher je l'embroche ce taré!

Un sourire froid se dessine sur ses lèvres. Je recule lentement en tenant toujours la tige de fer devant moi.

- Lâche ça, je n'aimerai pas que tu te blesses bambina...

- La ferme! M'écrié je d'un ton autoritaire.

Perdant patience Ezio s'avance vers moi et je l'attaque aussitôt sans aucune hésitation. Il esquive partiellement le coup et la pointe en fer du tisonnier érafle sa joue.

- Putain! Crache t-il en touchant sa joue du bout des doigts.

Je profite de cette feinte pour contourner le monstre devant moi et foncer vers le grand hall. Je jette un coup d'oeil furtif autours de moi cherchant dans quelle direction aller. Je me dirige aussitôt vers le petit couloir à droite des escaliers du hall, c'est là que se trouve la porte du bureau d'Ezio mais il y a une autre porte tout au fond. Je m'arrête devant cette dernière et l'ouvre  sans hésiter. 

L'obscurité de l'endroit me fait frissonner, je perçois à peine les escaliers en pierre usée qui s'étale sous mes yeux jusqu'à ce que je ne les vois plus. Je descend à tâtons ces derniers en retenant mon souffle. Des bruits d'échos parviennent à mes oreilles mais je ne parviens pas à distinguer de quoi il s'agit. Je continue de descendre les escaliers n'ayant aucune idée d'où ils mènent. J'atteins finalement la dernière marche et une sorte de tunnel souterrain s'étale devant moi. Putain c'est quoi cet endroit? La BatCave? J'avance d'un pas de moins en moins assuré dans cet endroit sombre. 

Soudain un nouvel écho se fait entendre mais cette fois je perçois un tintement d'un métal. Un frisson glacial parcours mon échine mais je continue de marcher, trop curieuse de savoir ce qui se cache ici.  J'atteins la fin du tunnel et ma respiration s'arrête d'un coup. 

Putain.