Chapitre IX

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La voix légèrement rauque de Mlle Uga lui fit penser à l'acte sexuel, et notamment à l'instant qui suivait le rapport intime, lorsque les corps étaient satisfaits et les draps humides, lorsqu'il n'y avait plus rien à dire puisque tout avait été dit... physiquement. Le sexe n'était pas exactement un souvenir lointain, mais cela faisait un moment qu'il n'avait pas eu de femme dans sa vie. Voir Mlle Uga se mouvoir dans son appartement comme si elle était chez elle, ce qui était le cas dorénavant, lui fit penser qu'il était peut-être temps de s'y remettre... avec une femme de son âge et dont il ne serait pas le patron.

Heureux qu'elle ne puisse lire dans ses pensées, il posa sa serviette.

— La réunion de 16 heures qui commence toujours à 17 heures et ne finit jamais avant 19 heures a été annulée, expliqua-t-il en ouvrant le bouton de sa veste marine, impatient de s'en débarrasser. Vous avez fait bon voyage ?

Cela l'intéressait sincèrement, mais il voulait aussi absolument cesser de penser à son physique si désirable, à son parfum enivrant et au goût que ses lèvres pourraient avoir. Pas bien, Naruto, pas bien du tout !

— Oui, merci.

Elle s'approcha de lui, ses beaux cheveux blonds encadrant son visage à peine maquillé d'une touche de blush et d'un soupçon de rouge à lèvres rose pâle.

— Permettez, dit-elle en se glissant derrière lui.

Ses mains féminines, délicates mais compétentes, se posèrent brièvement sur ses épaules pour l'aider à enlever son manteau, civilité démodée que plus personne ou presque ne pratiquait. Pris par surprise, Naruto s'efforça de nouveau de ne pas penser à son parfum agréable (étaient-ce vraiment seulement du savon et du shampooing ?) ni à la magie que ses doigts créeraient à des endroits plus... sensibles de son corps.

Elle recula et revint se placer face à lui, le manteau plié sur l'avant-bras.

— Le dîner est bientôt prêt. J'espère que vous aimez le rôti en cocotte.

Naruto n'aimait pas le rôti en cocotte. Il adorait ça.

— Je ne pensais pas que vous cuisineriez le premier soir, dit-il, même s'il était ravi qu'elle l'ait fait.

Elle balaya sa remarque d'un geste désinvolte.

— Cuisiner m'aide à me sentir chez moi. Je vous appelle quand c'est prêt si cela vous convient ?

Naruto hocha la tête.

— Parfait, je serai dans mon bureau.

Il ramassa son attaché-case et se dirigea vers le couloir.

— Désirez-vous boire quelque chose ? lui demanda-t-elle alors qu'il s'éloignait. Une vodka Martini, c'est ça ?

Elle était trop parfaite pour être vraie !

— Euh... ce serait formidable, merci, répondit-il.

Comment connaissait-elle son cocktail préféré ? Ce n'était pas précisé sur son site Internet. Il rouvrit la bouche pour ajouter : « avec des zestes de citron » et se tut en entendant la voix de Hinata faire écho à ses pensées.

— Vous êtes voyante ou quoi ? plaisanta-t-il.

— J'aimerais bien ! s'exclama-t-elle en lui adressant encore un de ses sourires délicieusement flegmatiques. Mais non. J'ai seulement vu une vidéo sur Internet où vous étiez à un gala de bienfaisance avec un Martini à la main et...

Elle se tut et baissa les yeux, ses longs cils effleurant ses pommettes hautes.

— Je me comporte comme une vraie groupie, n'est-ce pas ? Autant l'admettre, je l'ai noté sur mon agenda. J'espère que cela ne vous dérange pas.

Infiltration (Opération : Cendrillon!)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant