| Solitude de campagne |

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Juin 1998



Ils avaient fuit le pays dans un endroit plus sûr, marchant sur les pas de leur ancêtres. La France, le sud plus précisément.
Ils avaient trouvé une maison au milieu d'un champs laissé à l'abandon. Les deux serpentards avaient rénové l'entièreté de leur demeure, c'était suffisamment grand pour eux.

Drago était dans la cuisine ouverte, préparant des sandwichs. Elle était assise à la table de la terrasse, la tête plongée dans son carnet de croquis, entre les peintures s'étalant sur le fer. La radio soufflait entre le vent des musiques qu'il ne comprenait pas.

Il y avait constamment du son dans cet abris, que se soit la harpe à côté de la bibliothèque, le piano en face de la cheminé ou même le marimba dans la chambre. C'était leur peur continue, le silence morbide, l'hallucination terrifiante d'entendre la guerre en arrière plan.

_-*-_

Les deux adolescents en faisaient toujours des cauchemars surtout la plus jeune.
Coincée dans sa tête, perdue dans les draps d'été, elle parlait dans son sommeil alors qu'il n'arrivait pas à dormir.
La brune revivait en boucle la perte de sa meilleure amie, elle en pleurait, c'était désolant. Elle s'agitait en s'emmêlant dans le tissu.
Doucement Drago lui caressa son visage ivoire crispé de peur.

- Eh... Chérie, ça va aller... Je suis là, tout va bien...

Elle se tourna et attrapa son pyjama gris, ses ongles marquaient sa peau à travers le tissu. Le blond la serra un peu plus contre lui, habitué.

- Mon amour... Réveille-toi... Je suis là...

Elle cacha sa tête contre son torse, puis plus rien. Détendue, presque apaisée. Il joua avec ses cheveux trempés de sueur.

- Tu me fais peur quand tu fais des cauchemars, je me sens impuissant parce que Merlin sait à quel point je t'aime. J'aimerais tellement t'aider dans ses moments là mais je sais pas quoi faire, ça m'horripile. Tu me mets dans des états pas possible, toi. Tout ça car je tiens à toi comme à ma propre vie et foi de Malefoy que je ne veux pas mourir.

Elle se mit dos à lui, dans un mouvement étrange comme si on la poussait, que c'était contre sa volonté. Soudain la brune se réveilla dans un sursaut avant de quitter le lit.
Alya ne supportait montrer ses faiblesses même à son petit-ami. Et prit le chemin de la cuisine et se servit un verre d'eau quand une tête blonde passa dans l'encadrement.

- Tu sais Drago, je pense vraiment qu'il faut que je mette un terme à tout ça, je peux pas continuer à te faire subir mes nuits.

- On s'en fout de ça, si tu es pas bien je serais là pour toi, ce n'est pas un problème.

- Je pense qu'il faut que j'aille leur dire qu'elle est...

Elle buta, c'était trop tôt pour l'avouer. Alya n'y arriva pas.

- Si tu as besoin de quoi que se soit pour faire ton deuil, je veux t'aider.

- Du temps, juste du temps. Je pense monter à Paris pour dire à son... École que voilà quoi.

- Tu veux que je vienne ?

- Non, je vais pas te faire endurer ça, je pense qu'il faut que je sois un petit peu seule avec moi-même.

- Je comprends.

_-*-_

Elle était assise sur les dalles en pierre de la terrasse dans son t-shirt trop grand, elle flottait comme un drapeau au vent, ses cheveux mis-long faisaient un chemin sinueux entre ses pensées. Elle murmurait en français des paroles au sens profond qu'il ne comprenait pas, elle grattait les cordes de son ukulele le regard perdu dans le champs, la tête contre l'épaule du blond.

Le matin même, alors que le soleil n'était pas encore levé elle lui avait sauté dessus pour lui souhaiter un bon anniversaire, c'était une formalité mais elle y tenait étrangement.
La brune lui avait préparé un petit déjeuner dans les courants de début juin, une attention comme une autre qui faisait se colorer les joues du jeune homme. Elle aimait beaucoup sa façon de rougir, c'était doux, calme, frais. Une teinte de vieux rose, une autre déclinaison de la couleur des lèvres de son petit-ami.
Elle l'avait connu en noir et blanc et était heureuse de lui rendre ces petits bouts d'aquarelle.

_-*-_

Cette après-midi là, elle avait mit son sweat rose pendant qu'il lui courait après en pantalon. Alya descendit les escaliers en riant avant d'aller dehors pour échapper à la terreur qu'est le blond.
Au milieu des herbes folles, la petite boule bonbon regardait l'horizon, les cheveux aux vent et un vol d'oiseau passant au dessus de sa tête.

- Oh ! Le chewing-gum, je te vois !

- Je suis pas un chewing-gum !

Malheureusement pour la plus jeune, son petit-ami l'attrapa par les manches et les attacha dans son dos, puis la mit sur son épaule.

- Voilà dans la camisole, zou ! À Sainte Magouste !

La brune se débattu de toute ses forces et le jeune homme avait de plus en plus de mal à la garder sur lui. Il a suffit d'une racine pour faire faillir les deux amoureux dans l'herbe. Alya s'ecrasa à plat ventre tandis que Drago la tenait toujours par les jambes.
Le ciel était bleu quelques nuages flottaient dans cet océan infini.

- J'ai une question.

- Dis.

- Si jamais on a un enfant, comme est ce qu'on l'appelle ?

La sorcière se mit sur dos, se séparant un peu de jeune Malefoy.

- Tu veux devenir papa, toi ?

- Pas maintenant mais vu qu'on est condamné à rester ici jusqu'à à peu près la fin de notre vie, vaut mieux y penser.

- Ouais. Ben je sais pas trop, j'aimerais bien rester dans le même filon sur les constellations.

- T'es une étoile toi.

- Écoute j'ai pas eu la chance d'avoir un dessin dans le ciel. Mais quelque chose de céleste me plairais.

- Tu penses à quoi ?

- Peut-être Perseide si c'était un fille et Scorpius si c'était un garçon.

- J'aime bien Scorpius.

*****

Et voilà ! J'aime pas mal ce chapitre en vrai, c'était assez doux à écrire maintenant dites moi ce que vous en pensez !

Kissou les rhododendrons

𝐇𝐚𝐥𝐥𝐮𝐜𝐢𝐧𝐨𝐠𝐞𝐧𝐞 || 𝗗𝗿𝗮𝗴𝗼 𝗠𝗮𝗹𝗲𝗳𝗼𝘆 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant