𝐖𝐢𝐒𝐇 : Au Beau Milieu de la Guerre [ELDARYA]

Chapitre 19 : « Je t'aimais, je refuse et je te tuerai »

Je pris une inspiration et entra. Leiftan enleva son haut et s'installa sur le ventre dans son lit.

Je sortis mon huile de massage "Morphée love". Ce qui était bien ici à Eldarya c'est que les tisanes et les huiles de massage faisaient réellement effet, elles portaient très très bien leurs noms.

Très vite Leiftan entama la discussion.

- Sinon en réalité... nous ne t'avons pas réellement demandé ce qu'il s'était déroulé pour toi à Mémoria.
- Bah tu sais, rien était différent de ce que j'ai raconté.
- S'il-te-plaît Ophélie... cesse d'omettre des détails. Cacher des choses n'est pas dans ta nature.

Pas dans la mienne mais dans la tienne oui ! Quel culot.

- Qu'est-ce que tu insinues ?
- Je t'ai entendu discuter avec Nevra et Ezarel...
- J'en serais presque habituée...
- Désolé...
- Je suppose que tu sais donc tout du coup...

Une fois mon massage fini, j'attendis que les effets agissent sur le daemon histoire qu'il soit affaibli par la fatigue et troublé.

- Leiftan durant combien de temps encore comptais-tu nous cacher ta vraie nature ?
- Hmmm...? De quoi me parles-tu Ophélie ? Demanda t-il en baillant.
- Je sais tout Leiftan. Je l'ai compris quand tu t'es effondré aux Côtes de Jade.
- Ophélie ? Je pense que Lance a impacté ton moral... ça va ?
- Ne remets pas en cause ma santé mental à cause de lui pour t'en sortir et avoue le moi bordel !!
- Oph-
- Montre moi ta véritable forme !

Il grimaça mais au moins cessa de me mentir. Il se leva et toucha l'une des perles sur ses nattes, puis quasi instantanément il m'apparut sous sa forme daemoniaque.

Il avait de si grandes ailes noires... mon lorialet n'était en fait pas... mon lorialet.

Cette aura familière que je ressentais depuis toujours au près de lui. Elle était désormais si sombre, sinistre. Pas comme celle que j'avais connu auparavant.

- Leiftan...
- Ophélie...
- Pourquoi avoir fait ça ? Tous ces innocents ?! Tout ce malheur ?! Pourquoi ?

Je l'accablais de questions tant je me sentais trahie, bernée et révoltée. J'avais eus ce daemon qui hantait mes nuit juste sous mes yeux

- J'ai fait ça pour nous ! Pour nous Ophélie ! Pour notre bonheur en tant qu'Aengel...
- On ne peut pas penser qu'à notre petit confort Leiftan. Et ce n'est pas parce-que nous sommes de la même race que nous devons forcément finir ensembles. Notre race est vouée à l'extinction depuis longtemps.

Il me fixa un long moment les yeux écarquillés sans les cligner. Même sous sa forme daemoniaque il avait cet air apaisé et tendre. Mais il me faisait peur. Ce n'était pas Leiftan.

- Pourtant... je sentais ta présence depuis ta naissance. Mes parents aussi... ils me disaient qu'on se retrouverait.
- Mon destin en a décidé autrement Leif...
- Pourquoi t'être unie à ce dragon ? Il ne t'aime pas comme je t'aime !! Il a voulu te tuer !
- Toi aussi je te rappelle.

Il se tut.

- On m'a toujours dit " Aime la personne qui t'aimes pas celle que tu aimes." Aime une personne qui t'aimeras comme toi tu m'aimes Leiftan.
- Je t'aimais tant... je t'aime tant... je t'aimerai tant.
- Tu aurais dû vivre ta vie et en profiter avec une personne qui t'aimes. Mais maintenant tu dois purger ta peine. Tu as fais tellement de mal à ce monde... pourtant tu es si bon.

Il s'approcha de moi en prononçant mon nom mais je le repoussai et il revint aussitôt.

- Tout ce temps tu m'aidais en me tuant... mon précieux ami, précieux meurtrier.

Avant de quitter sa chambre il me demanda de l'apporter aux geôliers, ce que je fis. Mais ils eurent tellement de mal à me croire qu'il dû leurs montrer sa forme daemoniaque pour qu'il soit mît derrière les barreaux.

Ma nouvelle mission fût de trouver Miiko pour tout lui expliquer et lui dire de se rendre à la prison.

J'avais tellement de peine en la voyant apprendre que son bras droit n'était autre que notre ennemi juré.

Malgré tout elle prît sur elle et se dirigea aux geôles.

Comprenant que mon devoir s'arrêtait là, je me rendis dans ma chambre avec une larme qui coulait sur mon visage sans même que je m'en rende compte.

C'était décidément l'enfer.

En y entrant je fus très surprise.

L'homme que j'aimais s'y trouvait, posé nonchalamment sur mon lit.

- Ah O'oluray tu es là.
- Dégages.
- Ne réagit pas comme ça ma belle.

Il se leva et s'avança à ma hauteur pour essuyer ma larme.

- Je te demandes de partir je ne suis pas d'humeur à te faire la guerre.
- Je ne suis pas venu pour ça.

Je le regardai, attendant qu'il en dise plus.

- Je craque loin de toi. Rejoins moi.
- Non. Jamais. J'ai un monde à sauver et je ne vais pas te suivre dans ta quête du ridicule. Je ne sais même pas si tu m'aimes vraiment en fin de compte...
- O'oluray, je t'ai certes jetée d'une falaise... ce qu'on a vécu ça me tiens à coeur. J'ai une mission à accomplir et tu le sais peut-être pas mais tu es une adversaire et un obstacle de taille dans celle-ci, alors si tu ne veux pas que l'on s'affronte ou que tu perdes la vie suis moi.
- Je refusais, je refuse et je refuserai. Même si j'en ai envie, te suivre serai être pour la mort de tous ces innocents. Je ne changerai pas ma décision.
- C'est donc la guerre ?

Il prit mon menton entre ses doigts et posa ses lèvres sur les miennes. Il ne bougeait pas, je ne bougeais pas.

Puis nous nous décollâmes et il m'adressa un dernier regard.

- Oui c'est la guerre. Maintenant pars je vais les avertir de ta présence.
- T'en fais pas je vais m'en occuper en m'amusant à ma manière.

Je soupirai en hochant la tête négativement.

- Je ferai rien de trop grave, le meilleur arrive dans les prochains jours.

Nous nous défiâmes du regard et il s'en alla par ma fenêtre après avoir caressé ma hanche pour la dernière fois.