Chapitre 2

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Il se tut, comprenant que la situation n'était en aucun cas pratique pour des explications. Elle essuya du revers de la main les larmes qui commençaient à perler, son autre main se bloqua dans son dos touchant du bout du doigt le bureau. Le coeur net, la jeune fille le fixa avec hargne, un regard qui fit déglutir le jeune homme.

_ C'était toi ?

_________

Il savait qu'elle parlait de cette fameuse nuit, mais que devait-il dire. Il garda le silence piteusement, ne savant que faire.

_ Parle.

Sa voix n'était pas dure ou douce, inquiète ou autre. Juste monotone et indifférente. Il voulut la déstresser, observant que ses muscles étaient toujours contractés par la méfiance, ses yeux dissimulant en rien sa peur en le voyant. Son coeur se serra.

_ Il faut savoir si tu veux que je me taise, ou que je parle Milady.

Elle renifla péniblement, cela ne la faisait pas rire, loin du monde, elle en avait juste marre.

_ Oui c'était moi, mais je n'ai pas tué ce mec.

Elle expira difficilement, la nouvelle ne l'aidant en rien à soulager son coeur. Il voulut un simple contact pour la calmer, mais elle le repoussa. Il se doutait bien qu'elle n'allait pas sauter de joie, mais il ne pensait pas être rejeté, il n'avait tué personne, il avait voulu la protéger.

_ Pourquoi ? Comment ? Tu m'a fait taire des semaines, j'ai eu si peur de dire quoi que ce soit ! J'ai-j'ai gardé le...

Sa voix mourut petit à petit. Il fronça les sourcils et lui souria doucement de peur de l'effrayer un petit peu plus si c'était possible.

_ Mari' ce soir là je ne voulais pas que tu ne dises rien, je ne voulais pas que tu sois muette sur ça. Il était là, j'ai pris peur pour toi, il t'avait déjà senti et moi aussi. Princesse crois-moi, j'ai juste voulu te protéger je te le promets !

Elle abandonna à son ton suppliant. Peu importe ce qu'il était, elle le connaissait depuis deux, trois ans, ce n'était pas un mauvais bougre, au contraire, c'était un ange avec tout le monde. Ses bras se déposèrent le long de son corps. Il l'invita doucement à aller s'asseoir, et tout deux se regardait dans le blanc des yeux.

_ On est amis, hein Adrien ? Tu me caches d'autres choses ? Parlons de Kagami tiens, ou de qu'est ce que tu foutais dans une ruelle où un mec se fait tuer pendant que j'appelais la police ?

Elle lui reprochait certaines choses oui. Elle en avait le droit, il lui avait tout caché quand elle lui racontait tout. Du moins, les choses importantes. Il prit un crayon et joua avec, réfléchissant à ce qu'il pouvait bien dire pour sa défense. Il ouvrit la bouche, puis la referma, puis l'ouvrit et finalement imita un poisson hors de l'eau.

_ C'est difficile Marinette. Nino est comme toi, quand à Kagami... c'est elle qui m'a retrouvé, elle est au courant depuis le début et ce n'est qu'une amie.

Il ne savait pas pourquoi il avait rajouté un détail si futile, mais cela détendait Marinette.

_ Depuis trois mois, y a un gars qui se prend pour le roi à Paris, ça en fâche plus d'un, il défit les règles, les territoires, alors certains ont décidé d'aller trouver ce meurtrier dont moi par exemple.

Elle était scotché. Elle avait l'impression d'avoir les fesses entre deux chaises, et ne comprenait rien. Son regard rempli d'incompréhension fit changé du tout au tout son interlocuteur. Il écarquilla les yeux et se leva d'un bond en se tapant le front.

_ Et merde ! Enfaite tu n'es au courant de rien ?! C'est pour ça tout le bordel ? Je croyais qu'ils t'en avaient parler à force ! C'est un gros malentendu Mari' !

Le Chat de NabeshimaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant