deux mille quinze.

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jeno appréciait le calme de la manche.
il l'aimait même plus que le tumulte du dangereux océan atlantique qu'il avait l'habitude de côtoyer pendant le mois de juillet lorsqu'il rendait visite à son père qui habitait au sud du portugal.
la famille de l'adolescent était éparpillée aux quatre coins du monde, son frère le plus âgé, hongbin, était au brésil, sa mère à cabourg et lui vivait avec sa grand-mère et son frère taeyong à séoul.
jeno aimait visiter tous ces pays, si différents du sien, mais depuis quelques années, il devait avouer avoir une préférence la normandie.
non pas pour la météo, moins agréable qu'au portugal, ni pour la langue, si dure à maîtriser, mais bien pour le garçon qui l'attendait sur la plage tous les matins.

jeno avait pris goût à ce rituel matinal qui embellissait chacune de ses journées.
les rares fois où l'un des deux garçons avaient raté le rendez-vous, une humeur exécrable l'avait habité.
c'était simple, il avait besoin de sa dose matinale de jaemin.

jaemin.

lorsque le garçon à la peau caramel, donghyuck s'il se souvenait bien, s'était présenté à eux accompagné du châtain, jeno n'y avait pas crû.
après près de quatre ans de simples sourires, il avait enfin appris son nom.
finis les scénarios tirés des comédies romantiques hollywoodiennes qu'il imaginait parfois le soir dans son lit, il avait dû vaincre sa timidité afin de pouvoir tisser un lien avec lui.

jeno sourit lorsque jaemin gigota à côté de lui.
les deux adolescents s'étaient retrouvés seuls pour la première fois ce soir-là.
ils avaient décidé de se rejoindre sur la plage afin d'observer le coucher de soleil et jaemin avait fini par s'endormir sur l'épaule de jeno.
la scène semblait irréelle aux yeux du plus âgé des deux garçons.
il avait passé tant de temps à se demander ce qu'il se passerait si jaemin et lui devenaient un jour amis qu'il avait encore du mal à y croire.
heureusement que jaemin avait fait le premier pas pour renouer le lien de l'année passée sinon rien de tout cela ne serait arrivé.

« tu n'imagines pas à quel point je suis heureux que tu sois venu me parler. » chuchota le noiraud en posant sa tête sur celle de jaemin.

un immense sourire traversant son visage, si grand que même dans la nuit noire on pouvait l'apercevoir.
mais ce qu'il ne vit pas, c'est que le même s'était dessiné sur les lèvres de jaemin.

sixième été.

mon cœur bat quand je te vois sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant