P'tite conne

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Personne n'est prêt, personne a appris que faire, personne ne sait ce qu'il faut faire, personne ne peux apprendre, ni aider dans ce genre de moment. 

Quand, du proche à la simple connaissance, décède.

Moi je suis là avec tant d'autres personnes à l'enterrement de Méline, si personne n'est prêt pour un décès, on ne l'est encore moins quand c'est un suicide, parce qu'à proprement dit c'en est un. Elle c'est tuée à petit feu. Alors non elle n'a pas utilisé une manière rapide, mais ça en reste un...

Avec Méline on sait connu à la crèche, c'était tout le contraire de moi déjà à l'époque... J'étais dans mon coin, elle était entourée, je riais, elle pleurait, la lune et le soleil. Heureusement que les éclipses existent de temps en temps on arrivé à se croisé. Mais ça resté rare.  Les éclipses dans nos vies elles se sont comptées sur les doigts des deux mains je penses, peut être plus, peut être moins.

On c'est toujours surveillées de loin, comme un grand frère, un peu absent. Peut être trop puisque je n'ai pas vu qu'elle allait aussi mal, je n'ai pas vu qu'elle avait besoin de moi. Et pourtant maintenant elle a cassé sa pipe, elle voulait pas murir, elle est tombé. 

- Arrêtes de réfléchir comme ça, tu te fais encore plus de mal- me coupa Lucas, mon frère de cœur- si elle ne t'a rien dit c'est qu'elle le voulait, à l'époque où elle se battait encore contre son mal, elle venait vers toi.

- Ça n'empêche que j'aurais dû le voir, j'étais trop absent pour elle...

- Elle était la pour personne, personne était là....

- J'aurais dû être là

- Tu pouvais pas !

Des fleurs, ton dealer t'as amené, des fleurs, on se demande avec quoi il les a payé putain. 

Tu rêvais de liberté, maintenant tu es enfermée pour l'éternité entre quatre planches de bois, j'espère que là où tu as atterri tu seras plus heureuse.

Tu m'excus'ras, mignonne

D'avoir pas pu marcher

Derrière les couronnes

De tes amis branchés

Parc'que ton dealer

était peut-être là

Parmi ces gens en pleurs

qui parlaient que de toi

En regardant leurs montres,

en se plaignant du froid,

En assumant la honte

de t'avoir poussée là

petite conne

tu leur en veux même pas

Tu sais que ces charognes

sont bien plus morts que toi

Tu fréquentais un monde

d'imbéciles mondains

Où cette poudre immonde

se consomme au matin,

Où le fric autorise

à se croire à l'abri

Et de la cour d'assises

et de notre mépris

Que ton triste univers

nous inspirait, malins

en sirotant nos bières

ou en fumant nos joints...

P'tite conne

tu rêvais de Byzance

Mais c'était la Pologne

jusque dans tes silences...

On se connaissait pas

Aussi tu me pardonnes

J'ai pas chialé quand t'as

Cassé ta pipe d'opium

J'ai pensé à l'enfer

D'un téléphone qui crie

Pour réveiller ta mère

Au milieu de la nuit.

J'aurais voulu lui dire

Que c'était pas ta faute

Qu'à pas vouloir vieillir

On meurt avant les autres...

P'tite conne

Tu voulais pas mûrir,

Tu tombes avant l'automne

Juste avant de fleurir...

Mais t'aurais-je connue

Que ça n'eût rien changé,

Petite enfant perdue

M'aurais-tu accepté ?

Moi j'aime le soleil

Tout autant que la pluie

Et quand je me réveille

Et que je suis en vie

C'est tout ce qui m'importe

Bien plus que le bonheur

Qui est affaire de médiocres

Et qui use le cur...

P'tite conne

C'est oublier que toi

T'étais là pour personne

Et qu'personne était là...

Tu m'excus'ras, mignonne

D'avoir pas pu pleurer

En suivant les couronnes

De tes amis branchés,

Parce que ton dealer

Etait, peut-être là

A respirer ces fleurs

Que tu n'aimerais pas,

A recompter ces roses

Qu'il a payées au prix

De ta dernière dose

Et de ton dernier cri...

P'tite conne

Allez, repose-toi

Tout près de Morrisson

Et pas trop loin de moi

P'tite conne

Allez, repose-toi

Tout près de Morrisson

Et pas trop loin de moi...



*directement inspiré de la chanson P'tite conne de Renaud*

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