Et si ce n'était qu'un rêve..?

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Pdv de Raquel :

Le lit me semblait si vide, si froid que je me réveille en sursaut. À nouveau chez moi, à Madrid. Cette chambre sombre, dépourvue d'amour, de bonheur, de sourires depuis qu'il est parti. Cette chambre que je ne connais que trop bien. Et son odeur que je tente encore et encore de sentir sur les oreillers, alors qu'elle a disparue depuis bien longtemps. Seule ma mémoire la sent encore... Des mois et des mois que je rêve de le retrouver. Mais là ça paraissait bien trop réel, c'est impossible... Alors tout cela n'était qu'un rêve ? Sergio ne m'a-t'il pas laissé de message ? Sergio est-il si loin de moi ?
J'ouvre le tiroir de ma table de chevet et en sort cette enveloppe rouge, relisant mon prénom écrit avec soin dessus. Après quelques secondes d'appréhension je sors les cartes et les retourne. Mais rien. Absolument rien. Juste la blancheur du papier agressant mes yeux fraîchement ouverts.
Les larmes me montent et j'ai envie d'hurler ma tristesse, cette vie ne m'appartient plus...

Mes yeux s'ouvrent enfin, je ne reconnais pas cette chambre. Le bruit des vagues me ramène à la belle réalité. Tout cela n'était qu'un cauchemar. Mais peut on réellement rêver d'avoir rêver ce que l'on vit ? Visiblement oui. Malgré tout le lit est bien vide et froid. Je me réveille seule, alors qu'il fait encore noir.

Assise, j'essaye de reprendre mes esprits, essuie les larmes qui ont vraisemblablement coulé sur mes joues et cherche Sergio du regard. Mes yeux se posent sur un corps à demi nu sur la plage, assis dans le sable. Les yeux rivés sur la mer et les pensées parties à des milliers de kilomètres d'ici visiblement.
Je pars alors le rejoindre et m'installe à côté de lui sur la plage, regardant les vagues battre le sable blanc.
Sans détourner le regard Sergio me demande :

- Tu ne dors plus ?

- Non.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Un cauchemar...

Il m'ouvre alors ses bras pour que je me blottisse contre lui.

- C'est de ça que j'ai rêvé.

- De moi ? Et c'était un cauchemar ? Dit-il surpris en me regardant soudain, tout de même un léger sourire sur les lèvres se mêlant à une pointe d'inquiétude voyant que je ne souriais pas.

- J'avais rêvé tout ce qu'il s'est passé depuis hier et je me réveillais dans ma chambre, chez moi, à Madrid. Tu ne m'avais pas laissé de message et je perdais espoir...

Son sourire s'efface d'un coup et il me serre un peu plus fort contre lui. Ma tête glisse dans son cou, sentir son odeur m'apaise tellement.

- Et... Et toi ?

- Une insomnie. Rien de grave. Me répond-il tout en restant calme et doux, après quelques secondes de silence.
Il dépose alors un baiser sur ma tempe et ajoute en se levant, un sourire aux lèvres.

- Tu commences à avoir froid, on devrait rentrer.

Tenant ma main, il m'entraîne à l'intérieur et ferme la baie vitrée. Nous nous allongeons à nouveau tous les deux et alors que Sergio fixe le plafond je me colle contre lui et embrasse son torse.

- Qu'est ce qui ne va pas Sergio, tu peux me parler tu sais ?

- Ça va Raquel, ça va ne t'inquiète pas.

Après ces quelques mots il caresse lentement mes cheveux alors que mes doigts glissent sur son torse.
Nous restons ainsi l'un contre l'autre jusqu'à ce que le soleil se lève. Les couleurs du ciel étaient magnifiques, comme pour marquer mon premier réveil contre cet homme depuis si longtemps.

- Regarde comme c'est beau ! M'exclamais-je presque émue.
Sergio décrocha les yeux du plafond et regarda la beauté du ciel, souriant et m'embrassant avant de se perdre dans ces incroyables couleurs à l'horizon...

Les yeux de Sergio n'avaient plus quitté ce spectacle alors qu'il ne le regardait pas vraiment et je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui n'allait pas. Nous nous étions retrouvés, tout se passait bien mais c'est comme si la nuit ses démons venaient le hanter...
Cet homme si tendu, si fermé malgré son infinie douceur, cet homme que j'aime sincèrement et que je voudrais vraiment aider a l'air du souffrir le martyr sans que je ne puisse rien faire. Il faut absolument que je comprenne ce qui ne va pas...

En attendant, le soleil était levé depuis quelques minutes et Sergio était parti je ne sais quoi faire. Me promettant qu'il revenait tout de suite. Je profite de ce moment seule pour réfléchir un peu à tout ce qu'il m'arrive depuis un peu moins de 72 heures... Le désespoir, puis un souvenir, des cartes, des coordonnées. Un billet d'avion et me voilà à Palawan. Sergio dans son costume blanc accoudé à se bar, je vis un rêve éveillé alors que quelques heures plus tôt je sombrais dans la tristesse...

Flashback

Aujourd'hui est une journée aussi morose que les autres malheureusement. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit et c'est, comme toujours, sur le petit matin quand je me suis assoupie. Alors que j'ai dû dormir 3h, je suis réveillée en douceur, si on peut appeler ça comme ça, par ma fille qui me secoue le bras.

Tentant de m'échapper un peu de ce quotidien robotique, je profite de ma fille, l'attrape par surprise et la fait rouler avec moi dans mon lit. Je la chatouille et nous rions toutes les deux.

Ma fille... C'est bien mon unique rayon de soleil depuis des mois... C'est elle qui me fait tenir, qui me permet de rester debout alors que tout mon monde s'écroule. C'est pour elle que je me lève le matin, pour elle que je souris, pour elle que je continue à vivre tout simplement...
Son père, lui, continue à s'acharner contre moi, maintenant que j'ai quitté la police il se sent surpuissant. Évidement je continue à tenir tête mais ça devient intenable et je donnerais tout pour disparaître loin de lui, loin de cette ville avec ma fille et ma mère...

Elles me manquent déjà tant

Je suis tirée de mes pensées par Sergio qui pose ses lèvres sur mon front, glissant sa main dans mes cheveux. Il était entré avec le petit déjeuner et l'avait déposé sur le lit sans même que je ne m'en rende compte.

- À quoi tu pensais ?

- Hum... À la façon dont ma vie a basculé en seulement trois petits jours. Dis-je, en faisant abstraction de la pensée pour mon ex-mari, avant de l'attirer vers moi pour l'embrasser. Merci !

Nous avons donc déjeuné tous les deux, prenant le temps d'admirer le soleil levant, signe d'un nouveau jour et qui sait, peut être d'une nouvelle vie...

Holà ! Voilà un chapitre un peu plus long et un peu moins joyeux que d'habitude. On va maintenant pouvoir avancer dans l'histoire.
J'ai vraiment hâte d'écrire et de poster la suite !

Dites moi ce que vous avez pensé de ce chapitre et n'hésitez pas à voter !

Bonne journée et à bientôt,
Solène 🌙

Timing ParfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant