***Emy***
Je n’arrête pas de sourire à cause des messages de Jamal. Sérieux ce
jeune est fou. Je n’écoute même plus tout le bavardage des filles.
« Jamal : Sérieux tu m’as amoché. Je n’arrive même plus à me tenir droit.
Pff. »
« Moi : Fallait pas me chercher monsieur. »
« Jamal : C’était ta dernière fois de monter sinon tu vas finir par me
tuer. »
« Moi : Jamais de la vie. Maintenant que je suis montée je ne descends
plus.
« Jamal : Hééé j’ai gâté enfant des gens ohh. »
Là j’éclate de rire et les filles se tournent vers moi pour me regarder.
Monique : Oh c’est comment la go. C’est quelle folie qui t’a piqué ?
Béa : Je pense que sa folie s’appelle Jamal. Donne ça que je voie (Elle
m’arrache mon portable et lit). Gwééé Emy sait faire les choses maintenant
oh.
J’essaie de lui arracher mon portable mais elle pousse ma main.
Moi (riant) : Béa arrête, c’est personnel.
Béa : Attendez il y a un nouveau message. « J’ai hâte de voir tout à l’heure.
Ton sourire me manque. Bisous à plus. »
Nicole : Donc vous êtes ensemble pour de vrai ?
Moi : Oui mais c’est sans engagement. Faudrait pas qu’on se fasse des
illusions.
Monique : Ne me dis pas que tu espères toujours reprendre avec Fabien ?
Moi : Je n’en sais rien et je ne veux pas y penser. Je profite juste de mes
moments avec Jamal.
Béa : Tu es amoureuse de lui ?
Moi : Quoi ? Non. Il me plait bien oui mais de là à parler d’amour c’est…
bizarre à mon goût.
Nicole : Pourquoi ? Parce qu’il est plus jeune que toi ? Je te signale que
c’est ‘‘ce jeune’’ qui te faisait sourire comme une ado amoureuse tout à
l’heure donc pourquoi te retiens-tu de tomber amoureuse ?
Moi : Je ne sais pas. C’est nouveau pour moi. Et puis Béa donne mon
portable que je lui réponde.
Monique : Ok bon laissons la fille-là dans ses délires. Il est l’heure d’aller
faire du shopping.
Nous rentrons dans la boutique qui est juste à côté du restau où nous
étions assises et commençons à nous balader entre les rayons. Les filles et
moi avons décidé de faire du shopping ensemble puisque cela faisait
longtemps qu’on en avait pas fait entre nous à cause du boulot ou des
obligations familiales. Nous adorons passer du temps ensemble et c’est
déstressant.
Béa : Je pense qu’on doit aller dans ce rayon-là. Surtout toi Emy tu as
besoin de te ressourcer.
Moi : C’est le rayon des lingeries fines. Que voulez-vous que j’aille faire là-
bas ?
Nicole : Te brosser avec les strings. Qu’est-ce qu’on fait avec les
lingeries ?
Moi : Mais ça fait longtemps que je n’en ai pas porté. Et puis Fabien…
Béa : On s’en fou de Fabien et de sa grosse tête. Tu sors avec Jamal donc
fais-lui plaisir. Montre lui de quoi tu es capable.
Moi : Non je n’ai pas ce courage-là.
Monique : Ca va venir quand tu vas en porter. Allez on y va.
Je n’ai pas le temps de répliquer qu’elles m’y ont déjà entrainé. Elles
choisissent quelques ensembles que je trouve très beau et je vais les
essayer. Faut dire que je ne suis pas très à l’aise. Depuis mes maternités
surtout la dernière il y a plein de chose que j’ai arrêté avec bien-sûr
l’insistance de Fabien. J’ai toujours aimé les lingeries fines mais Fabien non
en tout cas plus sur moi depuis la naissance des jumelles. Ça me fait tout
bizarre de m’acheter de la lingerie pour un autre homme que mon mari. Les
filles me choisissent deux ensembles un bleu et l’autre rouge que j’aime
bien. Nous finissons et nous nous séparons. J’appelle Jamal pour lui dire
que je suis en route pour chez lui. J’ai hâte de voir sa réaction quand il me
verra dans l’une des tenues enfin si j’ai le courage d’en enfiler une.
***Jamal***
Mathilde (rentrant dans mon bureau) : Bonjour Jamal. C’est donc à cause
de cette femme que tu ne veux pas moi ? Et elle connait même chez toi.
Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi Jamal ? Bon sang elle est plus âgée que
toi et peut être ta mère.
Moi (la fixant) : Tu as fini ?
Mathilde : Quoi ?
Moi (calme) : Je t’ai demandé si tu avais fini ?
Mathilde : Jamal moi je t’aime mais…
Moi : Mais toi et ton amour vous quittez immédiatement ma boite et je ne
veux plus vous y voir.
Mathilde : Quoi tu me vires ? A cause de cette femme ?
Moi : Non je t’avais prévenue que la prochaine fois que tu rentrerais dans
mon bureau sans frapper je te renverrais et bien tu l’as fait donc je te
renvois.
Mathilde : Jamal tu ne peux pas me faire ça. J’ai des factures à payer.
Moi : Tu aurais dû y penser avant de vouloir jouer un rôle qui n’est pas le
tien. Non mais pour qui tu te prends ? Ma petite amie ? Jamais tu ne le
seras donc tu dégages de ma boite et maintenant. Je ne le répèterai pas
une troisième fois.
Elle me regarde les yeux pleins de l’arme puis finit par sortir. Je déteste
qu’on sape mon autorité, qu’on ne prend pas en comptes mes ordres. Quand
je parle je tiens à ce qu’on obéisse surtout dans ma boite. Aucun employé
n’a le droit de me manquer de respect encore moins à me voir comme son
ami à qui il peut parler comme bon lui semble même si je sympathise avec
eux tous. Pendant que je me reconcentre sur mon ordi pour chercher les
nouveaux sons des artistes je ressens une légère douleur à la poitrine. Je
commence à la masser lorsque mon portable personnel sonne. C’est Emy.
Moi (grimaçant) : Tu es déjà à la maison ?
« Voix d’homme : Bonjour monsieur. Connaissez-vous bien la propriétaire de
ce portable ? »
Moi (anxieux) : Euh oui qu’est-ce qui se passe ?
« Voix : Eh bien elle a eu un accident sur le pont Félix Houphouët Boigny.
Sa voiture a fait plusieurs tonneaux et est tombée en bas. Comme c’est
votre numéro qu’elle a composé en dernier nous vous appelons pour vous
demander de venir sur les lieux. »
Mon cœur manque 3 battements et j’ai l’impression d’être en train de
rêver. Cela ne peut pas m’arriver une deuxième fois. J’ai déjà perdu une
copine qui venait me rendre visite et aujourd’hui encore c’est Emy qui fait
un accident en se rendant chez moi. Non je ne peux pas l’accepter cette
fois. Il est hors de question qu’Emy me quitte de cette manière. Je raccroche et sors de mon bureau en courant. Je descends les escaliers
trois par trois et une fois dans ma voiture je démarre comme une furie.
Je suis arrivé en moins de 15 minutes sur le lieu de l’accident tellement j’ai
conduit vite. Je ne sais même pas combien de feu j’ai grillé. Je vois
effectivement du monde sur le pont et un peu plus loin une voiture
complètement froissée. Je n’arrive pas à savoir si c’est la voiture d’Emy
mais c’est la même couleur. Je me faufile entre la foule et mon cœur
arrête de battre quand je vois un corps couvert par un sachet par terre.
Mes larmes montent à la surface et je me mets à hurler le nom d’Emy en
m’avançant vers le corps allongé. Je sais que c’est une femme à cause des
cheveux qui dépassent légèrement. Un policier m’empêche d’aller plus loin.
Moi (hurlant) : Emy, Emy. Lâchez-moi c’est ma copine. Emy. Bordel de
merde lâchez-moi.
Le policier est distrait par la sirène de l’ambulance qui arrive au loin donc
j’en profite pour le pousser et passer en courant vers le corps. Avant que
les policiers n’arrivent à mon niveau pour m’arrêter je me baisse et enlève
le sachet sur la tête du cadavre pour voir le visage. Je me laisse tomber
par terre et mes larmes se mettent à couler. Mon cœur bat à tout rompre
et mes mains se mettent à trembler.
Ce n’est pas elle. Je suis soulagé mais en même anxieux. Si ce n’est pas elle
là, où est-elle donc ?
« Jamal… Jamal. »
J’entends cette voix m’appeler faiblement mais je la reconnais. C’est la
voix d’Emy. Je me retourne et la vois assise sur le goudron un peu loin
assistée par deux policiers. Je cours à toute vitesse vers elle et l’a prends
dans mes bras en me mettant à genoux.
Moi : Oh mon Dieu Emy tu es en vie. (L’embrassant n’importe comment) J’ai
eu la peur de ma vie si tu savais. Ne me refais plus un tour pareil. J’en
mourrai sinon. Merci Seigneur. Je n’aurai pas supporté s’il t’était arrivé
quelque chose (Prenant sa tête en coupe) Tu vas bien ?
Emy : Oui mais je suis blessée à la tête.
Je vérifie et vois qu’effectivement elle a des égratignures.
Moi : Ce n’est rien de grave ma douce. Juste des égratignures. Je suis
désolé.
Emy : Sers-moi dans tes bras Jamal. Ne me laisse pas.
Je ne me fais pas prier et la serre très fort dans mes bras. Mon rythme
cardiaque commence à prendre un rythme normal. Elle tremble et je lui
caresse le bras pour l’apaiser. J’ai failli perdre Emy. Ma Emy.
**
Coucher sur le lit à une heure tardive de la nuit je n’arrive toujours pas à
fermer les yeux. Je ne fais que fixer le plafond en essayant de me
convaincre de la non existence d’une réalité qui pourtant est très claire. Je
baisse les yeux pour regarder Emy qui dort profondément dans mes bras
et mon cœur se gonfle.
Je suis dans la merde.
Tout doucement je retire mon bras du dessous de sa tête puis pose un
baiser sur son front avant de me lever du lit. Je me rends sur la terrasse
qui est séparée de sa chambre par une baie vitrée en prenant au passage
dans mon jeans mon paquet de cigarette et mon briquet. Je commence à
fumer en me répétant sans cesse « Jamal tu es dans la merde. ». Oui je le
suis parce qu’il a fallu cet accident pour me mettre devant une évidence
que je refusais de voir jusque-là. « Je suis amoureux d’Emy ». J’ai pourtant
lutté, j’ai tout fait pour l’éviter. Un moment même je me suis dit que je
n’avais pas de souci à me faire de ce côté à cause de notre différence
d’âge mais mon cœur m’a montré qu’il n’en avait rien à foutre de ça. Il m’a
montré que c’était lui qui décidait et non moi.
Je rejette la fumée loin et me retourne pour la regarder dormir au
travers la baie vitrée et des rideaux qui volent légèrement à cause du
courant d’air. Je suis vraiment mais vraiment dans la merde. Je m’étais promis ne plus tomber amoureux. J’avais fermé mon cœur à toutes ces
bêtises mais Emy y a forcé l’accès. J’aurai dû résister surtout qu’entre elle
et moi il n’est pas question de sentiment, d’amour. Aussi toutes les fois que
j’ai commis cette erreur ça c’est terminé en catastrophe. L’une est morte
dans un accident et l’autre m’a trompé avec mon oncle de qui elle est
tombée enceinte. Que va-t-il bien se passer avec Emy ? Je sais qu’il a des
possibilités qu’elle retourne avec son mari même si ces derniers temps elle
n’en fait plus cas. Elle a été claire avec moi en me disant qu’elle aimait
toujours son mari et je pense que je dois me focaliser sur ça pour chasser
ce sentiment. Oui il faut que je l’oubli. Je ne dois pas l’aimer.
Mon cœur contre ma raison
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Mon cœur contre ma raison
RomancePrologue Je regarde cette femme en face de moi et la seule chose que j'ai envie de faire là maintenant c'est de la cogner. Comment peut-elle s'arrêter devant moi et me blablater de telles âneries. Je l'ai toujours trouvé magnifique, j'ai toujours...