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point de vue juliette.


Je claquais la portière du taxi qui venait de m'amener devant le grand immeuble se tenant devant moi.

Je travaillais depuis quelques mois dans une radio toulousaine en tant que journaliste. Et, il y'a seulement deux jours de cela, mon patron m'avait donné la mission la plus pénible pour moi, alors que mes collègues ne comprenaient pas mon désenchantement.

Je devais interviewer Bigflo et Oli, alors qu'ils devaient faire écouter leur album en avant première à certains fans et accorder une interview exclusive à quelques journalistes. Pourquoi une telle réaction de ma part, me diriez-vous ? Tout simplement car j'ai toujours détesté leurs chansons, ils avaient vraiment l'air faux dans leur paroles, et je détestais les artistes comme ça. Au moins, je n'aurais pas à écouter leur album.

Malheureusement pour moi, j'étais obligée. Je m'avançai vers l'accueil du bâtiment, qui recevait les invités et montrait mon badge de presse.

– Vous arrivez seulement maintenant ? me dit la dame de l'accueil en voyant mon badge.

– Ou..oui pourquoi ?

– Le rendez-vous avec les journalistes à été décalé de vingt minutes, il a déjà commencé.

Je fronçais les sourcils et me mis à courir pour ne pas être plus en retard, le bâtiment était immense. Je trouvais enfin la salle où se passait l'interview. Devant celle-ci se trouvait un groupe -sûrement de fans- et deux hommes plutôt baraqués. J'allais toquer à la porte pour entrer lorsque l'un d'eux me stoppa.

– Hep' hep' hep' remets toi avec les autres fans toi, tu auras le même temps que les autres.

Je fronçais les sourcils.

– Je suis journaliste !

J'allai montrer mon badge, accroché à ma veste, alors que je me rendis compte que celui-ci n'était plus là.  Je relevai ma tête vers l'homme à la grosse barbe l'air dépitée.

– J'ai... j'ai perdu mon badge mais je vous promets que je l'avais sur moi il y'a même pas cinq minutes, j'ai du le perdre en cour-

– Ne te fatigues pas, je les connais les excuses de fans pour passer plus de temps avec Bigflo et Oli, tu auras le même temps que tout le monde.

J'allais rajouter quelque chose, mais la porte face à nous s'ouvrait et plusieurs journalistes en sortaient. L'homme à la barbe posa sa main derrière mon dos pour me pousser dans la salle.

– Maintenant tu peux y aller.

Il était bien plus fort que moi et voilà que je me retrouvais au beau milieu d'une dizaine d'adolescentes en admiration devant les deux rappeurs, déjà présents dans la salle. Nous nous asseyons sur les chaises prévues à cet effet, en face d'eux, assis sur une table.

Celui avec la casquette prit la parole, il fit quelques blagues avant de commencer à présenter l'album aux fans. Le deuxième, était un peu plus discret à l'oral, il se permettait de rajouter quelque précision au récit de son frère. Les frères lancèrent ensuite l'album, et je cru mourir pendant 1h30 d'écoute, je fixais le sol sans trop écouter les paroles. Le temps passait longuement, sans que je ne puisse y faire grand chose. À un moment, je relevai ma tête, lassée de regarder le sol, et mon regard croisa celui d'un des deux rappeurs, le petit frère à ce que j'avais compris. Ses yeux étaient encrés dans les miens, et je me sentais vite déstabilisée, mais je ne baissais pas le regard pour autant. Je ne comprenais pas pourquoi il me fixait ainsi, et cette situation dura une longue minute avant que celui-ci ne tourne la tête vers son frère qui l'appelait.

Après 1h30 d'écoute, c'était enfin fini. Les fans firent des photos avec les rappeurs alors que je m'extirpait enfin de ce bâtiment. Je n'avais qu'une envie : rentrer chez moi et me morfondre dans mon lit car je savais d'avance que mon patron allait me tuer lundi matin. J'avais loupé cette interview, à cause d'une erreur d'attention, et je savais que j'allais le payer si je ne me rattrapais pas.

J'insérai les clés de mon appartement dans la serrure et entrai chez moi. Mon copain était assis sur le canapé et regardait une série.

– Alors  cette interview ? me dit-il.

Je m'installai à côté de lui et soupirai. Je lui expliquais alors toutes mes péripéties.

– Wow.. dit-il une fois que j'eus fini mon récit, et comment tu comptes faire lundi ?

J'allais lui répondre, lorsque mon téléphone sonna. C'était mon patron, j'inspirai un coup et décrochai.

– Bonjour Juliette, comment c'est passé votre interview ? me dit-il d'une voix enjouée.

Je mis du temps à formuler ma réponse, mon coeur battant d'angoisse, j'avais peur de me faire virer.

– Au top ! mentais-je après un moment, l'interview est vraiment génial.

Mon copain me fit de gros yeux alors que je lui fis un signe du genre « je gère la situation ». Mon patron exclama alors sa joie et sa fierté, avant de finir par me dire qu'il avait hâte d'écouter ça lundi matin, dans deux jours. Je raccrochai finalement, et m'affalai sur le canapé.

Pourquoi j'ai fais ça ? marmonnais-je en passant mes mains sur mon visage.

– T'aurais dû lui dire la vérité maintenant, tu vas vraiment avoir des ennuis si il apprend que tu as mentis.

J'hochai la tête. Il avait raison. Mais c'était trop tard maintenant, le mal était fait.


Nous étions samedi matin, et je ne travaillais pas du week-end contrairement à mon copain. Je me réveillai donc d'une grasse matinée qui m'avait fait un peu de bien, même si mes pensées fusaient encore de questionnement sur ce que j'allais bien pouvoir faire afin d'arranger les choses.

Je trempais ma tartine dans mon café avant de regarder mes notifications sur mon écran verrouillé. Lorsqu'une notification m'intriguait énormément.

@oli_real : C'était toi la fan tout à l'heure ?

Il m'avait envoyé ça cette nuit. Je laissai tomber ma tartine dans mon café et me ruait sur son message. Je regardai sa photo de profil, et c'était celui des deux qui m'avait longuement regardé. Qu'est-ce qu'il me voulait ?

@juliettedareno : Je ne suis pas fan, mais c'était moi oui.

Je verrouillai à nouveau mon téléphone en secouant légèrement ma tête. Déjà que je ne les aimais pas, maintenant c'est pire. À mon grand étonnement mon téléphone sonna lorsque je débarrassai ma table, je pris mon téléphone et riait jaune face à son message.

@oli_real : Ah oui ? Et qu'est-ce que tu faisais au milieu des fans en train d'écouter notre album alors ?

@juliettedareno : Peut-être car l'un de tes gardes du corps m'a prise pour une adolescente surexcitée ? À la base je venais juste pour une interview moi, et grâce à tout ça je risque de me faire viré.

Soudain j'eu une idée. J'avais peut-être trouvé une solution. J'avais la possibilité de parler à l'un des deux frères, pourquoi pas leur redemander une interview ? Au moins j'aurais tenté, et ils me doivent au moins ça. Alors que je réfléchissais à tout ça, je reçu un nouveau message de sa part.

@oli_real : J'aurais dû m'en douter que tu n'étais pas fan, tu avais l'air de te faire chier.

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hello tout le monde !
j'espère que cette nouvelle histoire vous plaît ! pour ma part je l'a-do-re et je prends énormément de plaisir à l'écrire ! je vais aborder un style plus « différent » que d'habitude et j'espère que ça vous plaira de ouf !

JE NE VEUX PAS T'AIMER | OLIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant