Chapitre 17

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J-3 avant la bataille.

Le nez plongé dans les livres de la bibliothèque des dieux, je cherche encore et encore un point faible au roi des démons. Mais bien sûr les crétins qui ont écrits ces bouquins n'ont pas jugé utile de les noter. Pour dire à quel point le roi des démons est un sombre connard, il y a du monde, mais pour expliquer comment le tuer, plus personne ne parle !
Je veux juste trouver la solution et dormir en paix moi, je ne demande pas grand chose ! Mais c'est déjà bien trop pour la sois disante plus grande bibliothèque de l'univers 1 apparemment !

Au bout d'un certains temps je sens mes paupières se faire de plus en plus lourdes. J'ai beau relire encore et encore les mots sur le livre face à moi, je ne comprends pas le sens de ceux ci. Ma tête aussi commence à devenir vraiment lourde. Mes pensées s'embrouillent. Avant que je ne m'en rend compte, je m'endors la tête dans un livre.

Je suis debout au milieu d'une plaine au ciel gris et aux nuages tachés de sang. Le sol, je ne le vois pas, il est recouvert de cadavres ensanglantés. Je crois disserner une silhouette noire au loin, mais elle disparaît rapidement. Je baise alors les yeux. À mes pieds Nina, dont le corps forme un angle étrange. Ses yeux sont grands ouverts et fixent le ciel. Du sang s'écoule lentement de sa gorge tranchée, formant ainsi de petites bulles. Sur elle se trouve Alex, comme s'il avait essayé de la protéger jusqu'au bout, malgré le trou béant dans sa poitrine. Son sang recouvre Nina telle une couverture. Ses mains sont crispées sur son énorme épée et son visage ne semble pas s'être apaisé dans la mort. J'essaye de détourner les yeux de mes amis quitte à encrer dans mon esprit les autres corps meurtris, mais rien n'y fait. Je ne peux pas détourner les yeux de cette scène macabre. Elle m'aspire dans un vide profond qui m'attire inexorablement.
Je suis sortie de ce troue par une masse qui bouge parmi les cadavres. Je n'arrive pas à savoir où elle est précisément ni à quoi elle ressemble mais tout ce que je sais c'est qu'elle se dirige vers moi. Avant même que je n'ai l'idée de m'écarter pour l'éviter elle me prend la jambe. Cette chose m'agripe la cheville à l'aide de sa main bronzée. J'essaye de me dégager mais tout ce que je réussis c'est de sortir la masse de la mer de cadavre. À la vue des cheveux vermeils et decoiffés de Seb je me fige. Ses yeux sont blancs, sans vie. Sa mâchoire est coupée de part en part et semble prête à tomber d'un instant à l'autre.

-Pourquoi tu ne nous as pas sauvé ?! Crie t-il tel un enragé, sa mâchoire laissant échapper des liquides de toute sorte. Pourquoi es tu su faible ?! Pourquoi es tu la seule qui reste à chaque fois ?! Pourquoi !? Pourquoi ?! Pourquoi ?!

Je reste ainsi des minutes, des heures, des années à l'entendre répéter ce mot dont il ne semble pas se lasser. Mais une main chaude apparaît sur mon épaule et une voix douce parvient à mes oreilles.

-Gaïa. Gaïa réveille toi, me susurre ce mirage.

C'est Théa. Elle me tire de mon cauchemars. J'ouvre brusquement les yeux. Je suis dans la bibliothèque. Il n'y a aucun cadavre, la pièce est emplie de silence et pas la moindre trace de sang.

-Est ce que ça va ? Demande la déesse inquiète.

Je remarque alors ma chemise trempe de sueur, mon rythme cardiaque effréné, mes yeux humides et surtout l'état de mon bureau. Il est gelé de la tête au pied.

-... Oui. Oui ça va. C'est juste la fatigue. Juste la fatigue.

Je nettoie le bazar que j'ai mis sur le bureau et m'enfuis de la bibliothèque sous le regard inquiet de Théa.

La reine divineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant