✶ 𝓢𝓮́𝓵𝓮𝓬𝓽𝓲𝓸𝓷𝓷𝓮́ 𝓢𝓮𝓹𝓽 : 𝓐𝓬𝔂𝓷 𝓗𝓪𝓴𝓮𝓻

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« 𝖳𝗁𝖾𝗒'𝗋𝖾 𝖽𝖾𝖺𝖽. 𝖡𝖾𝖼𝖺𝗎𝗌𝖾 𝗈𝖿 𝗒𝗈𝗎. »





Je pense que j'ai toujours su que je n'allais pas faire la fierté de mes parents.

Il ne faut pas être l'homme le plus brillant pour se rendre compte que mes parents sont des gens fermés d'esprit, et que je suis tout le contraire... Ça finit toujours par éclater, qu'on le veuille ou non. Cela dit, je me suis tellement répété que je n'allait jamais faire leur fierté que lorsque cela a été confirmé, je n'ai pas été déçu ou triste. C'était juste un fait à quatre-vingt-dix pour cent sur. Puis sincèrement, je crois l'avoir cherché, aussi. Je ne suis pas le fils catholique idéal. Parce que premièrement, je ne suis pas catholique. Et pas croyant. Enfin... Je crois peut-être baigner dans l'agnosticisme. Je ne suis dans aucun camp si on se base seulement sur les croyances. Après, ce que font les catholiques me font choisir un camp assez rapidement.

Après ne pas être catholique, je suis « délinquant ». Le mot est entre guillemets parce que c'est ma mère qui dit ça, et Kaamla Haker est l'exagération en personne. Pourquoi suis-je un délinquant ? J'ai un tatou sur l'avant-bras. Une main adulte et une main enfant qui se tiennent. Je suis un rebelle sans avenir à cause de cela - mais Dijah fait des tatous à l'henné et ça passe. Mes parents ont perdu le sens de la logique dès la naissance Haadir. Pouf, envolé pour toujours.

Mais être une déception n'est pas vraiment quelque chose qui m'importe. Je ne suis pas jaloux de mes frères, je fais ma vie et ça me convient. Mon cœur est comblé avec le monde que je me suis créé.

On dit de moi que je suis un trop grand rêveur et que je manques d'ambition, sans regarder l'ampleur de mes projets. Je rêves jours et nuits, je rêves à chaque seconde, mais je ne suis pas pressé. La réussite va venir et je savoures chaque seconde de sa création. La patience est quelque chose que j'ai appris par mes propres erreurs. La patience est un cadeau dans le monde que nous sommes, l'impatience est une arme.





Acyn n'était pas seulement un homme rêveur, il travaillait pour l'atteindre. Pour lui, le ciel n'était pas une limite mais bien la manière de s'échapper. Le matin, en se levant, il observait le Soleil apparaitre et se demandait si tout ça n'était qu'un cauchemar. Si il s'était réveillé pour de bon, et que la majorité des enfants de l'Algérie ne mourraient pas de faim, de froid, de peur. Ne mourraient pas injustement. Mais le Soleil ne se levait pas avec de l'espoir. Il se levait avec la mort, les pleurs, la destruction. Rien n'était un rêve ou un cauchemar dont on pouvait se réveiller... C'était la réalité, cruelle et étouffante.

Une réalité attachée à sa cheville tel un boulet à celle d'un prisonnier. Acyn rêvait d'un monde meilleur et travaillait pour cela. Il était bien loin des idées de révolution sanglante de sa petite soeur. Si Khadijah avait transformé sans colère en force, Acyn avait transformé son espoir en son essence pour avancer. En se levant à chaque matin, après avoir tant espérer se réveiller dans un nouveau monde, un monde qui n'était pas aussi perfide, Acyn prenait son masque et l'ajustait à son visage.

Son masque de combattant.

Acyn n'avait que l'air d'un combattant, ce n'était qu'un deuxième visage qu'il jouait à la perfection. Il était un rêveur, celui qui ne voulait pas voir la réalité comme elle était mais qui était assez courageux pour le faire. Celui qui avait peur mais qui avançait tout de même. Au fond de lui, il n'était pas ce combattant qui voulait tout faire brûler pour la justice. Il n'avait pas cette rage en lui, mais il faisait à semblant, car il ne voyait pas d'autres moyens. Le pacifisme n'allait pas les mener bien loin, dans cette guerre pour la paix. Acyn ne rêvait pas d'une utopie, seulement d'un monde où la peur n'était pas un réflexe de survie. Dans un monde où la liberté n'était pas vu comme une chose impossible à atteindre mais bien une normalité.

- 𝑇𝘩𝘦 𝑇𝘩𝘳𝘦𝘦 𝐻𝘦𝘢𝘳𝘵𝘴 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant