Chapitre IV

103 4 0
                                    

Quelque chose me revient, la première voix que j'ai entendue dans ma tête, n'était-ce pas celle du professeur d'Histoire ? Je questionne Estelle :

- Dis-moi, est-ce que tu as entendu la voix du prof dans ta tête toi aussi ?

- Oui je l'ai entendu, il disait un truc comme « je dois les préparer ». Pourquoi ?

- Et bien, c'est peut-être une idée folle, mais il est possible qu'il ait un lien avec nous.

Elle me dévisage du regard :

- Comment ça ?

- Nous avons la faculté de lire dans les pensées, et nous avons toutes les deux eues ce prof pendant nos quatre années de collège. Il me semble aussi l'avoir entendu parler d'aller en lycée après les vacances... une mutation ou quelque chose du genre. Et en se souvenant de ses pensées, je me suis dit qu'il voulait nous préparer à la suite.

Estelle se contente de me dévisager sans rien dire en sirotant son diabolo fraise. Je hausse les épaules de renoncement. Mais j'entends alors la voix de mon amie :

Je crois que tu as raison, mais comment en être sûres ?

Je n'ai pas le temps de lui répondre que mon portable sonne. Je décroche tout en ne connaissant pas le numéro :

- Oui, j'écoute ?

- Bonjour, ici la vie scolaire du collège Les Frontières. Votre professeur a retrouvé vos affaires et tient à vous les rendre en personne. Veuillez retourner au collège dans les plus brefs délais.

Mais je n'ai jamais perdu mes affaires ?

- Euh... très bien, j'arrive d'ici peu.

- Merci. Au revoir.

- Au revoir.

Je ne prends pas la peine d'expliquer la situation à Estelle que nous partons directement au collège.

Arrivées cinq minutes plus tard, j'appelle depuis le portail la vie scolaire. Le portique s'ouvre et nous nous dirigeons vers le bâtiment. Le prof d'Histoire nous y attend avec quelque chose dans les mains. Je le savais ! J'étais sûre qu'il avait un rapport avec nous ! Il s'approche de nous et murmure :

- C'est bien que vous soyez venue toutes les deux, j'ai à vous parler.

Nous sortons de l'enceinte du collège et restons devant. Sentant comme une légère tension dans l'air, je propose alors :

- On pourrait aller au café en bas de la rue ? Nous serions plus à l'aise pour discuter.

Monsieur Castel me regarde alors avec de gros yeux. Je le rassure :

- Vous savez, nous sommes en vacances. On pourrait vous prendre pour notre père. Et puis c'est pour la bonne cause si je ne m'abuse !

Bien répondue !

Merci Estelle.

Je vois ses épaules se rabaisser. Il est calme maintenant. Il dit d'un air contraint :

- Bon, eh bien allons-y.

Arrivés au café du coin, nous nous installons à une table et Monsieur Castel débute la conversation :

- Concernant tes affaires, Maria, je dois avouer que ce n'était qu'une excuse pour que vous veniez. Je ne sais trop comment vous l'annoncer, mais il semblerait que vous ayez compris la majeure partie.

Estelle lui répond :

- Et qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

- Vous m'avez invité au café et vous avez compris que l'excuse des affaires n'était que ce qu'elle était.

Il n'a pas tort.

Ce n'était pas une question très pertinente en même temps Estelle. Écoutons plutôt ce qu'il a à dire.

Elle est peut-être rousse et moi blonde mais de nous deux, c'est moi qui réfléchie le plus !

Arrête de te moquer de moi je te pris.

J'esquisse un sourire et me retourne vers monsieur Castel pour l'écouter :

- Je ne vais pas passer par quatre chemins, et puis je sais que grâce à votre nouveau don, vous savez déjà de quoi je veux parler. Il semblerait que je sois votre mentor, dit-il. C'est à dire que je dois vous guider pour la suite des événements.

Je réagis instantanément :

- Et pourquoi maintenant ? Pourquoi ne pas vous être manifesté avant que nous partions au lycée ? Et pourquoi vous ?

- Et quels événements ? rajoute Estelle.

Il sourit, comme s'il s'attendait à ces questions, avant de répondre :

- Maintenant, parce que c'est à partir d'aujourd'hui que les choses vont bouger. Ce n'était pas la peine avant cela. Et tout simplement parce que j'ai été formé pour ça. Concernant les événements à venir, comme je le disais à l'instant, les choses vont bouger dès à présent.

Les Quatre ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant