5. Une plume assombrit (Camille)

323 37 0
                                    

Ce démon était des plus agaçant. Camille avait envie de l'envoyer chier à chaque fois qu'il lui parlait, comme s'il était un enfant. Cette façon qu'il eut de lui ébouriffer les cheveux juste avant de partie l'avait prodigieusement agacé. Il se remit les cheveux en place avant de se retourner face à l'appartement vide. Il s'était habitué à la présence du démon malgré tout, il avait peur de s'ennuyer. Ses ailes étaient loin d'être guéries et il ne pouvait pas encore voler, sinon il serait retourné au paradis depuis un moment pour subir sa peine.

Il se demandait comment les autres anges le voyaient, comme un lâche qui avait fui pour échapper à tout ça. Alors qu'il avait simplement été poussé par quelqu'un. Qui avait osé le maudire ainsi, car cette marque dans son dos était une malédiction pour lui. Elle lui faisait encore un peu mal, mais les pansements que lui avait donnés Kolrarid avaient le don de faire effect. Il s'assit dans le canapé face à la télé éteinte, il avait vu comment l'allumer, mais actuellement il avait la tête ailleurs. Son travail lui manquait, car il savait ce que c'était contrairement à ce que pouvait penser le démon. Il travaillait au paradis même s'il n'avait aucune rémunération comme pour les humains. Il commença à jouer avec l'une de ses mèches, avant de finalement sortir sur la terrasse pour observer la vie de la rue.

Les boutiques étaient ouvertes, la rue très animée, rien à voir avec la nuit où il était arriver. Il avait envie de se mêler à la foule, de gouter au fruit sur les étalages. Il avait envie de se mêler à la foule et de découvrir ce monde inconnu qui le fascinait tellement. Il rentra dans l'appartement pour se vautrer de nouveau sur le canapé. C'est à ce moment-là qu'il se dit que finalement il n'écouterait pas le démon, il n'avait pas à l'écouter après tout. Il était un ange pas son chien, pas sa chose et encore moins un enfant. Prenant alors le double des clefs sur la table à manger, il se rua sur la porte d'entrée, pour la refermer derrière lui. Les couloirs de l'immeuble étaient déserts, rajustant le col de son manteau tout propre, il sortit.

Dans la rue il fut happé par le bruit, les gens qui court, parle fort ou se dépêche pas ne pas être en retard a un rendez-vous. Il y avait beaucoup de vie, cela grouillait comme dans une fourmilière. Contrairement au paradis ou personne ne se précipitait ou tout le monde parlait à voix basse de peur de déranger les autres, dans la rue humaine on y vivait avec animation. Les âmes ne lui avaient pas menti, la vie en ville était bruyante, mais cela ne le dérangea pas. Un grand sourire aux lèvres il fit quelque pas, se faufilant entre les gens, se faisant se retourner quelque personne sur son passage. Car oui, un ange ne passait pas inaperçu même sous des traits humains, il restait un être à la beauté irréel.

Il découvrait le monde avec des yeux grand ouverts, regardait les couleurs sur les étalages. Il avait envie de prendre les fruits, mais savait que cela serait de la vole. Il déambula alors dans les villes, écoutant les passants, regardant les affiches. Il prit même le bus pour essayer les moyens de transport. Il voyagea dans la ville toute la matinée jusqu'à ce que finalement son ventre crie le désespoir de la faim. Se disant qu'il devait rentrer à l'appartement il se retourna, sauf qu'il comprit bien trop tard quelque chose. L'ange c'était perdu dans la ville, il n'avait aucun sens de l'orientation, a par se faire des repères il avait juste marché avec curiosité.

Il était midi, il avait faim, une sensation qu'il ne connaissait pas de base et il était perdu. Il regarda autour de lui s'il n'y avait pas de plan de la ville. Si le démon apprenait qu'il était sorti et qu'il s'était perdu, il risquait de se faire tirer les oreilles, enfin non, le démon n'avait rien à dire après tout. Il essaya alors toute la journée de retrouver son chemin, son ventre tordu par la faim, mais toutes ses tentatives furent veine. Il finit par s'assoir sur le banc d'un grand parc, le seul de la ville a ce qu'il avait compris. Il regarda le ciel, celui-ci s'assombrissait de plus en plus jusqu'à laisser voir la douce lune et sa robe d'étoile. Il lâcha un soupire, il aurait mieux fait de reste a l'appartement, sa curiosité était son plus grand défaut.

Plume noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant