2. Une routine exténuante

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Je leur servis leur chocolat chaud et des crêpes tartinées avant de m'éclipser pour faire sonner la cloche du départ des ados à 7 h 15.

Chacun descendit, me donnant un coup pour "leur porter chance".

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Point de vue 61X :

Je restais exprès dans l'entrée pour éviter qu'ils ne me frappent devant les enfants. Je voulais à tout prix préserver ces innocents de l'ambiance malsaine qui régnait entre les aînés de l'orphelinat et moi.

Une fois les ados partis, je retournais auprès des petits pour les surveiller et les aider si nécessaire.

À 7h30, je les faisais remonter dans leur chambre pour se préparer, avant de faire sonner la cloche dans la chambre et le bureau de Madame. Cela lui signalait qu'elle pouvait venir prendre son petit-déjeuner sans avoir à "supporter les cris infâmes des chialeurs", comme elle disait.

Je demandais aux cinq plus grands de se préparer en enfilant les vêtements choisis la veille. Pendant ce temps, je supervisais les trois plus jeunes et m'occupais des tout-petits. J'aidais ensuite les garçons qui voulaient du gel dans leurs cheveux et coiffais les fillettes.

En jetant un coup d'œil à l'heure, je me dépêchais de faire descendre tout le monde pour qu'ils mettent leurs chaussures, manteaux et cartables, tandis que je débarrassais la table du petit-déjeuner de la directrice.


Une fois qu'ils étaient prêts, je dépliais la poussette et y installais les petits de 3 ans, 2 ans, et les deux de 1 an.

                                                                          Une fois qu'ils étaient prêts, je dépliais la poussette et y installais les petits de 3 ans, 2 ans, et les deux de 1 an

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J'enfilais ensuite le porte-bébé physiologique pour jumeaux et y plaçais les bébés de 4 et 8 mois. 

Après m'être assurée que tout le monde avait ses affaires et que tout était en ordre, j'ouvrais la porte d'entrée

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Après m'être assurée que tout le monde avait ses affaires et que tout était en ordre, j'ouvrais la porte d'entrée. Nous partîmes alors en direction de l'école primaire.

Le trajet, habituellement de 5 minutes pour moi seule, durait 10 minutes avec les petits. Une fois arrivés, les trois plus grands partirent en courant rejoindre leurs amis. Je saluais leur maître, ainsi que la maîtresse du cadet, avant de m'approcher de la maîtresse des benjamins avec la poussette. C'est alors que les deux petits s'accrochèrent à moi en pleurant.

Je m'arrêtais pour m'accroupir devant eux et les prendre dans mes bras.
— Oh, Angel, Cupcake, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi vous pleurez, mes amours ?

Sanglotant contre mon épaule, ils m'expliquèrent qu'ils avaient peur et voulaient retourner à la maternelle. Je leur rappelais qu'ils devenaient grands, qu'ils allaient apprendre à lire et à écrire, et qu'ils retrouveraient leurs copains. Peu à peu, ils se calmèrent.

Reprenant la poussette, je les accompagnais jusqu'à leur maîtresse, tout en les rassurant : je leur promis de venir les chercher à la sortie, et je leur rappelais que leurs aînés seraient avec eux dans la cour pendant la récréation. Après avoir échangé quelques mots avec leur enseignante, je remarquais l'heure et m'excusais rapidement avant de foncer vers la maternelle pour déposer les trois autres.

La maternelle se révéla encore plus compliquée. Le petit dernier de 3 ans s'accrochait à mon cou, refusant de me lâcher. Pendant ce temps, les deux enfants de 5 ans étaient partis en courant rejoindre leurs amis de l'année précédente, sans vérifier leur classe ni leur maîtresse.

Je parcourus la liste des élèves et découvris que cela allait être difficile : la fille était dans une classe avec les copains du garçon, et ce dernier était dans l'autre classe avec les copines de la fille. Je les appelai pour leur annoncer la nouvelle.

Ils accoururent, et je m'accroupis pour leur parler, tout en portant toujours les deux bébés dans le porte-bébé et surveillant les trois petits endormis dans la poussette. Le petit de 3 ans, lui, continuait de pleurer, agrippé à mon cou.

Lorsque je leur expliquai qu'ils seraient séparés, ils éclatèrent en sanglots et se blottirent contre moi. Déséquilibrée, je choisis de m'asseoir au sol pour ne pas tomber. Je plaçais la poussette devant moi pour garder un œil sur les trois petits endormis, tout en berçant le petit de 3 ans sur mes genoux. Les deux autres enfants de 5 ans pleuraient contre mes côtés.

Malheureusement, les pleurs réveillèrent les bébés dans le porte-bébé, qui se mirent eux aussi à pleurer. Cela réveilla également les trois petits dans la poussette, amplifiant le chaos.

Dépassée, je ne savais plus par où commencer.

Voyant ma détresse, la maîtresse du petit de 3 ans s'approcha pour me demander ce qui se passait. Je lui expliquai rapidement la situation. Elle s'éloigna alors pour parler à la directrice, me laissant me débrouiller seule.

Je parvins finalement à calmer les tout-petits, mais les bébés accrochés à moi, probablement affamés, continuaient de pleurer. Alors que je les installais dans la poussette, la maîtresse revint et m'annonça qu'elle avait réussi à échanger les classes des deux enfants de 5 ans.

Rassurés, ils retournèrent jouer avec leurs copains. Quant au petit de 3 ans, il sembla fasciné par sa maîtresse et la suivit sans problème après lui avoir pris la main.

Je leur fis un dernier signe d'au revoir, puis repartis vers l'orphelinat avec la poussette et les bébés qui jouaient désormais avec mes cheveux ou mes oreilles. Au moins, pensais-je, ils ne pleuraient plus.

Sur le chemin, je fonçai sans le vouloir dans un homme d'affaires, renversant son café sur son costume hors de prix. Les bébés m'avaient mis les doigts dans les yeux et tiré les cheveux, m'empêchant de voir où j'allais.

L'homme, furieux, interrompit son appel et me lança un regard glacial. Honteuse et tremblante, je bredouillai :
— Ex-x-xcus-s-sez-m-moi, M-m-monsieur, j-j-je...

Mais il m'interrompit aussitôt...


1002 mots.

A votre avis, ce sera un personnage important de l'histoire ? Ou juste une raison de plus pour une punition de la part de Madame ?

Nouvelle vie !Where stories live. Discover now