Chapitre 3

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Le lendemain je me dirige aux aurores vers l'arbre monde, un arbre gigantesque se trouvant au centre d'όasi. L'endroit est peu fréquenté à cause de nombreuses rumeurs de fantômes et créature sanguinaire qui habiterait là bas (même si la créature la plus féroce habitant au pied de l'arbre doit être une salamandre de feu, capable de cracher de minuscules flammèches) . Je serais tranquille pour ouvrir mon portail.
Avant de partir je n'oublie pas de laisser un clone pour me remplacer. J'ai trouvé le sort divin pour les créer dans le journal de Théa.

Après de longues heures à cheval j'aperçois l'arbre. Il est si grand que les plus hautes branches se perdent dans les nuages. On peut clairement voir la délimitation entre les quatre nations dont il est au centre. Le territoire d'Aéras est recouvert de petits tas de neiges laissant apercevoir une herbe verte. Celui de Fiotà est un desert de terre rouge ou la verdure est rare et souvent à moitié morte à cause du manque d'eau. Du côté de Néro se trouve une magnifique clairière verdoyante. De nombreuses fleurs de toutes les couleurs se balancent au gré du vent. Enfin, je peux voir la mer de sable de Gi. Rien ne bouge comme si tout était mort, mais les sillons que je peux apercevoir dans le sable prouvent le contraire. Je dirais que se sont celles d'une belette des sables, qui ont l'agaçante capacité de créer de minuscules courants d'airs pour voler des objets aux humains. Que voulez vous, les animaux aussi se sont habitués à l'énergie élémentaire...

Je décide de me reconcentrer sur ma tâche et m'avance et vois sous l'arbre, une caverne naturelle faite à partir des énormes racines de l'arbre. J'enjambe le ruisseau faisant le tour de l'arbre. Il est gelé du côté d'Aéras, débordant de vie du côté de Néro, asséché de celui de Fiotà et inexistant pour Gi.

Une fois cachée dans la grotte en dessous de l'arbre, je me prépare. Je troque mes habits en tissus Aériens contre un long kimono blanc et une ceinture bordeaux. Je range avec regret dans ma pierre toutes les armes que j'ai sur moi, même mes deux poignards dont je ne me sépare jamais. Je dissimule ensuite ma pierre en la mettant comme simple broche maintenant le chignon que je me suis fait. Se faire griller immédiatement à cause de la pierre serait des plus vexant, même si je pense que mes cheveux argentés plutôt singuliers se chargeront de me démasquer.

Je ferme alors les yeux, prête à ouvrir le portail vers le monde des dieux. Je concentre ma magie divine dans mon index et trace avec les contours d'une porte. Au centre de celle ci je dessine grossièrement des ailes ainsi que des yeux, symbole représentant une chouette et également l'emblème des dieux. En dessous de la chouette, j'inscris, comme l'indique Théa dans son carnet, le nombre 1.
Mes yeux s'ouvrent enfin et je contemple le résultat. Flotte dans l'air tout ce que j'ai dessiné, d'une écriture moins tremblante que je ne l'aurais imaginé, dans une couleur argentée. J'observe encore quelques minutes les écriteaux, vérifiant si je n'ai rien oublié, puis fonce dans la porte, tête la première et les yeux fermés de peur des répercussions.

J'ai l'impression que rien ne se passe en passant le portail. Aucune sensation particulière ne me vient, et je marche normalement. Mais alors que je croyais avoir échoué, je rouvre les yeux et tombe sur un paysage des plus singuliers.
Une grande île flottant dans une épaisse mer de nuage se dresse devant moi. Sur celle ci se trouve un magnifique palais aussi haut que la tour Eiffel tout en pilier et en blancheur. Cachée derrière, je repère une autre île dans le ciel.
Je fixe d'abord le palais, émerveillée devant la finesse de l'architecture mais surtout sa grandeur, puis observe où je suis tombée. Je suis également sur une masse de terre qui lévite, mais elle est beaucoup plus petite. Sa surface ne doit pas dépasser celle de ma chambre. L'îlot est relié à celui du palais par un pont de pierre blanc recouvert par de la glycine en fleur.
Je m'avance sur le pont, et marche d'un pas conquérant vers l'immense palais. J'ai l'intime conviction que Théa se trouve là bas. Je compte bien lui parler. Cette fois elle ne pourra plus fuir, elle sera obligée de m'écouter et de répondre à toutes mes questions, qu'elle le veuille ou non.

La reine divineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant