Nafissatou

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Cette nuit là , Talla et moi voguions en silence sous la voûte étoilée . Nous passâmes par une longue route goudronnée aux abords duquelle se tenaient des lampadaires à longueur de Chemin . À peine arrivés à équidistance , les lampadaires se mirent à s'allumer un après un comme s'ils saluaient notre passage , l'idée me fit sourire . Une rivière chantait à contrebas libérant un vent d'une douceur excessive , nous allâmes sur le pont qui exposait le panorama de la rivière et nous contemplions bras dessus bras dessous l'eau tumultueuse qui disait on ne sait quoi . Talla caressait méticuleusement ma main et nos têtes se rapprochaient sous la pluie qui tombait . Puis , au milieu de nulle part , sur le pont d'une rivière chanteuse  sous les yeux de la pleine lune et d'une averse peu abondante , deux garçons jeunes s'embrassaient .

    - Lève-toi champion !

Je fis brusquement un rapide soubresaut et m'asseyais dans le lit en ouvrant très grand les yeux

  - Un mauvais rêve ? Dis Tonton Laye la mine dubitative
Je ne savais que répondre .

- Allez ! Il est sept heures moins vingt deux je te laisse te préparer . Disait-il en sortant de la chambre .

Je touchais bizarrement mes lèvres en regardant la fenêtre pour vérifier s'il pleuvait même si l'on était pas en hiver .
«Sale fils de pute !» murmurais-je après s'être rendu compte qu'à force de penser à comment Talla pouvait être un homosexuel et de la raclée que j'étais prêt à le mettre , j'avais fait un très mauvais rêve avec cette saleté que je ne manquerai pas de tuer aujourd'hui .

Ndéla faisait la tours des chambres dans le but de collectionner les vêtements sales pour ensuite faire la lessive  . Il entrait dans la mienne pendant que moi j'y sortais , elle saisit mon épaule lorsque je lui tournais le dos .

     - Tout va bien ? Dit-elle tout                          doucement

    - Oui , pourquoi ?

  - T'as pas répondu à mon     bonjour

- Oh désolé ... J'ai la tête ailleurs à cause de mon contrôle d'histoire , mentais-je

- Je vois , bonne journée alors ! , Dit-elle souriante

- À toi aussi.

Décidément ces fameux accrostiches vont me rendre fou .

Je continuais ma marche , pris les escaliers et atteris dans le salon où Yaye Soda était à table

   - Laye et Nafissatou n'attendent que toi en voiture

  - Abon ! Ça fait longtemps ?

- Un peu moins de cinq minutes .

Je pris un pain et l'argent que me donnait ma tante avant de courir vers la voiture .

- Bonne journée ! Hurlait-elle dans mon dos .

Nafissatou avait les yeux sur son cahier et Tonton Laye sur son téléphone , je grimpais sur la chaise arrière puis saluais ma cousine qui me répondit avec un visage jovial .

  - Toujours en retard , me lança Tonton Laye avant de faire vrombir la voiture

Les cours de Madame Toupane étaient tout simplement agréables à suivre . La façon dont elle articulait les mots étaient extraordinaires et donc bon à l'écoute . Elle était devenue en seulement moins de trois semaines depuis son arrivée dans l'établissement la bien aimée de tous les élèves des CRACKS . Je ne me rappelle de rien de ce qu'elle enseignait ce matin là ce qui est tout à fait logique du fait que J'avais l'âme et l'esprit sur ce maudit albinos qui s'asseyait à côté de moi . À part le bonjour qu'il m'avait balbutié à son arrivée , aucun autre mot n'était prononcé entre nous durant presque tout le cours , ce qui n'arrivait que de rares fois . Quelquefois , je sens le regard fugace qu'il me lançait  , il a dû se douter que j'ai découvert la vérité à propos des lettres compte tenu de mon comportement à l'égard de lui .
Je tremblais à chaque instant que je pensais à mon cauchemar comme si je l'avais fait ou comptais le faire dans la réalité et Dieu sait combien cela me dégoûtait c'était comme si l'on me faisait avaler une merde , je me demandais pourquoi avais-je fait une telle rêve sûrement parceque je n'arrêtais pas de penser avant de dormir à comment mettre une bonne raclée à ce fils de pute de Talla .
Quelqu'un à la porte hélait madame Toupane , elle sortit de la salle et rentra sitôt avec le directeur et quatre surveillants . Nous nous levâmes , signe d'honorer leur présence dans la salle de classe .

SEYDOU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant