JUKE-BOX | « Tais-toi et laisse-moi écouter Sinatra! »
ou lorsque deux lycéens s'aiment à coups de jazz, de blues et de milkshake à la fraise.
july 2020 | a gguktae story
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— Taehyung, attends-moi!
Assis dans les champs non loin depuis deux heures, un panier en osier pour transporter leur repas de ce midi, les deux jeunes amants essayent de cueillir quelques fleurs dans le pré adjacent et Jeongguk a du mal à suivre la cadence. Taehyung va bien trop vite, il trottine et ça fait voleter ses mèches rebelles qui bouclent de plus en plus ; un air est chantonné, des tournesols suivent le mouvement du léger vent tout comme les rares coquelicots et chardons, mais il manque un garçon aux cheveux chrysanthèmes alors Taehyung attend ce garçon qui ne cesse d'héler son prénom depuis cinq bonnes minutes.
Puis Jeongguk arrive à la hauteur de Taehyung, il n'a pas le souffle court mais c'est suffisant pour affirmer qu'il a couru un peu — sa cage thoracique le trahi et le mentholé s'en amuse en imitant le rosé qui hausse un sourcil.
— Quoi?
— Rien, répond Taehyung en se penchant vers une cirse.
Sauf que le nageur n'est pas convaincu par la réponse donnée par Taehyung, il est certain que ce dernier s'est encore moqué de lui alors Jeongguk vient pousser Taehyung qui manque de tomber à cause de ses lacets défaits.
— Eh! Mais t'as vraiment un problème au ciboulot, toi...
Et Jeongguk rigole, parce que l'air en colère de Taehyung n'a rien de crédible. De plus, les mots utilisés par le féru d'art ont un côté vieillot et Jeongguk se dit que ça lui correspond bien que c'est du Taehyung tout craché alors il finit par se calmer et sourire en grand à la place, s'approcher un peu plus du mentholé qui fait un pas en arrière jusqu'à tomber et entraîner Jeongguk dans sa chute. Et si l'autre fois ce n'était pas gênant, ce l'est bien plus maintenant parce que leurs lèvres sont à d'infimes centimètre ; leurs joues sont roses, leurs cœurs battent fort, si intensément qu'ils craignent que ça ne s'entende mais cela ne serait pas plus mal.
Ils sont conscients de se plaire mais ne sautent pas le pas, ils attendent, espèrent, pensent que l'autre ne l'aime pas alors que c'est tout le contraire. Le silence est souverain si l'on oublie le chant perpétuel des oiseaux, les cris discrets des mouettes bien vite couverts par la brise légère qui taquine les épidermes de nos deux lycéens.
Puis ils se redressent, Taehyung masse un peu sa tête et regarde Jeongguk droit dans les yeux qui, lui, essaye d'échapper à l'œillade insistante du mentholé. Sauf que Taehyung n'est pas d'accord avec tout ça, il en a marre d'agir comme un simple camarade avec Jeongguk alors il attrape fermement le visage du rosé, hésite un instant et dépose délicatement ses lèvres sur celles de son vis-à-vis.
