Londres, Place public
La place grouillait de pigeons, gros, gras et picorant les restes de nourritures laissé par des passants insouciant. Il était midi, mais le soleil était caché par des nuages. Un voile lugubre s'était abattu sur la ville.
— Un peu plus de café, monsieur ? demanda une serveuse en tablier.
L'homme en veston original lui sourit aimablement en lui tendant sa tasse.
— Je vous remercie, répondit-il poliment.
Il porta le breuvage à ses lèvres. Le haut de forme qu'il portait habituellement reposait désormais sur la table bancal, laissant découvrir une chevelure un peu terne. Il observait les habitants, silencieux. La place public était animé; les gens sortaient du travail pour prendre leur déjeuner au café du coin, des écolières qui finissaient leurs classes riaient aux éclats près de la fontaine. Il scruta chacune d'elles, puis se détourna avec un soupir agacé. Aucune d'elles n'étaient celle qu'il cherchait.
Université de Londre
— Vous avez vraiment écrit cela, mademoiselle Liddell? Demanda Mr Lawrence en réajustant ses lunettes rondes sur son nez.
Le professeur de littérature tenait un manuscrit rouge dont les pages étaient noircies d'encre. Un sourire pétillant s'étira sur son visage ridé.
— Tout ceci est très prometteur, jeune fille, lui confia-t-il. Vous avez le soucis du détail. Et les paysages que vous décrivez... fit-il en désignant le manuscrit, admirateur... On croirez que vous y avez réellement mis les pieds!
De l'autre côté du bureau, Lacie était assise, les pieds croisés sous sa chaise. Elle portait une jupe et un blazer d'un rouge sombre. Quelques mèches de ses cheveux acajous étaient ramenées à l'arrière pour les empêcher de tomber devant ses yeux marrons. Elle sourit à la remarque de son professeur.
— J'ai une grande imagination, dit-elle simplement.
— C'est évident.
C'est alors que quelques coups se firent entendre sur la porte ouverte du bureau.
— Lacie Liddell? appela une voix.
Lacie se retourna. Son amie Luiz était devant l'embrasure de la porte avec un objet doré, une sorte de bijou, à la main.
— Désolée de vous déranger, professeur, s'excusa l'étudiante. Mais un homme a demandé à voir Lacie, cela parut urgent.
— Très bien dans ce cas, acquiesça le professeur Lawrence. Nous reprendrons notre entretien plus tard, mademoiselle Liddell.
— Qui est-il ? demanda la jeune fille en question après avoir quitté le bureau du professeur Liddell.
—- Il n'a pas donné son nom, lui répondit Luiz alors qu'elles déambulaient les couloirs du pavillon. Mais il m'a dit de te donner ceci.
Elle tendit la main pour lui donner ce qui ressemblait tout d'abord à un collier, mais les yeux de Lacie s'exorbitèrent lorsqu'elle reconnu l'objet. Elle le prit avec précaution dans sa main, caressa de son pouce la pierre noire, les gravures délicates doré et couleur de lys qui la recouvrait.
Lacie n'avait pas vu ce médaillon depuis des lustres et les souvenirs commencèrent à fluctuer dans son esprit.
Elle ne semblait plus pouvoir penser clairement.
Orphelinat Saint-Joseph, 1834
La jeune fille était assise sur le rebord d'une large fenêtre, ses yeux paresseux fixés, absents, sur le paysage victorien qui s'étendait au loin pour ne devenir qu'une silhouette de bâtiment dessinée à travers le smog et la vapeur des trains. Dans le silence de la nuit, on n'entendait plus que l'écho des locomotives, jamais en repos.
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Once Upon a Dreamland
ParanormalDisclaimer: Histoire originale inspirée de l'émission Once Upon a Time Toutes jeunes femmes doivent un jour ou l'autre abandonner leur Pays des Merveilles, et Lacie s'était juré de ne jamais y remettre les pieds. Elle ne se doutait pas que le Pays d...