La raison officielle de ma double punition ? Les frais d'hôpital et le retard causé dans les routines de l'orphelinat. Pour la directrice, ce qui comptait, c'était l'argent perdu et le dérangement infligé à ses "chouchous".
Me voici donc, brisée, couverte de bleus, épuisée, à tenter de rendre cet orphelinat "parfait". La nuit passa dans un tourbillon de corvées, et au petit matin, il était déjà l'heure de commencer une nouvelle journée.
Encore une nuit blanche.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ellipse de quelques jours
Point de vue de 61X :
Ma journée débuta comme toutes les autres, dans une routine bien rodée, presque mécanique. Je me levai, me douchai dans la salle commune du premier étage, puis préparai le petit-déjeuner et mis le couvert. Chaque cloche que je faisais sonner rythmait les étapes de la matinée : réveiller les ados, les inviter à descendre, réveiller Madame et les enfants, signaler l'heure des repas ou des départs...
Entre chaque sonnerie, je m'affairais : débarrasser, laver, ranger, gérer les enfants et préparer les tout-petits. Je jonglais entre mes multiples responsabilités, supportant même les coups rituels des ados qui, comme un triste "porte-bonheur", semblaient être devenus une habitude incontournable pour eux.
Une fois les enfants à l'école, j'entamai la préparation du petit-déjeuner des tout-petits. Pendant qu'ils mangeaient dans leurs chaises hautes, je nourrissais la plus jeune, une petite fille de quatre mois, blottie contre moi. La routine était familière, presque réconfortante malgré la douleur persistante de mes blessures.
Aujourd'hui, tout devait être impeccable. Je devais modifier l'horaire habituel des siestes des tout-petits et redoubler d'efforts pour nettoyer chaque recoin des pièces communes. Quand enfin tout fut prêt, je rangeai les produits ménagers avec un soupir de soulagement.
Mais ce répit fut de courte durée. La directrice sortit de son bureau, ses clés à la main, et son visage se durcit en me voyant.
— Que fais-tu encore ici ? Le visiteur arrive dans quelques minutes !
Sans attendre ma réponse, elle me saisit violemment par le bras, m'entraîna vers mon placard et m'y poussa avec une force brutale. La porte claqua derrière moi, et le bruit du double tour résonna dans le silence oppressant.
Je restai immobile un moment, massant mon bras où sa poigne de fer avait laissé une nouvelle marque. Mon corps entier me faisait souffrir, et mes pensées dérivèrent, essayant de s'échapper de la réalité confinée de ce placard sombre.
Après un silence pesant, j'entendis des pas résonner dans le couloir. Les pas lourds et traînants de la directrice étaient accompagnés de pas plus fermes et dynamiques, appartenant à un homme, à en juger par le son.
La directrice entama son discours habituel, présentant l'orphelinat avec une fausse fierté. Elle expliquait l'organisation des chambres, la disposition des lieux, et bien sûr, s'attribuait toutes mes idées. Quand ils arrivèrent devant mon placard, je retins ma respiration instinctivement.
— Ici, c'est le placard d'entretien, dit-elle sèchement. Rien d'intéressant, juste des produits dangereux.
Je ne fus pas surprise par sa pique déguisée. Elle s'assura qu'ils ne s'attardent pas et les guida vers les escaliers menant au deuxième étage. Je restai immobile, écoutant leurs pas qui s'éloignaient.
C'est alors que je me rendis compte d'une chose : j'avais déjà entendu cette voix. Celle de l'homme. Mais où ? Et quand ? Mon esprit fouillait dans mes souvenirs, mais aucune réponse claire n'émergeait.
Après un moment, les pas redescendirent les escaliers. Cette fois, je les entendis refermer la barrière de sécurité pour les petits. Ce simple geste, apparemment insignifiant, me soulagea. Cet homme, qui qu'il soit, avait fait attention à un détail que la directrice ignorait toujours. Cela signifiait qu'il avait un minimum de considération pour les enfants.
Une demi-heure plus tard, les pas de la directrice résonnèrent de nouveau. Elle ouvrit la porte de mon placard avec un air impatient.
— La collation ! Tu es déjà en retard. Et prépare tout le monde pour la rencontre avec ce bienfaiteur dans deux semaines.
Elle me remit une enveloppe contenant un budget pour acheter des tenues adaptées aux enfants. Comme d'habitude, les adolescents auraient un budget libre tandis que je devrais trouver des vêtements pour treize petits avec une somme ridiculement serrée.
Je notai ces nouvelles tâches dans mon carnet. J'avais appris à ne rien oublier, car le moindre faux-pas m'attirait de nouvelles punitions.
Les prochaines semaines s'annonçaient chargées. Ce week-end, les ados et Madame allaient dans un parc aquatique pendant que j'emmenais les petits à la foire. Je prévoyais d'acheter les tenues le week-end suivant, mais en attendant, je devais planifier les sorties pour qu'elles se passent sans encombre.
Heureusement, j'avais un système efficace pour surveiller les petits : des bracelets équipés d'un GPS et d'un système d'alerte sonore. Si un enfant s'éloignait trop, le bracelet sur mon poignet me prévenait immédiatement. C'était un outil indispensable pour gérer mes petits protégés dans des endroits bondés.
Mon esprit resta troublé par la voix de l'homme. Qui était-il ? Et pourquoi avait-elle éveillé un écho si familier en moi ?
813 mots.
La vie de X s'intensifie. Le prochain chapitre est la rencontre avec Jake du point de vue de X. Que va-t-elle penser de lui ? Va-t-elle le reconnaitre ?

YOU ARE READING
Nouvelle vie !
Roman pour AdolescentsTranslation of my own work "Nouvelle vie!" My name is 61X. Great name isn't it? This name, is mine since I started living at the orphanage when I was six years old. I arrived a 6 years old (6) and I was the first child (1) without any name (X), that...