J'étais montée dans cette putain de voiture avec Théo et Maya. Après avoir discuté avec Sarah , elle m'avait convaincue que c'était quelque chose d'important pour moi au final, c'était un rituel nécessaire pour passer à autre chose. Je n'avais pas envie de passer à autre chose, j'aimerai ne plus avoir mal à cette date mais pourtant il y avait toujours cette douleur insoutenable. Théo avait été beaucoup présent pour moi à cette époque, j'avais besoin d'un père, j'avais gagné un frère. Je mis rapidement mes écouteurs dans mes oreilles pour empêcher quiconque de me parler, j'avais pour habitude d'être muette ce jour là. Et même cinq ans après je ne dérogerai pas à la règle. Je posais lentement ma tête contre la vitre froide, je n'avais pas hâte d'arriver, j'avais déjà hâte de repartir. D'oublier.
***
- Lil, on est arrivés, la voix de mon frère me réveilla alors que je dormais. Je levais les yeux vers lui et hocha la tête.
Je sortie de la voiture. Ma maison me faisait face, je détestais cette maison. Je détestais ma mère d'avoir vendu notre maison d'enfance, j'avais envie de garder tous les souvenirs de mon père, au lieu de cela elle avait acheté une belle maison neuve avec son nouveau mari. Théo tenait la main de Maya le long de l'allée, j'étais derrière eux, j'aurai préféré qu'il tienne la mienne. J'étais égoïste, c'était bel et bien le jour où j'étais le plus égoïste de l'année. Je détestais ce jour. Ma mère ouvrit automatiquement la porte, elle nous fit un grand sourire.
- Théo, Maya, ça me fait plaisir de vous voir, elle les embrassa tous les deux. Lorsqu'elle me vit, elle passa ses bras autour de mes épaules pour m'enlacer. Charlie, je suis contente que tu sois là. Je hochais la tête et me défit de son emprise.
Il y avait du monde, comme toujours. Je n'avais jamais vu cette maison vide, à chaque fois que je revenais ici, il y avait toujours des invités. Je détestais ça. Mais aujourd'hui, je n'avais pas à forcer un sourire, aujourd'hui, j'avais le droit de faire la tête et de leur lancer des regards de haine pour être ici à célébrer la mort de mon père. Il y avait une bonne partie de la famille de ma mère et quelques autres personnes, des amis sûrement. Je perdis vite la trace de Théo parmi la foule. Je me dirigeai vers l'extérieur en évitant de croiser les regards des gens présents, je n'avais pas envie d'avoir à écouter leurs histoires détestables. L'air frais me fit du bien, le jardin était grand, mais peu de personnes y étaient installés. Je pris place sur les marches de la terrasse et alluma une cigarette.
- Je suis désolé, je tournais la tête vers Théo, il me fit un léger sourire. Je sais que tu aimerais que je ne sois qu'avec toi aujourd'hui. Je sais que c'est important pour toi. Il souffla bruyamment en secouant la tête. Je lui tendis une cigarette qu'il accepta alors qu'il ne fumait habituellement pas. Tu sais Charlie, ça n'est facile pour personne tout ça, c'est un hommage, et je trouve ça bien que malgré tout, on continue à être ici. J'avais détourné les yeux pour fixer le fond du jardin. Je hochais la tête, même si je n'étais pas vraiment d'accord avec tout ça. Je suis content que tu sois venue finalement. Il me prit la main, je posais alors ma tête sur son épaule.
J'aimais mon frère plus que tout. C'était bien la seule personne à ne m'avoir jamais laissé tomber. Néanmoins il y avait beaucoup de choses qu'il ignorait toujours à mon propos, des choses que je lui avais cachées pour son bien, et parce que c'était des réponses à des questions qu'il ne m'avait jamais posées. On resta là quelques minutes, sans parler, de toute façon, on n'avait pas besoin de mots pour se comprendre, on était des jumeaux, les paroles c'était bien trop surfait pour nous. Il était temps de manger. Je m'installais à côté de Théo, et ma tante s'installa de l'autre côté de moi.
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Life is a joke (Hope)
FanficPrologue :Certains sentiments sont inutiles, ils sont juste là pour nous rappeler que nous ne sommes pas invincibles, qu'il y a parfois plus fort que nous. Je crois que je suis passée par tous les sentiments possibles, je crois que j'ai tout ressent...