Maria - Chapitre I

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Des yeux rouges. Immenses. Ils me suivent dans la pénombre. Je cours vite mais apparemment pas assez pour le semer. Il me traque, il veut ma peau mais je ne lui donnerais pas mon dernier souffle. Non ! Je tombe ! Un trou immense. Pourquoi ne l'ai-je pas vu ? Les yeux rouges me suivent encore. Ce trou est sans fond, il n'y a même pas de paroi à laquelle je peux m'accrocher. Allais-je mourir ? Seulement quinze ans de cette vie et déjà condamnée ? Il fait noir, je ne vois plus rien. Quelque chose coule sur ma joue, une larme. Je commence à suffoquer. Argh ! Je n'arrive plus à respirer !

C'est à ce moment que je me réveille. Je viens de faire un cauchemar. Quelle peur ! Je me lève en poussant la couette sur le côté puis sors de ma chambre pour atterrir dans ma salle de bain. La joie de vivre du matin m'a quitté il y a bien longtemps. Le fait que je ne fasse que des cauchemars n'y est pas pour rien. Je suis triste et fatiguée de cette nuit très agitée, mes yeux bleus sont à moitiés clos et mes cheveux blonds foncés sont en bataille. Je prends tout de même l'initiative de me peigner, et fais la grimace à chaque fois que je rencontre un nœud.

Je pense à mes amies, mes deux seules vraies amies : j'ai Jessica, ma meilleure amie que je connais depuis toute petite, et Estelle. Je l'ai connue en cinquième, mais on ne s'aimait pas beaucoup en début d'année, puis au fil du temps, elle m'a fait confiance et moi aussi. Toutes les trois, nous sommes aussi proches que des sœurs, mais nous ne sommes pas comme le commun des mortels.

Parlons un peu de mes deux amies. Estelle et moi n'avions pas sympathisé de la même manière qu'avec Jessica, et ce n'était pas qu'une question de confiance, c'était aussi grâce à une sorte de don de la nature que nous avions développé : notre esprit nous informe quand une personne anormal approche et se fut ce qui s'est passé entre Estelle et moi. Une grosse migraine nous a pris et après cela, nous avons compris qui nous étions l'une pour l'autre. Avec Jessica, nous étions juste de grandes amies, et, vers l'âge de 10ans, je suis allée chercher Jessica chez elle pour partir à l'école à pied (l'école était juste à côté de chez nous) lorsque cette migraine m'a pris la tête, des voix qui chuchotaient des choses que je ne comprenais pas.

Jessica était même à genoux tant la migraine était forte. Les voix chuchotaient encore, et j'ai fini par me mettre moi aussi à genoux. Puis quelques mots sont ressortis plus que les autres : « elle est comme toi ». Nous ne savions pas encore qui nous étions réellement mais la migraine s'était arrêtée et nous reprenions une vie « normale ».

On se disait tout avec Jessica et ce n'est que plus tard que certain de nos dons s'étaient manifestés : mon amie courait extraordinairement vite et même à 10ans, elle escaladait comme une professionnelle. Pour ma part, j'apprenais les langues très rapidement et la natation n'avait aucun secret pour moi.

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