21/07/2020
Un jour, j'arrive en voiture tout près d'une porte d'appartement. Une femme souriante, chaleureuse nous ouvre. Je suis accompagnée de deux enfants. Une fille métisse et un garçon blanc. Nous saluons cette femme que nous aimons tous sans exception. Des étreintes sont échangées, ainsi que des sourires.
On me tend ma voile de planche. Elle est bicolore, bleu marine et blanche en son sommet. Il y a certainement des choses écrites dessus dans ces couleurs. J'entre dans l'entrée exigüe. Je pose ma voile car il y a la place pour. On m'interpelle : on me donne ma planche à voile. Je l'attrape et cherche un endroit pour la poser. J'avance dans une deuxième pièce, la cuisine. Je pivote sur la gauche, passe par la porte sur ma gauche : la salle à manger. Je regarde à gauche en entrant : un demi niveau plus bas, un canapé rouge grenat, c'est le salon. Après le canapé, je vois l'entrée et les gens que j'ai déjà croisés.
Nous sommes heureux.
Mais ça ne dure pas. Hélène, notre grand-mère maternelle arrive et prend la place de l'Hélène souriante et blonde que nous aimons tant.
Notre grand-mère instaure immédiatement une tyrannie alors que j'allais poser ma planche dans un espace libre de la cuisine :
"Non, me crache-t-elle au visage."
Je comprends que ça ne veut pas uniquement dire que je ne dois pas poser ma planche chez elle.
La peur, la méchanceté, c'est tout ce qu'elle inspire mais le pire reste encore qu'elle travaille ardemment à être ce qu'elle inspire...
Je suis dans les yeux d'une petite fille blond foncé.
La grande fille avec la planche à voile semble avoir quitté les lieux. Le garçon blond, la fille métisse et moi avons dans nos viscères une peur constante.
La vieille nous fait la misère.
Elle nous fait pleurer, nous crie dessus jusqu'à ce que l'on se vide de nos âmes par nos yeux, comme si toute notre joie était à purger et qu'elle était le gourou qui nous y aiderait...
La petite fille métisse crie, elle hurle déjà et ça me rappelle un adulte... Enfance et innocence parties trop tôt, j'imagine.
Mais un après-midi où la métisse rentrait à l'appartement, la vieille vit en cette petite son amour d'enfance, un jeune homme beau, à la peau de bronze, des cheveux noirs et ondulés reposant sur ses épaules dessinées. Il était torse nu, et la vieille resta bouche bée, le point de vue que j'avais été extérieur à tout personnage, la caméra passa dans la nuque de cette homme et la vieille soudain était jeune, toujours estomaquée devant cet homme.
Une colère noire fit apparaître au milieu de ses rides un rictus seyant et des sourcils froncés, la bouche entrouverte, les dents serrées, elle frappa le blond à côté d'elle qui ne put lutter contre sa force et se retrouva contre le mur, pleurant probablement bruyamment mais la vieille avait comme une colère qui surpassait tous les sons en volume.
La métisse, redevenue elle-même, vit la vieille arrivait comme une furie.
Elle hurla, elle pleura, elle tenta de se débattre. Après avoir reçu une correction, et toujours en pleurant, elle alla dans le couloir qui relie les appartements. Elle prit la troisième porte à sa gauche : une médecin. Elle se plaint à cette femme en blouse blanche, et j'observe, derrière, passive, et mes yeux ne sont plus ceux de la fille mais ceux de la grande à planche à voile.
Le docteur s'en fout parfaitement. La fillette pleure mais elle ne voit pas que sur son bureau, la médecin regarde son téléphone sans amusement.
La métisse, se rendant compte de la situation et qu'aucune aide ne lui sera donnée, commence à rougir, taper des pieds, lâcher des larmes de la taille de ses iris comme un enfant qui fait un caprice.
La fille s'en va, encore plus vexée, encore plus triste, et elle court comme pour se réfugier mais dans le seul endroit qu'elle connaît : l'appartement de notre grand-mère. Dans sa course, ces gémissements plaintifs sautent à chaque pas.
Je suis physiquement la fille à la planche à voile, je quitte mon coin sombre de passivité. Je m'approche de la doctoresse. Je tire son épaule droite avec ma main gauche pour qu'elle me fasse face.
Elle regarde une vidéo des kassos. Elle ne me regarda même pas, elle semblait éperdument apathique. La métisse cria, un cri strident.
"Vous devez faire quelque chose ! hurlai-je à la femme en blouse."
Elle n'en fit rien et je courus à l'appartement de la vieille qui engueulait déjà la métisse, la tenant par le bras, la soulevant presque complètement du sol.
L'enfer ne finit pas... L'enfer a plusieurs portes...FIN
J'ai l'impression que ce rêve est sur la discommunication, la métisse est le mouton noir, la doctoresse est le monde qui ne paraît pas d'apporter de solution ni efficace ni rapide comme si le système s'en foutait.
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Un Monde Étrange : Rêves
Kort verhaalDans ce livre numérique, je raconterais mes rêves ; et quand vous le lirez vous comprendrez le sens de "étrange" dans le titre. Par rapport aux histoires en elles-mêmes, il y aura assez peu de détails mais bon... C'est compliqué de retranscrire un r...