Mardi 12 janvier 2/2

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L'inspectrice Palache était énervée au plus haut point. Pourquoi Suzie Valentier était-elle absente?

L'inspecteur Babache, lui, avait commencé à fouiller dans toute la maison, à la recherche d'un quelconque indice.

- Il n'y a rien au premier étage, dit-il. Je monte au second.

Le deuxième étage était plongé dans le noir total, il n'y avait même pas un petit rai de lumière provenant de l'extérieur. Tous les volets étaient fermés.

Après avoir glissé sa main le long des murs qui l'entouraient, il trouva enfin l'interrupteur. Les escaliers ne donnaient que sur une petite pièce, que l'inspecteur supposa être le bureau. Des dossiers étaient ouverts sur la table en bois dans un coin de la pièce. Il y avait des comptes, des factures et des fiches de paie. Raymond fouilla dans les différents tas que formaient les feuilles. Sous toute cette paperasse, il découvrit un annuaire ouvert à la lettre M.

L'inspecteur prit le téléphone et regarda l'historique des appels.

Je sais où tu es, se dit-il intérieurement

***

Après quelques dizaines de minutes de route, les deux inspecteurs arrivèrent enfin à l'endroit rentré dans le GPS. Ils descendirent de la voiture.

Penny lut la plaque indiquant le propriétaire de la maison se situant juste devant eux.

Louise Valentier

Ce devait être la mère des deux sœurs.

Le domicile des Valentier était une jolie maison faite de briques couleur rouge orangé. La façade était ornée de glycine et de lilas dans les tons rose, violet, mauve... Au-devant des fenêtres, on pouvait observer des balustrades sculptées, avec des feuilles d'or incorporées. Dans le petit jardin, au milieu des rangées de tulipes, de lys, de lavande, on apercevait un petit étang dont l'eau était si bleue qu'il était facile d'en voir le fond. Des nénuphars étaient posés à la surface, ce qui le rendait encore plus magique. Au fond, un petit pont rouge de style japonais permettait sûrement de traverser le petit cours d'eau afin d'arriver de l'autre côté de la haie de roses.

La maison semblait accueillante et reposante.

Babache frappa à la porte d'entrée.

Une jeune femme de soixante ans vint leur ouvrir la porte. Elle avait l'air d'être bouleversée de.... joie.

- Bonjour, madame. Je suis l'inspecteur Babache et voici ma collègue, l'inspectrice Palache. Nous sommes ici pour la disparition de votre fille aînée.

- Ah, ma fille... eh bien, elle est rentrée ce matin.

Impossible, pensa Palache.

- Mais votre fille Suzie a appelé la police pour la porter disparue.

- Oui, mais c'est parce qu'elle avait oublié de nous prévenir qu'elle partait.

- Elle vous a dit où ?

- Non, elle ne le souhaite pas.

La retraitée se décala de la porte pour laisser passer devant elle une jeune fille, qui devait avoir une bonne quarantaine d'années. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur ses minces épaules, ses yeux bleus étaient pareils à un océan profond et sa peau était d'un blanc laiteux.

Elle était magnifique.

INCROYABLE !

Cette jeune fille, c'était bien Laurine Valentier.

Elle referma la porte derrière elle.

- Inspecteur, inspectrice.

- Mademoiselle, pourquoi ne pas avoir prévenu votre soeur que vous étiez en voyage alors que toutes les chaînes de télévision annonçaient votre soudaine disparition ?

- Ma soeur ?

- Euh... Suzie Valentier ?

- Ah, vous parliez de Suzie... Excusez-moi, je n'avais pas compris.

- Vous savez que vous avez une soeur, n'est-ce pas ? dit Raymond sur un ton moitié ironique, moitié sérieux.

- Évidemment !

Laurine avait beau sourire — d'un sourire bien faux — il était clair qu'elle mentait.

- Bien... bonsoir, mademoiselle. Nous vous laissons en famille, et prévenez votre sœur qu'elle devrait fermer ses portes à clef quand elle sort, dit Raymond avec un sourire.

- Je lui dirai, au revoir.

La porte s'ouvrit puis se referma brutalement derrière elle. Mais des voix leur parvinrent à travers la porte.

- Que te voulaient-ils ?

- Oh rien, tu sais, juste savoir si j'allais bien.

- D'accord.

Les deux inspecteur s'éloignèrent et rentrèrent au poste de police.

Dans la voiture, le silence était pesant. Les inspecteurs étaient tous les deux dans leurs pensées, assez sombres d'ailleurs.

- Laurine Valentier ment, dit tout d'un coup Babache.

- Hmmm, c'est évident. La question est : pourquoi ?

- Que cache-t-elle ?

- Je suis perdue, j'ai besoin de repos pour pouvoir réfléchir à tout ça calmement.

- Moi aussi.

***
00:00 dans l'appartement de Penny

OUI ! J'ai trouvé !

- Raymond ? Je pense savoir comment découvrir ce qu'il se passe. Demain, dans mon bureau, à sept heures. Parce que, crois-moi, on a du boulot !

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