XVI

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- Lorsqu'il t'a agressé hier, tu lui voulais le plus grand mal, n'est-ce pas ?

Non, je ...

- Tu voulais qu'il disparaisse, qu'il meurt.

Non...

- Tu voulais le voir périr.

NON

- Tu l'as souhaité.

Tu dis n'importe quoi !

- Tu l'as ciblé.

Je n'ai rien fait, ce n'est pas moi.

- Arrête de nier, et essaye de te rendre compte, c'est ce qu'il s'est passé maintenant rien ne pourra changer ce qu'il est arrivé.

Ce n'est pas moi je te dis !

- Ne me dis pas que tu ne te souviens pas de la haine que tu as éprouvé.

Si, je m'en souviens. Il m'a tellement énervé que je ne voulais ne plus jamais le voir. Mais je ne le voulais pas mort. Je te le jure, ce n'est pas moi.

- Tu l'as mené à sa perte. Tu as décidé sa mort. Et tu peux recommencer. Tu peux...

Laisse-moi tranquille, je ne suis pas un monstre !

- C'est bien toi Elanea qui l'a tué.

Non... non

- Tu te souviens cette nuit-là.

"Je suis dans mon lit, il est minuit. La lune est haute dans le ciel. J'ouvre ma fenêtre et saute. J'entends quelqu'un supplier, "laissez-moi, je vous en pris". J'arrive sur les lieux, un jeune homme en pleure est encerclé par vingt loups, de grande et grosse bête sauvage montrant leurs canines. Féroce et violent, les loups n'attaquent pas mais menacent l'homme de ne pas bouger. J'entre dans le cercle formé par les loups. "Elanea..." murmure l'homme en se tournant vers moi. "Je suis désolé, je t'en pris, je ne veux pas mourir" continu-t-il en pleure. "Je te dirai tout ce que je sais, laisse-moi vivre". Je penche ma tête sur le côté, prête à l'écouter. "C'est... c'est..." bégaye-t-il "C'est Alrik, l'alpha, et nous... sommes sa meute... il a dit qu'il... nous ferrait sortir d'ici ... et... qu'on rejoindrait sa meute, c'est lui qui nous a tout appris, il vient d'une meute en dehors de l'internat." Il inspire profondément "Il nous a dit que la maladie est la lycanthropie, elle se transmet par morsure plus ou moins profonde et après on devient... un loup-garou... Mais toi, je ne sais pas ce que tu es, tu" ses larmes ont repris, je venais d'apprendre beaucoup de choses, et la faim commençait à me grignoter l'estomac. "Comment une meute a-t-elle pu entrer ici ? Qui es-tu bon sang ?" Il m'agace et j'ai faim, très faim."

Je l'ai mangé.

J'avais faim.

C'est normal de manger.


Je m'installe devant Juan. Je n'ai pas faim mais je ne peux pas rester le ventre vide plus longtemps. 

- Elanea, ça va mieux ? Une semaine que personne ne te vois, tu étais où ? Me demande Juan en me voyant m'assoir.

- Dans ma chambre, j'avais la tête à rien.

-Préviens-moi la prochaine fois, et puis tu sais qu'il est venu me voir au moins cinq fois par jours pour savoir où tu étais. M'informe-t-il en faisant un signe de tête vers les novem.

Alrik me fixe, est-ce qu'il sait ? Je ne pense pas, en tout cas qu'il a l'air furieux. Des loups-garous, alors c'est ça que vous êtes. C'est ça que nous sommes aussi. Je suppose que nous sommes interné ici pour éviter que nous fassions des morts. Protéger les innocents, un but héroïque.

À la suite de ce petit déjeuner, Juan m'a proposé de faire du billard ou plutôt de m'apprendre à en faire.

- Au fait, tu as une petite idée de ce qu'il est arrivé à Jaxon ? M'interroge-t-il en plaçant sa queue de billard.

Je ne sais pas si je devrais lui dire. 

- Pas pour l'instant. Lui dis-je, je m'approche de lui et lui souffle à l'oreille, saurais-tu où je pourrais trouver des livres sur le mythe du loup-garou ?

Il me regarde perplexe et me sourit.

- Je vois que tu as une piste alors, à ce moment là Alrik entre dans la pièce.

- Ce soir dix-neuf heures ça te dit. Continu Juan.

Je vois les muscles d'Alrik se tendre, qu'il ne frappe pas Juan ou je le dénonce.

- Pas de problème. 

- Non, ce soir tu restes avec moi. Annonce Alrik en s'approchant.

Rester avec toi, tu rêves. Nous ne sommes pas du même côté alors désolé mais non. Cependant à l'entente de sa phrase mon cœur s'est arrêté, il veut passer du temps avec moi. S'il savait que c'était moi qui à manger son ami, il ne voudrait surement ne plus me voir, et puis il a sa Gwen. Il faut mieux que je m'éloigne de lui. Même si c'est à contre cœur. Nous ne sommes pas du même côté désolé.

- Désolé pour toi, mais je préfèrerais passer ma soirée avec Juan. 

Les yeux d'Alrik s'assombrissent et ses veines laissent transparaître sa colère. Ca y est, je l'ai mis en colère. Il fusille Juan du regard, non il ne faut pas que ça recommence. Un meurtre c'est déjà trop. 

Alors, je m'approche d'Alrik et pose mes deux mains de chaque côté de son visage pour qu'il me regarde. Une fois ses beaux yeux verts dirigé vers les miens, je pose mes lèvres délicatement sur les siennes laissant la douceur de celle-ci m'emporter dans un monde que je ne visite trop peu. Son corps se détend et il vient poser ses mains sur mes hanches. Il me rapproche de lui et une décharge électrique me traverse le corps. Alors que je lui laisse l'accès à ma langue, je sens ses yeux s'ouvrir et lancer un regard nargueur à Juan. Je souris contre ses lèvres. 

On se détache à bout de souffle. La porte claque, Juan est parti. 

Je lève mon regard vers le visage d'Alrik. Une irrésistible envie de recommencer me prend. Lorsque mes yeux quittent ses lèvres pour se poser sur ses yeux, l'incompréhension me gagne. Je l'avais embrassé pour que ses yeux redeviennent vert, pourquoi sont-ils encore plus noir. 

Je tente partir, mais sa force me garde prêt de lui et sans que je m'y attende, ses crocs sont plantés dans mon coup.

Elanea et l'autre monde (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant