L'amour à quelques larmes de toi

23- Leur jour

 -Alors, je ressemble à quoi ?

Nadia, habillée de sa magnifique robe blanche et coiffée telle une princesse, se tourne vers Julia et moi, munis d'un grand sourire sur son visage parfaitement maquillé.

-Parfaite, disons-nous en chœur.

-Je peux me regarder maintenant ? demande-t-elle avec impatience en bougeant de droite à gauche.

-Je pense que tu as assez attendu comme ça, rigolé-je en m'avançant vers elle, attrapant sa main pour la faire avancer jusqu'au miroir drapé d'une couverture. Prête ?

-Oh oui !

C'est avec une lenteur extrême que je finis par enlever le long tissu, faisant apparaître le reflet d'une Nadia plus que surprise et émerveillée, les larmes aux yeux.

-Mon dieu..., souffle-t-elle en posant une main sur sa bouche.

- Pleure pas ma belle, tu vas ruiner les heures de travail de cette pauvre maquilleuse ! dit ironiquement Julia en venant près d'elle.

-T'es bête.

La future mariée pouffe de rire en poussant doucement le bras de notre amie qui ne peut réprimer son amusement.

-Je vais me marier..., reprend-elle en se regardant à travers le miroir.

-Tu vas enfin être officiellement une Cavilli, Nad ! Il était temps après presque huit ans de vie commune, la taquinée-je en appuyant ma main sur son épaule.

-Je vais être une Cavilli..., murmure-t-elle pensive. Merci d'être mes demoiselles d'honneur, je ne sais pas ce que je ferais sans vous, dit-elle émue en nous regardant.

-Mais c'est normal, tu es notre amie avant d'être la femme de mon frère.

-J'en peux plus t'attendre ! Je n'ai même pas pu être avec Lithan hier pour suivre vos traditions à la noix, grogne-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine.

-Tu vas le voir ton chéri, arrêtes de râler et viens plutôt avec nous pour le rejoindre à la mairie ! s'exclame Julia en prenant son avant-bras pour l'entraîner à l'extérieur de la chambre.

-Eh ! Attendez-moi les filles !

Et c'est en marchant rapidement que je les retrouve au rez-de-chaussée où se trouvent ses parents : parfaitement vêtu de son plus beau costume pour l'un, et de sa plus belle robe pour l'autre. Ces derniers complimentent pendant plusieurs minutes leur fille, l'encourageant et la rassurant pour ce grand jour. Nous discutons encore pendant un moment avant d'entendre des voitures ainsi que des klaxons devant la demeure des Rocci. Nous nous regardons et partons de la maison pour, par la suite, nous installer dans l'une des élégantes berlines noires qui nous attendent. Une fois à l'intérieur et l'habitacle en mouvement, la future mariée à nos côtés commence à sentir le stress et l'angoisse lui monter à la tête. Le temps de l'apaiser, de lui affirmer que tout allait bien se passer, nous entendons dehors des applaudissements qui nous font sortir de notre bulle.

Après une dernière bouffée d'oxygène expirée par la femme aux cheveux de jais, nous ouvrons les portières et mettons un pas au sol, vite rejoint par les parents de cette dernière qui étaient dans la voiture juste derrière nous. Encore plus de bruits se font entendre de la part des invités en voyant la magnifique mariée dans sa splendide robe nacrée. Absolument tout le monde est présent : les oncles, les tantes, les cousins, les amis, les collègues proches, les grands-parents et plus encore. C'est avec grand plaisir que Nadia vient tous les saluer et les embrasser chaleureusement —un peu moins stressée que précédemment— avant d'aller dans la mairie où se trouvent déjà quelques invités et bien entendu Lithan.