Chap 18 • Comme si on avait quinze ans

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Jamais je n'ai senti autant de sentiments d'un coup dans mon corps, jamais les papillons dans mon ventre ne se sont autant envolés, jamais mon cœur n'a battu aussi vite et fort... Lorsque nos lèvres se séparent déjà je suis incapable de dire un mot. Je ne peux que me perdre dans ses prunelles vertes pâles qui semblent illuminer la nuit sombre, mêlant une lueur de bonheur à une brume de timidité. Ses joues prennent une couleur rose pétillante alors qu'il détourne le regard, un peu gêné, avec une bouille adorable. Son sourire timide est tellement craquant... Il est si mignon mon Alien. Je le regarde en rigolant un peu de son relent de timidité. Puis il tourne la tête vers moi et me regarde à son tour avant de laisser s'échapper son petit rire léger. On commence à rire tout les deux sans aucune raison, juste parce qu'on est heureux, et on continue comme ça un moment avant de se calmer.

Quand mes yeux parviennent enfin à quitter les siens, je lâche ma tête en arrière contre le panneau de bois du cabanon qui se trouve dans notre dos. Mon esprit se perd dans le ciel profond entre les étoiles scintillantes qui illuminent notre soirée. J'entends à côté de moi le petit brun se lever, puis il disparaît un court instant avant de revenir avec sa guitare.

Il pose l'instrument sur ses genoux et commence à gratter les cordes, faisant s'enchaîner des accords apaisants.

- Qu'est-ce que c'est ?

- De quoi ?

- Ce que tu joues ?

Il rit doucement.

- Oh je sais pas... Je viens de l'inventer.

Il a dit ça d'un air simple et amusé, comme si c'était tout à fait normal de savoir composé un morceau de guitare comme ça au feeling... Je ne peux pas m'empêcher de lui porter un regard d'admiration. Je l'admire un long moment pendant qu'il joue. L'écouter, c'est beau... mais le voir jouer c'est tellement plus magnifique. Je l'écoute attentivement en l'admirant. Lui a les yeux fixés sur ses doigts qui courent sur les cordes mais sans pourtant sembler les regarder. Son regard est plutôt dans le vague, il à l'air pensif.

Je l'admire un long moment jusqu'à ce qu'il s'arrête soudainement de jouer. Ses sourcils se froncent sur son doux visage.

- Ça va ?

Il sursaute à ma phrase et se tourne vers moi.

- Hein ? Ouai super et toi ?

Je rigole un peu à cette réaction.

- Je comprend mieux pourquoi on t'appelle l'Alien... Tu vis dans la lune enfait.

Il sourit d'un air un peu gêné.

- Oui désolé je m'étais perdu dans mes pensées...

Il a vraiment l'air embêté alors je prends doucement sa main pour le calmer.

- C'est pas grave... Monsieur le lunatique.

Il sourit un peu, gardant la tête baissée puis relève les yeux vers moi avec une étincelle malicieuse dans le regard. Étonnamment, et contrairement au début de notre relation, j'aime beaucoup ça. C'est vrai que finalement ça lui va bien cette lueur de malice dans son regard.

- Oula... Qu'est-ce que t'as en tête là ?

Il sourit encore plus. De ce sourire qui lui donne une bouille adorable d'enfant qui va faire une bêtise.

- T'es courageux ?

- Pourquoi cette question ?

- Tu as peur du noir ?

- Évidemment que non !

Il hausse les sourcils et prend un air offusqué.

- Pourquoi évidemment ? Il n'y a pas de honte à avoir peur du noir...

Dans le cœur - AliexOù les histoires vivent. Découvrez maintenant