Lorsque j'ouvre mes yeux encore endormis, un mal de tête prend possession de mon crâne. De plus, je n'ai pas fermé les volets en me couchant directement hier soir : la petite pièce est donc remplie d'une lumière claire et étincelante provenant de l'astre du jour. Je frotte douloureusement mes paupières tout en bâillant, me remémorant la veille. Tout me paraît tellement irréel que j'en ai du mal à assimiler les divers événements de la soirée. Un souffle chaud passe la barrière de mes lèvres quand j'aperçois, entremêlé dans mes draps blancs, le pull noir de Regina. Un sourire éclot sur mon visage pendant que mon nez se faufile dans la laine où sont dispersés les fragments des effluves de son parfum. Ce n'est qu'un bout de tissu Lidia, reprends-toi ! Je tapote énergiquement sur mes pommettes pour me remettre les idées en place.
D'une main, j'attrape mon téléphone et tape frénétiquement pour envoyer un message à Julia, lui expliquant d'arriver le plus vite possible. À peine ce dernier délivré que je m'empresse de passer dans la salle de bain adjacente à ma chambre, me déshabillant rapidement pour passer sous le jet d'eau froid. Le liquide dégoulinant sur mon corps efface les infimes traces de mes pensées peu chastes d'hier soir... Une fois habillée et finis de ranger ma chambre, je descends les escaliers en entendant frapper à la porte d'entrée. Malheureusement, lorsque j'arrive, l'accès est déjà ouvert par ma mère qui sourit grandement à la jolie rousse.
-Bonjour Victoria, répond la jeune femme en lui tendant les bras.
-Bonjour ma Julia, ma mère la prend dans ses bras, répondant à son étreinte. Comment vas-tu ?
-Super bien et toi ? demande-t-elle tout en se reculant lentement.
-Ça va, merci, réplique la plus âgée avec un doux sourire.
Je m'avance vers elles, me raclant légèrement la gorge pour me faire remarquer. Le visage de la jeune femme s'illumine en me voyant. Quant à celui de ma mère, il est plutôt recouvert par un voile de tristesse malgré son rictus aux coins des lèvres. Je lance un rapide regard à ma génitrice avant d'empoigner l'avant-bras de la rouquine —qui lance un petit cri de surprise— pour l'emmener dans ma chambre. La porte fermée, je me retourne et vois Julia assise sur le lit, les bras croisés et les sourcils froncés.
-Pour que tu m'emmènes dans ta chambre à toute vitesse, c'est que ça doit vraiment être important ! s'exclame-t-elle en s'allongeant sur le dos. Ça fait au moins dix ans que tu ne m'as pas fait ce coup-là, elle marque une pause en soufflant. Allez, viens.
Je m'avance à pas de loup, montant finalement sur le matelas pour m'allonger, la tête à côté de celle de la jeune femme. Un blanc interminable s'installe dans la chambre. C'est la bouche sèche que je murmure :
-Parce que j'ai... J'ai embrassé Regina.
-Tu as quoi ?!
Julia se redresse d'un coup, plongeant son regard plein d'incompréhension dans le mien. Je me relève brutalement une fraction de seconde après elle, gênée au plus haut point.
-Enfin non, mais j'ai failli.
-Wow, vraiment tu me rassures, ironise-t-elle en formant une moue insolente. Mais il s'est passé quoi en une soirée ?
-Beaucoup trop de choses. En fait, on a tout d'abord mangé tranquillement, puis...
Lors de mon long monologue qui explique en détail la veille, je remarque que mon amie n'est pas vraiment connectée à la réalité. Le dernier mot que j'articule provoque comme un coup de jus à Julia. Cette dernière se lève, se plaçant devant ma table de nuit pour y soulever quelque chose. Elle se tourne vers moi avec de petits yeux.
-Ne me dis pas qu'au lieu d'un simple baiser, vous avez couché ensemble ? Parce que ce pull n'est pas du tout à toi ! dit-elle en me mettant sous le nez ledit vêtement.
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L'amour à quelques larmes de toi
Romance[TOME I] Lidia Cavilli, professeure d'histoire, vit une vie plutôt tranquille entourée de sa famille. Mais alors qu'elle part pour son premier jour de cours, elle va faire la rencontre d'une mystérieuse brune aussi diabolique que séduisante. Une hai...