14- Retour et essayages

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-Qu'avez-vous fait ?

La voix de monsieur Lopez me sort de mes pensées. Cela doit faire une bonne dizaine de minutes que nous sommes ici, à côté du bureau appartenant aux vigiles. Nous attendons patiemment qu'une petite brune avec un visage assassin pointe le bout de son nez. Je secoue la tête de droite à gauche et lui réponds :

-J'ai simplement voulu voir ce qu'il se passait avec les élèves et j'ai malencontreusement bousculé Suárez.

-J'espère pour vous que ça ne va pas vous retomber dessus. Ça serait assez ennuyant pour une si jolie femme que vous, me charme-t-il.

Je lui souris doucement, gênée par son commentaire qui laisse clairement à désirer. Nous entendons soudainement un raclement de gorge provenant de notre droite. La brune lance un regard meurtrier en direction de l'homme, qui comprend très rapidement qu'il doit prendre congés. Je me lève d'une traite une fois que ce dernier soit parti rejoindre les élèves. Un frisson parcourt le long de mon échine en voyant les yeux maintenant noirs de la jeune femme.

-Je... Que vous ont-ils dit ? Demandée-je faiblement en regardant mes pieds.

-Que vous devrez payer intégralement les dommages causés à la peinture, m'intime-t-elle très sérieusement de sa voix froide.

Mon visage se crispe un peu plus. Comment vais-je rembourser cette œuvre qui doit facilement coûter une fortune ? Une boule douloureuse, dû à l'angoisse, se loge petit à petit dans mon bas-ventre. Un pouffe de rire me reconnecte à la réalité. En relevant les yeux, j'aperçois madame Suárez munit d'un énorme sourire. Elle se moque de moi là ?

-Voir votre tête se décomposer est très... Jouissif, je dois avouer. 

D'autres rires sortent d'entre ses lèvres. Puis elle reprend son calme. 

-Plus sérieusement, vous avez eu de la chance que la peinture soit complètement assurée par le musée. Nous n'avons donc rien à rembourser.

Je souffle de soulagement, atténuant la pression qui se trouve en moi depuis bien des minutes maintenant.

-C'est super mais... Vais-je avoir des problèmes car je vous ai poussé ?

-Heureusement pour vous, mon ange gardien m'a crié de ne rien dire au vigile sur ce fait. 

Sa petite plaisanterie nous fait doucement rire. 

-Vous êtes donc saine et sauve, Cavilli.

-Je ne sais comment vous remercier, dis-je sincèrement.

-Nous verrons ça plus tard. Maintenant nous devons partir, nous avons pris assez de retard avec vos sottises.

J'ouvre la bouche puis la referme ne sachant quoi rétorquer, plantant un rictus dans la commissure des lèvres de la jeune femme. Nous retournons finalement avec les enfants pour reprendre notre route vers les bus. Tous les badges sont redonnés, puis, nous sortons et après quelques minutes de marche nous entrons dans les mêmes habitacles que ce matin. Le chauffeur démarre une fois le rapide et habituel pitch de Regina terminé sur les choses à ne pas faire lors du trajet. Cela fait quelques temps que nous roulons lorsque je reçois un message :

De Nadia :

#Hello future belle-sœur ! J'ai rendez-vous avec la vendeuse de robes et il a été confirmé pour demain matin. Ça te dirait de venir pour les essayages ? Julia aussi sera de la partie.

Un grand sourire illumine mon visage. Je réponds positivement, recevant rapidement un message me donnant l'heure ainsi que l'adresse du magasin. Heureusement pour moi, même si nous serons mardi, j'ai toute la matinée de libre étant donné que les élèves ont une sortie ce jour-ci. Ma joie ne passe pas inaperçue chez la brune car cette dernière me demande curieusement ce qui me met dans un tel état.

L'amour à quelques larmes de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant