Chapitre 0

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Dame Hanabe comme chacun s'aimait à l'appeler, se promenais gaiment sous les champs de glycines. Son traditionnel kimono sur la peau, aux couleurs de sa famille, elle tenait dans ses bras son fils nouveau né dans ses bras, lui donnant le sein tout en chantonnant une vieille comptine qu'on lui avait elle-même marmonné lorsqu'elle n'était pas plus haute que trois pommes. Le soleil naissant du printemps parsemaient leurs peau à travers les pétales des fleurs. L'une d'elle fana, précoce, et se déposa délicatement sur la joue du nourrisson. Ce dernier, abandonnant sa tétée pour tendre ses bras potelé vers les fleurs, amusé par ce pétale lui effleurant la joue. 

L'enfant était particulièrement agile pour son jeune âge, synonyme de robustesse. Ses parents en étaient particulièrement ravis. Dame Hanabe ramena la manche de son kimono sur son épaule avant de bercer doucement son fils. Elle marchait d'un pas lent à travers les arbres, semblant seule au monde avec son fils, abritée des démons par les rayons du soleil et le parfum doux des glycines. Elle n'avait aucun soucis à se faire à cet instant présent. Tout ces éléments rendait encore plus doux son sourire qu'elle semblait avoir graver sur le visage. 

Le garçon gazouillait joyeusement dans les bras de sa mère, peut-être même un peu trop pour son âge et pour les forces que possédait cette dernière à ce moment. Elle aurait voulu lui dire de se reposer lui aussi, de se calmer mais elle avait pleinement conscience qu'il n'y comprendrait rien. Elle se contenta de caresser doucement sa joue pour l'apaiser mais il s'agrippa à ses doigts, les menants jusqu'à sa bouche encore dépourvue de dent. 

Kiyotsune... 

Murmura t-elle pour le rappeler à l'ordre. Il gazouilla de plus belle, souriant, ses yeux pétillants. 

Elle marcha encore quelques instant avec son fils qui se montrait de très bonne humeur. C'était sa douceur. Elle sursauta en revanche lorsqu'une main se posa sur ses cheveux. Il n'y avait rien d'hostile dans ce contact mais elle ne put s'empêcher d'être surprise. Elle pivota sur elle-même, Kiyotsune s'agita de plus belle contre elle. 

Tu es bien matinale... 

Hanabe perdit ses mots lorsque ses yeux se posèrent sur le visage de Kyojuro. La bouche légèrement entrouverte, elle tombait étrangement en admiration. Alors qu'elle était bloquée, il déposa délicatement un baiser sur le sommet de son crâne, faisant glisser sa main le long de son dos. 

Comment se porte Kiyotsune ?

Elle lui tendit le bébé qu'il prit dans ses bras à son tour, toujours silencieuse, elle le guida pour bien le tenir sans que le petit garçon ne puisse se blesser. 

Il est particulièrement énergique et éveillé. Shinobu me dit qu'il sera fort. 

Kyojuro sourit à entendre ces bonnes nouvelles. Ses yeux dorés se plongèrent dans ceux de son fils. Le bébé s'agrippa à sa tenue de pourfendeur aux motifs de flammes, s'apprêtant à le mener à sa bouche comme tout bébé avant que Hanabe ne se précipite sur lui pour l'en empêcher. Elle se montra étrangement maladroite, brusquant le bébé qui s'apprêtait lentement à éclater en un sanglot bruyant. Le visage de Hanabe, alors si serein, se décomposa. Kyojuro se mit alors à rire, un rire fort qui effraya certain oiseaux dans les environs. 

Kyojuro, il n'y a rien de drôle. 

Gronda Hanabe en caressant le front de son fils doucement pour le calmer, le laissant dans les bras de son mari pour autant. Elle avait désormais le visage fermé, vexée par ce rire moqueur qui n'aidait en rien. Kyojuro se mit à bercer l'enfant dans ses bras, chassant par ces mouvements apaisant Hanabe qui ne cessait de coller Kiyotsune, inquiète. 

Elle rangea ses mains le long de son corps, fuyant le regard doré de Kyojuro pour feindre de lui faire la tête. Elle lui tourna subitement le dos lorsqu'il voulu s'approcher d'elle. Il ne cessa de la chercher mais elle faisait toujours en sorte de lui tourner le dos. Le petit jeu dura un instant avant que les rires perçants de l'enfant ne lui surprenne. 

Qu'étais-tu venu me dire ? 

Finit-elle par demander en levant son menton pointu en sa direction. Elle ne put s'empêcher de sourire face à son regard idiot. Pendant un instant, elle cru qu'il avait oublié sa mission avant qu'un éclair de génie ne semble le traverser. Elle croisa ses bras sur sa poitrine, endolorie au passage. Elle essayait de se faire aussi grande que lui mais ça semblait échouer. Il risqua de tenir Kiyotsune à une main pour caresser les cheveux de Hanabe, d'un rouge flamboyant. 

Rien de particulier. Je voulais savoir comment vous vous portiez. Il marqua une pause significative où il perdit son regard à l'horizon avant de se reconcentrer sur Hanabe et ses jolis yeux. Trois jeunes pourfendeurs risquent de faire du bruit au manoir de Shinobu. L'un d'entre eux voyage avec sa soeur transformée en démon, soit prudente. 

Cette fille ne doit avoir commit aucun crime jusqu'à présent, sinon vous l'auriez endormie. Ça existe ce genre de démon. Je t'ai déjà parlé de cette médecin démon, c'est un démon par son apparence mais elle a le coeur plus pur que certain humain. 

Ça reste une exception Hanabe. La jeune femme leva son regard vers Kyojuro, ce dernier fronçait les sourcils, le visage dur, elle ne le craignait pas sous cette forme, il ne lui faisait pas peur contrairement à ce que pouvaient ressentir les autres. Elle, elle le savait réellement inquiet. 

Il était pilier, puissant, talentueux et respecté, et pourtant il continuait à s'en faire pour cette dame Hanabe comme la majorité des personnes la fréquentant se plaisait à l'appeler. Elle recouvrit de la sienne la main qui laissa glisser lentement sur ses cheveux. Sa peau était incroyablement chaude. Elle finit par hocher la tête. Le visage du jeune homme se détendit immédiatement, son torse se bomba. 

Fais attention à Kiyotsune bon sang... Murmura t-elle pour faire dévier la conversation. 

Il glissa ses mains sous les aisselles du bébé et le porta au dessus de sa tête, lui faisant frôler son crâne, déjà recouvert d'une coiffe, le bout les fleurs. Hanabe porta ses mains à sa bouche, elle frôla la crise cardiaque à défaut de ne pas toucher les fleurs. L'enfant semblait au ange même si sa mère cru passer l'arme à gauche. Une nouvelle fois le rire de Kyojuro résonna dans le champ de glycine. Il ramena contre son torse le bébé qui tentait désormais d'agripper son visage de ses mains potelées. Immédiatement, Hanabe s'en saisi, l'arrachant des bras de son père sans justificatif. Elle était désormais en fureur et ce n'était pas pour s'amuser. 

Elle commençait à s'éloigner, remontant le chemin de terre battue jusqu'au manoir papillon. Kiyotsune tendait l'un de ses bras en direction de son père alors qu'il se faisait de plus en plus petit à l'horizon. 

—Je comprend pas, lorsque tu me voyais le faire à Senjuro... 

Senjuro est ton frère, il est grand, Kiyotsune est NOTRE fils et il n'a que 1 mois. Elle se retourna vers lui pour lui adresser ces paroles. Même si elle semblait rage de colère, elle trouva un brin d'état d'esprit positif pour lui faire signe de la main au revoir, le sourire aux lèvres. Fais attention à toi. Souffla t-elle avant de prendre le large. 

Kyoruro resta immobile dans l'allée de glycine, la regardant s'éloigner au loin. Il n'entendait rien de ce qu'elle disait mais elle parlait au bébé qui semblait ravie d'écouter sans comprendre sa mère. Ses cheveux flamboyant voletaient sur ses épaules au rythme de sa marche énergique du matin. 

Dame HanabeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant