PROLOGUE

16 1 0
                                    


Au fur et à mesure, ils réalisèrent que tout avait été fait.

Chaque mot tracé sur le papier, chaque coup de pinceau, chaque note de musique éclatant dans l'atmosphère - déjà vu. Tout était fade, et plus rien ne faisait sens.

L'art semblait avoir été parcouru en long et en large. Comme si on ne pouvait plus rien en tirer. L'art, dans tous les sens du terme, n'était plus possible.

Ils ne laissèrent pas tomber. Ils essayèrent. De tout leur cœur. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence. Des siècles et des siècles avaient passé et il n'y avait plus rien à créer.

Il fallait accepter. Accepter de n'avoir plus rien à faire de nos mains et de seulement pouvoir contempler l'art du passé. Accepter d'enfermer l'art dans les musées et les manuels scolaires, animés seulement par la nostalgie.

Alors la musique continue de se jouer dans les esprits, les livres sont lus, rangés dans les bibliothèques, les tableaux sont admirés. Et les années passent. Et, progressivement, on oublie les mélodies, les sons des violons et des flûtes. Et soudain on se rend compte qu'on a oublié comment lire, qu'on n'en ressent même plus l'envie.

Et, peu à peu, l'art devint un mythe, un mirage. Un rêve oublié.


les étincellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant