-Halte-là ! Crie la criarde.
Je m'arrête mais ne me retourne pas pour autant. Je sens ma colère montée, cette colère qui est là depuis le début. Cette colère permanente, s'amplifie.
J'ai envie de la frapper.
Je ne sais pas d'où vient cette colère qui est si forte que j'en tremble. Je resserre mes poings pour canaliser cette colère.
Derrière, j'entends le groupe se lever du canapé et marcher jusqu'à nous. Une main attrape mon avant-bras et me retourne. Je me retrouve face à un des garçons, une tête de plus que moi, blond avec un sourire malicieux sur les lèvres.
- Tu vas où comme ça ? S'exclame-t-il d'une voix forte pour me faire peur.
Elle devrait, je le sens, Juan, lui a frissonné à l'entente de cette phrase. Mais moi non, je le regarde durement, d'un regard noir de colère, toute cette haine que je lui transmets par mon regard, mes yeux. Mes yeux qui fixe les siens. Ma haine est si forte, incontrôlable. Je l'agresse par un simple regard, je le sais. C'est d'ailleurs mon but.
Je ne me laisserai pas faire, jamais.
Instantanément son regard change, j'y lis de la peur et un regret immense mais je n'y fais pas attention.
Je dégage mon bras de son emprise et repars suivie de Juan. D'un pas rapide, je traverse les couloirs et escaliers. Il faut que je sorte que je me calme. Je pousse les grandes portes en verre avec une force déconcertante.
Une fois dehors le vent frais me caresse les joues, ça fait du bien. Je ferme les yeux un instant puis les rouvre.
- Merci... Murmure Juan.
Je lui souris, puis nous nous asseyons sur un banc dans la forêt. Je l'observe attendant une réponse de sa part ou plutôt une explication.
- Deux ans, deux longues années que je suis ici. J'habitais chez mes parents, j'avais quatorze ans. Un jour, je tombe malade, et on m'envoie ici. Je n'ai aucun souvenir des symptômes que j'avais mais je sais que c'était insupportable. J'avais mon bras, encore. J'ai passé trois mois en hospitalisation, quand je me suis réveillé, j'étais ici et... Des larmes commencent à couler le long des joues de Juan.
Il désigne son bras gauche d'un geste, ce qu'il en reste. Je pose main sur son épaule pour lui montrer ma compassion. C'est douloureux pour lui de parler de ça, je comprends maintenant. Mais je ne vois aucune raison pour que ces novem s'en prenne à lui. Font-ils subir ça à tout le monde ? Je me le demande, en tout cas je protégerais Juan de ces malfrats.
Le calme me regagne mais la colère reste toujours présente.
Je sors de son étuis mon appareil photo. Je pense que je vais faire une petite séance photo.
Pendant que je fais quelques clichés de la nature, Juan, lui, lit un livre. Il est tellement concentré que je le trouve mignon.
Un papillon vient se poser sur son livre, il relève la tête surpris.
Clic !
Il me regarde sévèrement mais je lui rends un sourire. Un sourire surement le premier.
Depuis mon arrivée, je n'arrive pas à être sereine, c'est comme s'il y avait quelque chose qui clochait mais quoi. Je suis sans cesse sur mes gardes, même avec Juan je n'arrive pas à rester calme. Que m'arrive-t-il ? J'ai l'impression que l'on nous ment constamment et que nous sommes loin d'être en sécurité. Je suis sûre que l'on nous cache des choses comme la vérité. Je suis loin d'être naïve, je n'ai aucune preuve de ma soi-disante maladie.
Le reste de la journée avait été rapide, je l'avais passé en compagnie de Juan et de mon appareil photo essayant d'oublier cette colère constante et ces écritures dans mon journal.
Dix-neuf heures huit, ils sont tous dans la salle à mangé pour le dîner. Je déambule dans cette gigantesque maison.
Cinq étages, le premier comporte la cuisine, la salle à manger, un petit resto ainsi qu'un café et des magasins de vêtements, de meubles ou de décoration et une supérette.
Au deuxième, on trouve deux salles de musculation, des salles de sports avec l'équipement nécessaire pour chaque sport, une piscine intérieure et une extérieure qui déborde ; un grand salon avec un bar, mais aussi des salles de massages, des spas et jacuzzis, où il faut réserver pour pouvoir y accéder.
Le troisième est le dortoir, on y trouve toutes les chambres mais aussi des machines à laver et l'infirmerie.
Le quatrième est divisé en trois parties, dans l'aile gauche on troue les salles d'art et de musiques, au centre un grand salon appelé "the big scene" car c'est ici que se réunissent tout le monde ; dans l'aile droite ce sont les salles de jeux avec ordinateurs, télévisions, tables de jeux.
Au cinquième, il y a la grande bibliothèque et les salle d'études. Sur chaque porte de chaque salle, un écriteau est cloué. Dessus, sont écrit les années de naissances et les noms de ceux qui y ont accès.
"2230 : - Marric, Clarisse, Maximillian, Gayle, Kitty, Nina, Decker, Bardolph, Lynexia, Riddick, John, Taria"
Ici ce sont des 2230, ils ont treize ans et sont douze. Je poursuis ma route jusqu'à une porte.
"2224-2225 : - Alrik, Elanea"
C'est ma salle d'étude, j'ouvre alors la porte donnant sur une grande salle. Au fond de la salle, une forêt de livre est planté là, devant celle-ci une grande table carré où vingt personnes peuvent y travailler facilement, un grand tableau à craie est situé sur le mur qui accueil aussi la porte. Près des fenêtres qui sont à gauche de la table, on trouve des ordinateurs et imprimantes, le nécessaire de travail.
Cependant, quelque chose me semble étrange, l'atmosphère est différente que dans le reste du bâtiment.
La porte se ferme derrière moi, et je me surprends à marcher en direction de la bibliothèque du fond de la salle, je traverse les rayons de livre et arrive jusqu'à un miroir.
Je sursaute, ce n'est pas mon reflet que je vois dans le miroir, mais un loup.
![](https://img.wattpad.com/cover/233041255-288-k510766.jpg)
VOUS LISEZ
Elanea et l'autre monde (terminé)
ÜbernatürlichesElanea, une jeune fille comme les autres, vient d'avoir ses 18 ans, elle se promène souvent dans la forêt près de chez elle avec sa meilleure amie, Rosie. Un jour celles-ci vont faire une rencontre inattendue. Ce jour-là la vie d'Elanea prendra un t...