Un an. Voilà un an que Sergio avait prononcé ces mots qui continuaient à raisonner dans mon esprit.
Moi j'avais quitté la police. Lui était parti, laissant derrière lui mon cœur qu'il avait conquit. J'avais écrit cette lettre pour ma mère, mais elle ne l'a jamais lue, en fait, ces mots couchés sur le papier n'ont jamais quitté mon carnet. Je me sentais tellement coupable de ne pas avoir vu clair dans son jeu plus tôt, avant d'en tomber amoureuse... Ce fût bref mais si intense que je n'ai jamais réussi à passer à autre chose. On s'était promis de partir un jour tous les deux, accompagnés de ma mère et de ma fille. J'avais espoir de recevoir un signe, juste un signe pour que je puisse le retrouver. Mais rien, un an et je n'ai rien reçu. Après avoir regardé une énième fois les informations qui parlaient en boucle du plus grand braquage de l'histoire qui avait eu lieu il y a un an jour pour jour ; je pars chercher ces cartes que Sergio m'avait offertes à cette époque où on parlait déjà de l'avenir. Je ne les ai pas sorties de leur enveloppe depuis le jour où il a disparu, mon coeur vacille à nouveau en les regardant. Je me souviens de ce jour où le serveur de mon café préféré à Madrid est venu me donner cette enveloppe rouge, sans pouvoir me dire de qui elle était. Salva m'avait rejoint peu de temps plus tard alors que je contemplais les cartes postales des Philippines, imaginant ma vie là bas, entourée de ceux que j'aime. Mais ce jour était aussi celui où tout avait basculé. Le jour où j'ai compris que je m'étais faite manipuler sur toute la ligne... Seulement, les cartes entre les mains, ses mots résonnaient encore en moi « l'Amour est la plus belle des boussoles. » Et si... Si il était parti à Palawan comme on se l'était dit ?
Impossible voyons Raquel, il n'aurait pas pris le risque que tu le dénonces. Partir avec une vie toute tracée pour finir en prison, jamais de la vie.
Oh que si : en retournant les cartes je découvre des coordonnées, elles mènent tout droit sur une petite île des Philippines. Mais pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ! La voilà la plus belle des boussoles ! Dans l'euphorie je prépare une valise, et emmène les cartes avec moi. Je me pose deux minutes pour regarder quand je peux avoir un vol et d'un coup mes peurs resurgissent. Et si il m'avait oublié ? Après tout sur une île paradisiaque il n'aura certainement pas besoin d'une femme comme moi ; s'embêter avec une femme, sa fille et sa mère n'est sans doute pas sa priorité. Ou tout au moins elle ne l'est plus. Et puis il a peut-être refait sa vie ! Vous m'imaginez débarquer là bas et le retrouver au bras d'une jolie femme bronzée, profitants sous le soleil, tous les deux plus amoureux que jamais ? Je ne le supporterais pas... Mais après tout, s'il n'était pas sur de lui, pourquoi m'avoir laissé ces coordonnées GPS ? Pourquoi m'avoir promis qu'on se retrouverait ? Je range mes doutes tout au fond de ma mémoire et boucle ma valise. Il y a un vol dans deux heures, à vingt-et-une heure, je n'arriverais donc que demain matin. Maintenant que mon billet est réservé, il est temps que je prévienne ma mère...
- Maman ? Peux-tu venir avec moi dans ma chambre s'il te plaît ?
- Il y a un problème ma... C'est quoi cette valise, tu t'en vas ?
- Non, non Maman ! Enfin si mais seulement pour quelques jours, je dois aller voir quelqu'un.
- Ton bel inconnu ? Elle était malade mais vraiment, certaines choses ne quitteraient jamais son esprit ! Même si elle n'a pas lu ma lettre, même si je ne me suis pas beaucoup confiée, elle avait compris. Une mère sait lire dans chaque geste qu'elle observe et dans chaque larme qu'elle essuie n'est-ce pas ?
- Je... Oui maman. Je crois que je l'ai retrouvé.
- Alors qu'est ce que tu attends ! Files !
- Maman, je pars quelques jours et je verrai ce qu'il adviendra. Dans tous les cas je serai de retour dans dix jours au plus tard. En attendant Alberto a les mêmes droits de visite que d'habitude pour Paula, pas plus. Et ton auxiliaire de vie s'occupera de vous ne t'en fais pas. Je l'ai appelée, elle va venir vivre ici les dix jours à venir.
* Oui, oui, pas de souci. Allez prépare toi, il faut que tu y ailles !Sous les encouragements de ma mère j'enfile un manteau, prends ma valise et descends retrouver ma fille...
- Chérie... Paula lâche ses jouets et me regarde.
- Il va être l'heure d'aller se coucher mon cœur mais d'abord viens voir Maman. Alors qu'elle s'installe contre moi je la prends dans mes bras.
- Je dois partir quelques jours. Mais je reviens vite d'accord ? En attendant Mamie et la dame vont s'occuper de toi.
- D'accord Maman. Mais tu vas où ?
- Loin d'ici chérie mais je reviens vite promis. D'ailleurs Maman, ne parle à personne de ce que je vais faire. Tu diras que je suis sortie ou ce que tu veux mais personne ne doit savoir. Je dois y aller, je vous aime. Dis-je en prenant ma mère et ma fille dans mes bras.Au même moment, l'auxiliaire de vie arrive pour prendre la relève. Timing Parfait.
Et voilà ! Après la semaine prévue qui a durée un mois je vous laisse avec le deuxième chapitre de ma fiction. J'espère qu'il vous plaira et que ça aura valu le coup d'attendre ! Encore désolée, j'ai juste voulu profiter au maximum de mes vacances. Mais je serais plus régulière maintenant !
En tout cas si ça vous plaît n'hésitez pas à voter et laisser un ptit mot en commentaires ! J'aime trop vous lire.
Bisous les ptits loups. 🌪
(Le média appartient à @ydemalahostia sur Twitter)
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Timing Parfait
FanfictionUn an. Un an qu'elle avait laissé partir celui qu'elle aimait à l'autre bout du monde. Un an de doute, de remise en question, d'attente. Un an de manque... Voilà un an que le braquage de la fabrique de la monnaie et du timbre a touché à sa fin. Elle...