deux mille treize.

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il était huit heures trente-neuf.
jaemin était assis sur le sable doré de la plage de cabourg et il triturait un petit coquillage trouvé quelques minutes plus tôt sur le sol.
le jeune adolescent, il avait désormais treize ans, était là depuis près d'une demi-heure, attendant désespérément quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui ne viendrait pas.
il avait dû se rendre à l'évidence.
le garçon au sourire ensorcelant n'était pas là ; il ne le verrait pas cette année.

le collégien était arrivé en normandie près de quinze jours plus tôt et chaque matin, il était venu attendre le noiraud, espérant reprendre leur routine.
les premiers jours, jaemin s'était convaincu que le bel inconnu finirait par arriver et qu'il commencerait ses vacances un peu plus tard que prévu, tout simplement.
mais plus les matinées passaient et plus le châtain perdait espoir.

« ça doit être un signe du destin » pensa-t-il en jetant son coquillage dans l'eau.

peut-être que jaemin avait raison ?

cette année, il avait fait son entrée au collège et y avait rencontré donghyuck et renjun, deux garçons qui étaient rapidement devenus ses meilleurs amis.
après quelque temps, jaemin leur avait parlé de son crush estival.
les deux garçons l'avaient d'abord taquiné avant de lui conseiller d'entrer réellement en contact avec lui, surtout maintenant qu'il se débrouillait en français.

alors le jeune garçon les avait écoutés et s'était mentalement préparé à lui adresser la parole.
le soir de son arrivée à la station balnéaire normande, il avait fixé le plafond blanc de la chambre qu'il partageait avec gabin, son demi-frère, cherchant à trouver les bons mots.

« salut, ça va ? » trop simple.
« bonjour, je suis jaemin, le garçon qui t'observe depuis deux ans. » certainement pas.
« tu sais que tu m'éblouis à chaque fois que tu souris ? » de pire en pire.

jaemin n'avait pas réussi à trouver quelque chose de satisfaisant et s'était finalement décidé à agir quand le moment se présenterait.
mais le sort savait sûrement que l'adolescent ne savait pas improviser et la rencontre avait été évitée.

tant pis, jaemin ne dirait rien.

quatrième été.

mon cœur bat quand je te vois sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant