JUKE-BOX | « Tais-toi et laisse-moi écouter Sinatra! »
ou lorsque deux lycéens s'aiment à coups de jazz, de blues et de milkshake à la fraise.
july 2020 | a gguktae story
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Cela fait deux heures qu'ils sont parvenus à braver cet interdit qu'est de bâcher les cours, Taehyung ayant eu cette soudaine envie d'aller ailleurs et ils se sentent bien.
Les deux lycéens ne se parlent pas vraiment, la timidité de Taehyung refait surface et ça l'embête un peu parce qu'il aimerait bien pouvoir adresser quelques mots à Jeongguk. Ils sont assis sur la pelouse d'un parc plus loin du lycée, ils ont pris le bus jusque-là toujours sans s'adresser un mot mais ça ne les a pas plus incommodé que cela alors ils font comme si l'autre n'existe pas. Et, pourtant, c'est bien compliqué de faire semblant.
— Tu comptes rester muet tout le long, Taehyung?
La question de Jeongguk laisse l'appelé un peu con, il ne pensait pas que le rougeaud interromprait ce petit instant de paix, de pur flottement. Mais force est de constater que ce n'est pas le cas, alors Taehyung hausse simplement les épaules tout en enlevant ses chaussures, l'herbe humide de cette fin de saison touchant désormais ses pieds nus.
— Et si je veux pas parler?, argue le bleuté, taquin.
— Alors hors de question que je fasse la conversation solo.
La réponse toute aussi intéressée de Jeongguk fait pouffer Taehyung qui finit par proposer un jeu à son compagnon de cavale, un petit sourire narquois étirant ses lèvres.
— Et lequel?
— C'est simple : on se pose mutuellement des questions, chacun y répond avec la plus grande honnêteté. Par contre, interdiction de répondre "et toi", finit Taehyung.
Puis Jeongguk acquiesce, trouvant les règles de ce divertissement digne des consignes de maternelle alors il est le premier à poser une question et c'est ainsi pendant un petit quart d'heure. Les questions s'enchaînent, quelques rires fusent tout comme des taquineries sans grand impact sur leurs actions hormis cette petite pichenette claquée sur le front de Taehyung qui, indigné, n'a rien fait d'autre que s'insurger.
— C'est rien du tout, pourquoi tu réagis comme ça?, s'enquit Jeongguk.
— Je fais la même chose que toi, tu sais quand tu m'es rentré dedans à la cafétéria.
Et le garçon aux cheveux de feu ne dit plus rien, il se contente simplement de ruminer dans son coin sous le regard moqueur de Taehyung qui finit par sourire grandement, de ce si joli rictus qui fait fondre n'importe quel cœur. Puis il se met à rire un peu quand Jeongguk déclare que ce n'était clairement pas de sa faute, que sa journée avait mal commencé ainsi que tout un tas d'autres âneries qui amusent franchement le bleuté.
— Ça va, j'ai compris... Monsieur râleur.
— C'est moi ou tu détestes dire mon prénom?, demande simplement Jeongguk.
Taehyung, pensant qu'ils avaient repris leur petit jeu surtout parce qu'il était trop occupé à rire, prend le temps nécessaire pour mettre ses idées en ordre. Puis, une réponse.
— Ton prénom est bien, c'est juste la personne associée à ce prénom qui me dérange.
— En quoi j'te dérange, alors?
Un soupir se fait entendre, Taehyung s'assoit en tailleur pour se relever et commencer à marcher en direction du petit lac juste en face d'eux. Les rayons solaires éclairent ce petit havre de paix ainsi que le beau visage de Taehyung, dont les cheveux virent peu à peu au vert menthe, et Jeongguk attend une réponse qui met trop de temps à venir selon lui. Alors il se lève également, n'enlève pas ses chaussures pour autant et rejoint le bleuté désormais accroupi devant l'étendue d'eau bleue presque translucide et il patiente encore un peu. Mais pas très longtemps.
— Ce qui me déplaît chez toi, c'est un peu ton manque de remise en question et ta facilité à être envieux pour un rien, commence le bleuté ; j'suis au courant que t'aimes pas que Yugyeom ou Mingyu me parle, et je vois pas ce qu'il y a de mal à ça.
Les mots crus et criant de vérité de Taehyung laissent Jeongguk pantois, il ne sait quoi dire parce qu'il pensait avoir été un temps soit peu discret, que ses œillades envers le bleuté n'étaient visibles que par ses amis et non le concerné lui-même.
— Puis, pour être honnête jusqu'au bout, si je voulais pas que l'on se parle au départ c'est uniquement parc'que les beaux garçons dans ton genre sont ce que je hais le plus. Ça fait battre mon cœur trop vite, j'aime pas ça..., fit-il le plus bas possible.
Et au moment où les dernières paroles de Taehyung parviennent aux fragiles oreilles de Jeongguk, l'arbre le plus proche laisse tomber ses fleurs d'un joli violet et ça rend le tout un peu plus doux ; ça fait cliché, et peut-être un peu trop, mais c'est aussi une manière d'adoucir les durs propos de Taehyung qui ne sont rien de plus qu'une simple confession. Mais ça, Jeongguk ne le comprendra qu'une fois Taehyung partit pour le café de ses parents.
... vous inquiétez pas, y a pas de drama ou quoi, elle est vraiment douce comme histoire c'est juste que tae préfère mettre les choses au clair! (;