La mort ne vient pas. Je ne sens pas les crocs à acérés du loup m'arracher la vie.
Peut être le roi des démons fait il durer le plaisir ? Veut il me voir craquer ? Si c'est le cas, il devrait abandonner l'idée, j'ai craqué depuis longtemps. Je compte ne pas bouger d'un poil, pas même ouvrir les yeux.
Mais je dois revenir sur ma parole en sentant quelque chose m'éclabousser le visage. C'est un liquide chaud et, en le touchant avec mes mains, plutôt visqueux. J'approche mes doigts de mon nez pour le sentir. À l'odeur métallique du liquide je comprends tout de suite de quoi il s'agit.J'ouvre immédiatement les yeux, pensant trouver mon estomac lacérés et mon esprit incapable de ressentir la douleur par un quelconque miracle. Sur ce quoi je tombe est bien plus pire. C'est sûrement le scénario le plus horrible et improbable que j'aurais pu imaginer. Alban en tenue de combat et au visage découvert, ici dans le monde des dieux, tourné vers moi. Il est trop pâle, même pour un Aérien. Il se tient le ventre déchiqueté par d'énorme griffe, je suppose qu'il veut ralentir l'hémorragie. Du sang sort de sa bouche et ses yeux se vident de toute trace de vie.
Je n'ai pas le temps d'esquisser un geste qu'il tombe lourdement par terre. Je m'agenouille à ses côtés et pose sa tête sur mes genoux. Cette scène me paraît tellement irréelle, impossible. Je lui avais dit de rester sur Aéras alors pourquoi est il ici ?! Il s'est glissé au milieu de l'armée et, personne ne connaissant son vrai visage, n'a réagi. Est il là à cause de moi ? Pour me prouver qu'il peut me servir à quelque chose ? Mais qu'est ce que j'ai fait ?-Alban, Alban répond moi, sanglotais je difficilement en lui caressant les cheveux.
Il ne répond pas. Je sens son cœur battre faiblement, il doit être dans les vapes, seulement dans les vapes.
Je concentre ma magie divine dans mes mains pour le guérir. Mes soins sont incertains, ma magie trop puissante. Si cela continue il va mourir d'une overdose de magie divine. Je m'arrête après dix minutes, les plaies se sont totalement refermées. Je n'ai plus qu'à lui donner du sang et il pourra....Pourquoi ses blessures se rouvrent ?!?! Non, non, non ! Refermez vous !
Je concentre tant bien que mal ma magie divine pour recommencer mes soins.-Laisse tomber, tu ne pourras jamais le guérir, déclare le roi des démons. Même la déesse des soins n'en serait pas capable. Il va mourir et tu ne peux rien y faire.
Je le sens jubiler mais je ne m'en soucie pas. Je décide d'utiliser mes flammes pour soigner Alban. La magie spécifique s'annule n'est ce pas ?
-Tu utilises ta magie spécifique, intelligent, mais inutile. Ma magie a dépassé de loin le stade de "magie divine spécifique", elle s'est développée pour devenir une autre magie à part entière, bien plus puissante et ne subissant aucune règle.
Et il a raison, mes flammes ne changent rien. Je vois l'âme d'Alban d'affaiblir. Sa flamme vacille dangereusement, le moindre coup de vent pourrait l'éteindre. Les larmes recommencent à couler, à flot cette fois.
-Son sort est scellé, abandonne. Tu ne fais que le faire souffrir d'avantage.
Voyant que je continue d'essayer de le soigner, le roi des démons revient à la charge.
-J'ai dit... Abandonne !
Une nouvelle créature de sable fonce sur moi, un corbeau cette fois. Mais je le bloque avec un mur de flammes, toute ma peur envers lui a disparue.
-La ferme ! Criais je.
J'immobilise le roi des démons avec ma magie. Des chaînes de feu l'emprisonne et lui bâillone la bouche.
-Alban, je suis tellement désolée tout est de ma faute chuchotais je. Je suis ridicule, complètement ridicule...
Je ne sais pas si c'est parce qu'Alban a compris mes paroles ou si c'est inconsciemment, mais il me prend la main.
C'est son dernier geste, je sens son âme d'un magnifique bleu partir. Elle passe près de mon oreille et chuchote simplement d'une voix revigorante :

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La reine divine
Fantasy(Suite de ma précédente histoire, "les quatre éléments") Voilà maintenant cinq ans que le reigne d'Arrostos a pris fin. Cinq ans que les élus sont apparus pour sauver όasi. Cinq ans que la jeune Gaïa, âgée dorénavant de vingt et un ans, continue de...