Hansi - Chapitre 4

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Mes années d'entrainement furent éprouvantes. Lorsqu'on m'avait dit qu'il était tellement dur que certains en mouraient, je ne pensais pas qu'on aurait autant de morts à déplorer. On avait au moins un décès par semaine et une demi douzaine de recalé par mois. Ce qui me surpris fut que l'épreuve qui avait fait le plus de recalés était l'initiation que nous avions subie en arrivant. D'ailleurs, certains en étaient encore traumatisés et avaient abandonnés, de peur de devoir subir ce genre de traitements encore une fois. Ces recrues là faisaient bien de laisser tomber et de rentrer chez elles. Après tout, que pourraient-ils faire face à un titan s'ils ne supportaient pas une petite claque et une insulte.

Pour ma part, j'avais déjà eu l'occasion de me faire "sanctionner" par notre instructeur. La punition était simple. On devait courir jusqu'à ne plus être capable de tenir debout et s'il jugeait qu'on avait pas couru assez, on était roués de coups. Et pour lui, même si on avait parcouru la totalité du territoire occupé par les humains en un temps record, on avait pas couru assez. Mais bon, d'après ce que m'avait expliqué l'ex-Major du bataillon, ce n'était rien comparé à la force d'un titan et qu'il valait mieux se faire "sanctionner" plusieurs fois par ans, "pour s'endurcir", disait-il. Personnellement, je n'avais aucuns mal à me faire tirer les brettelles plusieurs fois par mois, voir par semaines! J'étais devenue celle avec la meilleur endurance et avec la meilleur capacité à anticiper, éviter et contrer les coups. Parce qu'à force d'en recevoir en étant crevée, ils devenaient facile à voir venir une fois en plaine forme. 

Nous étions quatre dans cette situation. Il y avait Elisabeth et Marcus, qui avaient tendance à se donner des petits rendez-vous intimes... Evidemment, ils n'étaient absolument pas discrets et se faisaient tout le temps prendre. Il y avait aussi Amanda, qui sortait souvent après le couvre-feu pour aller manger. Elle non-plus, ne semblait pas connaître le mot discrétion. Quant à Mike et moi, nous ne faisions rien de bien méchant, voir rien de mal. Comme l'instructeur était un ancien explorateur, j'avais tendance à lui poser "beaucoup trop de questions pour une sale gamine!", selon lui. Et Mike... Il reniflait les gens... Souvent... D'ailleurs, il n'était pas rare que je le regarde et que je pousse un petit "woof!", histoire de le taquiner un peu. Avec toutes les heures de châtiment que nous avions passés ensemble, tous les cinq, nous étions devenu extrêmement proches. Je m'étais aussi beaucoup rapprochée de Erwin, qui était plus rigide, niveau règlement, malgré son côté légèrement psychopathe.

Je dois avouer que de temps à autres, il me faisait un peu peur, voir carrément flipper. Il avait deux ans de plus que moi, mais habituellement, un gamin de quatorze ans ne proposait pas les stratégies qu'il émettait, en cours  théorique. Il était du genre à envoyer plusieurs centaines de soldats à la mort, pour une stratégie avec soixante pourcents de chances de réussite. A part ce côté monstrueux et sociopathe, il était très gentil et intelligent. Mais, malgré son côté un peu inhumain, Il était extrêmement et tout le monde était prêt à le suivre dans n'importe quelle situation et lui faisait entière confiance. 

Les trois ans de formation passèrent à une vitesse folle et bientôt, la cérémonie de dissolution du corps d'entraînement arriva. 

-Désormais, vous êtes de la chaire à pâtée certifiée!, cria notre instructeur, le visage illuminé de deux torches. Mais n'allez pas croire que vous êtes soldats! Vous ne serrez de véritables soldats que lorsque vous serez revenus vivant d'un combat réel! En attendant, vous allez commencer par choisir un corps d'armée! Sachez que vous êtes à un point de non-retours! Je sais que beaucoup d'entre vous rêvent de rejoindre les brigades spéciales et la sécurité du centre ville, mais comme vous le savez, seuls les dix premiers auront cette... "chance".

Durant nos années d'entraînement, il nous avait bien fait comprendre qu'il ne supportait pas ces "lopettes à la solde du roi!". Il se racla la gorge et continua.

Tout commence quelque part...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant