chapitre 17

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Jamal***
Je me suis plongé corps et âme dans le boulot pour ne pas penser à Emy
d’avec qui je me suis séparé il y a maintenant 3 semaines. Elle me manque à
mort mais je dois rester sur ma position. Elle est toujours accrochée à
l’idée de se remettre avec son mari donc moi je n’ai pas à être au milieu.
C’est uniquement parce qu’elle m’a dit vouloir l’oublier que je me suis lancer
dans cette relation sinon je ne suis pas du genre à être le petit pompier
d’une femme mariée. Je discute avec un ami sur WhatsApp lorsqu’on cogne
à la porte et Florien rentre. Florien est mon pote et mon bras droit depuis
la création de la boite. Il a été avec moi depuis le début quand la boite
était encore petite et il m’a soutenue jusqu’à aujourd’hui.
Moi (pianotant sur l’ordi) : Tout est ok pour le karafolie de ce jeudi ?
Florien : Oui. Il y a un client qui m’a appelé pour prendre des
renseignements concernant les soirées karafolie. Il dit vouloir profiter de
cette soirée pour un évènement important. Il a dit qu’il viendrait ici pour
s’entretenir avec toi. Je pense qu’il sera là dans peu.
Moi : Ok. Pas de souci, tu le fais monter s’il est là.
Florien : Ok. Mais toi ça va ?
Moi (répondant à un texto) : Ouais.
Florien : Ce n’est pas ce que ta tête dit.
Moi : Donc tu causes maintenant avec ma tête ? Tu es devenue sorcier ?
Florien (souriant) : C’est la femme-là qui te rend comme ça ?
Moi : Je vais te taper hein.
Il éclate de rire puis sort de mon bureau. Comme dit quelques minutes plus
tard je reçois un homme de la même tranche d’âge qu’Emy dans mon
bureau. Je me lève pour lui tendre ma main qu’il prend et nous nous
asseyons.
Moi : Que puis-je faire pour vous monsieur…
Lui : N’guessan.
Moi : Ok.
M N’guessan : Je voudrais profiter de votre soirée karafolie ce jeudi pour
faire ma demande en mariage à ma copine.
Moi : Ah ok. Et à quoi pensez-vous ?
M N’guessan : Je ne sais pas trop à vous de me donner des idées. Je
voudrais juste le faire en chantant. Je voudrais aussi nous réserver un
salon VIP parce que nous serons avec des amis, nos meilleurs amis. Nous
serons au nombre de 8.
Moi : Ok. Je réfléchirai à un scénario assez romantique et vous en ferez
part d’ici demain. Mais j’aimerais avoir le nom de votre copine, ça nous
servira peut-être.
M N’guessan : Oui bien évidemment. Elle s’appelle Béa Roumanof.
Moi (tiquant) : Béa Roumanof la cousine à Emy de chez NV ?
M N’guessan : Euh oui c’est ça. Vous la connaissez ?
Moi : Oui grâce à Emy.
M N’guessan (me regardant) : Attendez c’est vous le Jamal d’Emy ?
Moi : Euh je ne sais pas à quoi vous faites allusion mais oui c’est moi.
M N’guessan : Ah je suis ravi de mettre enfin un visage sur ce nom. Béa
n’arrête pas de me parler de vous et du changement que vous avez
apportez dans la vie de sa sœur. En tout cas enchanté de faire votre
connaissance. On pourrait se tutoyer ? Tu peux m’appeler Franck.
Moi : Oui bien-sûr et pour ce fait je m’occupe personnellement de cette
demande en mariage.
Franck : Merci et ça coûtera combien ?
Moi : Oh non ne t’inquiète pas pour ça. Je vous l’offre, ce sera mon cadeau
de mariage en avance. Béa est une femme que j’apprécie beaucoup et en
plus c’est la sœur à Emy.
Franck : Ah merci. Merci aussi pour la joie que tu as apporté à ma bellesœur.
Moi (timidement) : De rien.
Franck : Bon je vais y aller. J’ai du boulot mais on s’appelle pour tout
organiser.
Moi : Oui.
Nous échangeons nos cartes de visites et il prend congé. Je suis heureux
de savoir qu’il ait choisi ma boite et la soirée karafolie pour marquer un
évènement de sa vie. Ça me montre que je fais du bon boulot. Je serai
aussi toujours reconnaissante à Emy de m’avoir donné cette idée. Trois
jeudi qu’on en fait et il y a à chaque fois un peu plus de monde. Le karafolie
consiste en ce que les clients sachant chanter ou pas prennent le micro et
interprète un chant de leur choix. Les paroles de la chanson s’affichent
sur un mini écran géant. Les clients se prennent toujours au jeu et ce sont
les rires qui remplissent la boite. On entend toutes sortes de voix mais il y
a aussi des personnes qui ont de belles voix donc partagent aussi des
émotions avec le public. Bon il faut que je réfléchisse à une mise en scène
pour la demande en mariage.
***Emy***
Ce soir Franck a invité toute la bande c’est-à-dire moi, Nicole et son mari
Roland, Monique et son mari Paul puis lui accompagné de Béa à une soirée
karafolie et j’ai été surprise de savoir que ce serait dans la boite de
Jamal. J’appréhende un peu parce que ça fait 3 semaines que nous ne nous sommes pas vus ni parlés. Je les plusieurs fois appelé pour essayer de me
faire pardonner mais il n’a jamais pris mes appels ni répondu à mes
messages. Ça me fait tout bizarre de lui courir après comme ça. Mais ce
qui me fait encore plus bizarre ce sont les sentiments qui m’animent. Il me
manque énormément je ne peux l’expliquer et je ne cesse de penser à lui.
Tout de lui me manque et ça devient atroce. Je ne sais pas si j’aurai la
force d’aller lui parler mais j’en ressens le besoin. On verra bien comment
la soirée se passe.
Dès que nous entrons dans la boite mon cœur se met à battre la chamade.
J’appréhende le moment où je le verrai. Je suis épaté par la décoration du
jour. On ne dirait pas que c’est la même boite de nuit. La salle est plus
éclairée, il y a des salons et des tables chaises devant ce qui me semble
être une piste sur laquelle se trouve un micro à pied, une table de mixage,
un empli et un ordi portable. Il y a aussi un mini écran géant un peu en
arrière sur lequel des écritures apparaissent et un autre plus petit en face
de la piste surement pour que la personne qui chante puisse aussi voir les
paroles. Il y a quelqu’un qui chante et les autres sont en train de
l’encourager tout en se tordant de rire. Il y a un joli petit monde. Mon
cœur se serre quand je me souviens que c’était lui et moi qui étions censé
ouvrir le bal la première soirée mais j’ai tout gâché.
Béa : Il ne fait jamais les choses à moitié hein Jamal. C’est vraiment beau
la déco.
Moi (tristement) : Oui.
Franck parle avec une serveuse qui nous conduit vers un salon où nous nous
installons. Je balais la salle du regard à la recherche de Jamal mais ne le
vois pas. Soit il n’est pas encore venu soit il est dans son bureau. Notre
table est immédiatement remplie de différentes boissons que nous
commençons à boire, moi à petite gorgée. Je ne sais pas pourquoi Franck
nous a conduits ici mais je le sens un peu stressé. Nous papotons et la
personne qui chantait à notre arrivé fini son interprétation. Les ovations
l’accompagne jusqu’à sa table puis un homme monte à son tour sur la piste
et va parler à l’oreille du dj qui n’est autre que Florien l’ami et bras droit
de Jamal. Florien étant arrêté devant la table de mixage se met à
manipuler l’ordi et la musique commence aussitôt ainsi que les écriteaux qui donnent le nom de l’artiste et le titre ‘‘ Happy ’’ de Pharelle Williams. Mon
cœur se serre à nouveau et je me mets à chanter doucement en même
temps que l’homme. Je repense en même temps à la première fois où Jamal
et moi avons chanté ce chant puis je le vois descendre les escaliers. Mon
cœur se met à battre en désordre et des papillons me remplissent le
ventre. Je me rends comptes de ce qui m’arrive.
Il est beau comme tout avec son jeans déchiré au niveau des cuisses, son
tee-shirt blanc, sa casquette ronde blanche portée à l’envers, ses chaines
en or fétiches, ses basquets blanches et ses boucles qui scintillent à ses
oreilles. Comme toujours des filles se retournent sur son passage et le
mangent du regard ce qui me rend fière parce qu’il est à moi. C’est mon
mec. Ça fait tout bizarre de dire qu’un jeune qui a 10 ans de moins que moi
est mon mec mais c’est ce que je ressens en le voyant et je compte me
faire pardonner aujourd’hui pour que nous reprenions notre relation où
nous l’avions laissé. Il se dirige vers un salon et s’y assoit après avoir salué
tous ceux qui s’y trouvent. Il discute et rit avec l’un particulièrement qui
m’a l’air d’être un artiste. Je sais que je l’ai déjà vu à la télé mais je ne sais
pas exactement quel chant il chante. Mon cœur fond quand Jamal se met à
sourire. J’ai toujours aimé sa manière de sourire. Il prend congé de ses
amis et monte sur l’estrade en se dirigeant vers les appareils. Il parle avec
Florien qui lui cède la place et il se met à toucher un peu à tout. Il sort
ensuite un paquet de cigarette et en place une dans la commissure de sa
bouche sans l’allumer puis va s’asseoir sur l’une des grandes baffes posées
au sol en manipulant son portable. Je n’arrive pas à détourner mon regard
de lui.
Monique (à mon oreille) : Tu devrais arrêter de le manger ainsi du regard.
Tu n’es pas très discrète tu sais.
Moi (baissant les yeux) : Je sais mais je ne peux m’en empêcher.
Monique : Pourquoi tu ne vas pas lui parler et lui dire ce que tu ressens
pour lui ?
Moi : Ce que je ressens ?
Monique : Ça se voit que tu es amoureuse de lui ou que tu es en train de
tomber amoureuse de lui.
Moi : Je ne sais pas si je dois le lui dire. Et si ce n’est pas réciproque ?
Monique : Tu es sérieuse ? Nous toutes avons su que ce mec était fou
amoureux de toi le lendemain de ton accident. Tu n’as pas remarqué la
manière dont il prenait soin de toi ? Même ta mère l’a remarqué. Il t’aime
c’est sûr donc n’ai pas peur de lui dire ce que tu ressens.
Moi : Hum.
Elle se reconcentre sur la débat qu’avait entamé les autres et dont je n’en
sais rien et je fais de même sur Jamal. Il dit quelque chose à l’oreille de
Florien puis se lève tandis que la personne qui chantait termine sa chanson.
Franck se lève et contre toute attente se dirige vers le podium. Nous nous
regardons toutes étonnées parce qu’on sait Franck très réservé donc pas
du genre à chanter devant tout un monde. Il salut Jamal de façon très
amical ce qui me fait tiquer puis Jamal se met à manipuler l’ordi. On voit
s’afficher à l’écran « Epouse-moi » de Mix premier. Les gens se tournent
vers l’homme avec qui Jamal causait tout à l’heure et je me souviens
maintenant de lui. C’est lui l’auteur de la chanson que Franck va
interpréter.
Franck (dans le micro) : Je voudrais dédier cette chanson à ma bien-aimée.
Ma moitié, la femme de ma vie, ma reine. (Regardant Béa) C’est pour toi
bébé.
Béa (heureusement surprise) : Qu’est-ce qu’il est en train de faire ?
Franck (chantant) : « Comme une fusée
T’es rentrée dans ma vie
T’as tout dévasté
Sur ton passage
Tu as emporté toute ma déprime
Même les peines
Qui me faisaient passer des nuits blanches
Plus belle que le mot « belle »
Tes lèvres et ton beau visage
M’ont remis en selle (x2)

Depuis que mes yeux se sont posés sur toi
Ils sont restés figés
Ma vie sans toi
Je n’y pense même pas… Je n’y pense même pas
Bébé épouse-moi
Je n’y pense même pas… Je n’y pense même pas
Bébé
REF : Epouse-moi !
Ne me laisse pas tomber
Epouse-moi !
Ne me laisse pas tomber
Epouse-moi !
Ne me laisse pas tomber (tomber ! tomber)
Les gens se mettent à hurler et Béa elle se met à pleurer. Nous autres
sommes carrément surprises mais les hommes eux apparemment s’y
attendaient. Franck continue de chanter du mieux qu’il peut sous les cris
de joies des gens présents dans la salle et moi je regarde Jamal qui lui
aussi sourit. Franck fait signe de la main à Béa de le rejoindre sur le
podium tout en continuant à chanter. Elle s’y hâte et ensemble ils se
mettent à zouker après s’être embrassés brièvement. Jamal tourne la tête
et nos regards se croisent mais il détourne le sien aussi vite. Au même
moment Franck lui fait signe et Jamal diminue légèrement la musique puis
il tape sur le pc. Des écriteaux « Béa Roumanof, veux-tu m’épouser ? »
s’affichent en grands caractères sur l’écran et Franck fait signe à Béa de
se retourner pour lire, ce qu’elle fait, au même moment Franck sort une
boite de sa poche et se met à genoux. Les cris de joies fusent et les gens
se mettent à filmer avec leurs portables. Monique, Nicole et moi nous
regardons nos bouches grandes ouvertes. Béa se retourne ne comprenant
rien à ce qui se passe mais quand elle voit Franck à genou elle comprend
tout.
Franck (dans le micro) : Ma Reine, veux-tu bien faire de moi le Roi de ton royaume ?
Béa qui d’habitude a la grande bouche se met à pleurer comme une enfant.
Elle secoue la tête vigoureusement pour dire oui puis se met à le crier à
plusieurs reprises. Il lui enfile la bague et se relève pour l’embrasser.
Franck se font un gbô (se cogner les poings) à Jamal en ayant toujours Béa
enlacée contre lui. Il tire ensuite sur un fil lié à cette espèce de lustre qui
pendait depuis le début au-dessus du podium et des pétales se mettent à
tomber. La boite est en ébullition tellement le spectacle est magnifique et
romantique. L’artiste en question se lève et prend le micro, il félicite les
fiancés puis commence à chanter la même chanson pour eux. Ils se mettent
à danser collés serrés et nous nous allons vers eux pour les féliciter puis
mes copines et leurs époux se mettent aussi à danser. Je cherche Jamal
du regard et le voit monter les escaliers. Une fois en haut il se dirige vers
son bureau. Je récupère ma pochette et monte à mon tour le cœur battant
la chamade.
J’arrive devant son bureau dont la porte est légèrement ouverte et le vois
assis en train d’allumer sa cigarette son portable maintenu à son oreille par
son épaule. Il finit puis reprend son portable avec sa main toujours en
communiquant. Je frappe trois coups et rentre sans qu’il ne me l’ai permis.
Je referme ensuite la porte et la condamne je ne sais pourquoi puis
m’avance à pas lent vers son bureau. Il lève les yeux vers moi et éteint sa
cigarette ce qui me fait plaisir car ça veut dire qu’il s’occupe encore de ce
que j’aime ou pas.
Jamal (au téléphone) : Ok bon Josh on fait ça. A demain 15h au terrain…
Bonne nuit.
Il raccroche et me fait signe de m’asseoir en face de lui.
Moi : C’était Josh ?
Jamal (manipulant son ordi) : Oui. Il souhaiterait qu’on se fasse un match
demain.
Moi : Ok.
Un ange passe, repasse, rerepasse, rererepasse puis quand il veut
rerererepasser je le chasse.
Moi : Jamal…
Jamal (me regardant à peine) : Oui que puis-je pour toi ?
Moi : Je m’excuse pour la dernière fois.
Jamal : Je t’ai déjà excusé sinon tu ne serais pas assise dans mon bureau.
Moi : Jamal…
Il se lève aussitôt.
Jamal : Désolé je dois aller m’occuper du reste de la soirée. (Prenant ses
portables) Il faut que j’aille offrir du champagne aux futurs mariés.
Il quitte derrière son bureau et se dirige vers la porte. Je me lève
aussitôt et me tourne vers lui.
Moi : Je t’aime Jamal.
Les mots sont sortis tous seuls. Il se fige la main sur la clé de la porte. Je
me décide de lui dire ce que j’aie sur le cœur.
Moi : Enfin je n’en suis pas encore totalement sûr mais je sais au moins que
je suis en train de tomber amoureuse de toi. Ça oui je le sais. Je me suis
sentie vide ces 3 dernières semaines loin de toi et quand je t’ai vu ce soir
j’ai eu plein de papillons dans le ventre et j’ai compris que des sentiments
autres que ceux de l’amitié grandissaient en moi. Apprends-moi Jamal à
t’aimer. (Appuyant sur les mots) Je veux t’aimer Jamal.
Jamal (se retournant) : Emy stp ne joue pas avec…
Avant qu’il n’ait pu terminer sa phrase j’ai réduit la distance qui était entre
nous et me suis emparé de ses lèvres en me hissant sur la pointe de mes
pieds. Je m’agrippe à sa barbe pour me tenir en équilibre et il passe son
bras autour de ma taille en répondant à mon baiser. Mon cœur saute de
joie.
Moi (le fixant) : Je t’aime Jamal et je sais que toi aussi. Ose me dire le
contraire. Je t’ai entendu me le dire l’autre nuit mais j’ai cru l’avoir rêvé.
Maintenant je suis certaine que tu l’as vraiment dit. Ai-je tort ?
Pour toute réponse il me soulève m’obligeant à enrouler mes jambes autour
de lui et il me conduit vers son bureau sur lequel il me fait asseoir. Il
approfondit le baiser puis commence à caresser mes cuisses qui sont à
découverts puisque ma robe est remontée. Il se détache de moi mais je le
retiens avec mes bras autour de son cou.
Jamal : On devrait arrêter sinon je risque de te faire l’amour là sur ce
bureau.
Moi : Et qu’est-ce qui t’en empêche ?
Jamal : Emy…
Moi : Fais-moi l’amour Jamal, là maintenant. Ça m’a énormément manqué.
Jamal (plissant les yeux) : Je vois que la timidité ne fait plus partie de ton
vocabulaire.
Moi (secouant la tête de gauche à droite) : Hum hum, plus depuis que je suis avec toi.
Jamal : Mais je n’ai pas de préso sur moi.
Moi : Je m’achèterai la pilule du lendemain en rentrant.
Jamal (souriant) : Je vois aussi que tu es prête à me prendre le peu de
force qui me reste.
Moi : Tu as tout compris. On devrait faire vite pour rejoindre les autres.
Jamal : Je pense que je t’ai rendu folle Emy
Moi : Oui, maintenant je veux que tu me rendes folle de toi mon beau
Jamal. Je t’aime.
Jamal (se rapprochant de mes lèvres) : Je t’aime ma jolie mignonne.
Je souris et nous reprenons les affaires où nous les avions laissés.
**
Je me sens plus heureuse que jamais après ce moment de retrouvaille avec
mon Jamal. Tellement heureuse que j’ai décidé de faire du karafolie. Je
monte donc sur le podium bien entendu après mettre assuré que mon
maquillage était comme quand je suis venue pour pas que les autres se
doutent de quelque chose. Mes amis me regardent surprise quand je monte
sur le podium mais les filles comprennent tout quand elles voient Jamal me
dire quelque chose à l’oreille et elles se mettent à sourire. Je prends mon
souffle et Jamal met la musique.
Moi (chantant) : « Hello, hello, baby
You called, i can’t hear a thing.
I have got no service
In the club, you see, see
Wha-wha-what did you say ?
Oh, you’re breaking up on me
Sorry, i cannot hear you,
I’m kinda busy.
K-kinda busy (x2)
Sorry, i cannot hear you, i’m kinda busy.
Je fais signe aux filles de me rejoindre ce qu’elles font avec
empressement en poussant de petits cris de joie. Elles se mettent à
chanter avec moi dans le micro ainsi que d’autres filles dans la boite qui
connaissent la chanson. Nous enlevons nos chaussures pour être plus à
l’aise. Je vois Jamal s’arrêter devant nous avec son appareil en train de
nous filmer et je lui lance un bisou auquel il répond avec son sourire
ravageur. Les filles et moi ressemblons à des gamines avec nos pieds nus
en train de sauter, danser et chanter. Au fait on cri plus qu’on ne chante.
Nous (en chœurs) : « Stop callin’, stop callin’,
I don’t wanna think anymore !
I left my hand and my heart on the dance floor.
Stop callin’, stop callin’,
I don’t wanna talk anymore !
I left my hand and my heart on the dance floor.

Eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh
Stop telephonin’ me !
Eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh
I’m busy !
Eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh
Stop telephonin’ me !
Eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh
Cette soirée est la meilleure de toute ma vie. Je me sens comme une jeune
fille de 25 ans. Je suis heureuse et voir mes copines aussi heureuses que
moi me fait du bien. Je cherche Jamal du regard et le voit assis avec les
maris des filles toujours en train de nous filmer. Toute la boite danse en
même temps que nous et c’est la joie. Mon Dieu je me sens revivre, je suis
heureuse.

**
Après la soirée au bar je suis rentrée avec Jamal chez lui. Je n’avais pas
envie de rentrer chez moi et passer la nuit seule. Je veux me sentir aimer,
être dans les bras de celui qui sait si bien me faire sentir aimer. J’ai
troqué ma robe pour l’un des tee-shirts de Jamal avec sa casquette sur la
tête et lui n’a que son jeans sur lui qui laisse voir l’élastique de son boxer.
Je finis de réchauffer les restes de pizza qui sont dans le frigo et vais
dans le coin dédié à la table à manger. Il pose son portable au même
moment que je dépose le plat qui contient les pizzas. Je m’assois à mon
tour sur ses jambes et lui instantanément passe son bras autour de ma
taille en me regardant manger.
Jamal : Tu avais si faim que ça ?
Moi : Ouais. Normal avec toute la gymnastique que j’ai faite ce soir.
Jamal : Tu veux qu’on sorte se manger un bout ?
Moi (la bouche pleine) : Non merci ça va.
Je me tourne et lui donne un bout de pizza qu’il prend juste pour me faire
plaisir. Je finis de manger et je débarrasse pour le retrouver cette fois
adossé au balcon de son appart. Je retire sa casquette de ma tête et vais
le rejoindre. L’enlaçant par derrière je lui pose de petits bisous sur son
dos nu. Il me tire et me fais arrêter devant lui de sorte à ce que je lui
donne dos nos bras croisés ensemble sur le balcon et nous regardons la
ville qui brille de mille lumière.
Jamal : Emy.
C’est fou comme j’aime entendre sa voix grave tout près de mes oreilles.
Moi : Hum ?
Jamal : T’as honte de moi ?
Je me retourne et lui fait face en m’accoudant sur le balcon.
Moi : Non pourquoi tu dis ça ?
Jamal : Parce que tu n’acceptes jamais quand je te propose de sortir
manger dehors.
Moi : Mais nous avons déjà mangé dehors.
Jamal : Oui en compagnie de tes enfants et la dernière fois de mes sœurs.
On ne sort jamais rien que tous les deux sauf quand c’est pour se rendre
sur ma plage à des heures où il n’y a personne. On ne se voit que soit chez
moi soit chez toi et il a fallu que tes amies insistent pour que tu me
présente à elles comme ton mec. Tu as honte qu’on dise que tu sors avec un
homme de 10 ans plus jeune que toi ? Dis-le moi parce que moi je n’ai pas
honte de m’afficher avec toi.
C’est maintenant qu’il m’en parle que je m’en rends vraiment compte. Lui et
moi ne sortons jamais rien que tous les deux pour aller dans des lieux
publics parce que je trouvais à chaque fois des excuses. Est-ce dû au fait
que j’aie honte de m’afficher avec lui ? Peut-être oui.
Moi : Jamal je… je suis vraiment désolée de t’avoir donné cette impression.
A vrai dire je ne m’en étais pas rendu compte. Mais je te promets de sortir
le plus souvent avec toi. Je n’ai plus de raison d’avoir honte de toi puisque
je commence à être amoureuse de toi. Attends je vais faire un premier pas
pour te prouver que je n’aurai plus honte de toi.
Jamal : Qu’est-ce que tu veux faire ?
Je me retourne étant toujours dans ses bras et monte légèrement sur le
balcon puis me mets à crier.
Moi : J’AI 37 ANS ET JE SUIS AMOUREUSE DE JAMAL QUI A 10 ANS
DE MOINS QUE MOI.
Jamal : Oh qu’est-ce que tu fais ?
Moi : Je chasse la honte.
Je me remets à crier puis des passants qui sont au nombre de 3 lèvent
leurs têtes et poussent des cris d’encouragement à mon égard avec des
bouteilles de je ne sais quelle boisson en main. L’un des jeunes qui
passaient en bas se met à me répondre en hurlant pour que je l’entende.
L’un : MOI AUSSI J’AI 10 ANS DE MOINS QUE TOI ET J’AIMERAIS
QU’ON SORTE ENSEMBLE.
Moi : DESOLEE MAIS MON CŒUR EST DÉJÀ OCCUPE.
Jamal nous regarde converser en riant. Il a posé sa main sur ma taille par
sécurité.
Jamal : Sérieux tu es folle.
Moi (descendant du balcon en riant) : Je sais.
Je reprends ma place initiale devant lui et il pose un baiser dans mes
cheveux.
Jamal : Je t’aime Emy, je t’aime.
Je me blottis dans ses bras et il resserre son étreinte.
Moi : Je t’aime aussi Jamal.
Jamal : Tu n’as pas froid ? Tu veux qu’on rentre ?
Moi : Non je suis bien comme ça dans tes bras.
Oui je suis bien dans ses bras comme je ne l’ai jamais été dans les bras
d’un autre. Nous restons ainsi et continuons à regarder le paysage. Que la
nuit est belle dans les bras de Jamal.

Mon cœur contre ma raison xoxo

Mon cœur contre ma raisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant