11.L'évidence des émotions (Camille)

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Camille fixait le démon sans un mot. Lui aussi avait des doutes, des questions qui lui brulaient les lèvres depuis que Ténébrays les avait attaqués. Ils s'étaient échangés des mots, des propos qui était inconnu a l'ange. Étrangement il ressentait une pointe au niveau de son cœur, de savoir que Kolrarid avait pu être avec ce démon infect.

— Comment te sens-tu ? demande l'ange avec douceur.

— Ça va.

Camille se lève enfin, allant dans la cuisine pour préparer quelque chose à manger. Il avait vu le démon faire des pâtes, ça ne semblait pas trop compliquer pour lui. Kolraride se leva, d'un pas penaud, la tête toujours basse s'approchant de l'ange timidement.

— Il faut qu'on parle d'un truc, murmura le démon.

— De quoi ? D'hier soir ?

— Oui...

— Je... je sais ce que tu vas me dire. À cause de moi tu as des ennuis, je comprendrais que tu veuilles me chasser de chez toi. Je n'ai fait que te tourmenter depuis que je suis ici. Je suis désolé. S'il te plait, attends que tu te sentes mieux et je partirais après.

— Non, ce n'est pas ça, je ne veux pas te chasser.

Camille avait les larmes qui lui montait aux yeux, il ne voulait pas partir. Kolrarid, malgré qu'il soit un démon, avait pris soin de lui. Il l'avait guidé dans le monde des humains et lui avait fait découvrir des choses tellement fabuleuses. Il se tourna vers lui, relevant la tête pour le regarder dans les yeux malgré ses larmes qui commençaient à percer. Le démon releva les mains pour essayer les gouttes avec ses pouces dans un geste infiniment doux.

— Les anges peuvent-ils ressentir de l'amour ? demande Kolrarid.

— Je ne sais pas, au paradis nous n'avons pas besoin d'aimer pour faire nos tâches, répond sincèrement l'ange.

— Tu crois que tu pourrais tomber amoureux de moi ?

Camille a un hoquet de surprise et se recule d'un pas comme choqué. Il secoue la tête, fuyant le regard du démon. Il n'avait pas pensé à une telle possibilité, mais en y réfléchissant peut-être que ce qu'il ressentait se rapprochait de ce sentiment typiquement humain. Après tout il était un déchu, sans pouvoir autre que de voler comme un oiseau avec des ailes noires.

— Je ne pense pas pouvoir tomber amoureux Kol ».

— C'est dommage, ça aurait pu me faciliter les choses, mais ce n'est pas grave.

L'ambiance est devenue étrange, ce n'est pas une tension de colère ou quoi que ce soit. Même comme une gêne entre les deux. Le démon s'approche de la gazinière et allume le feu, un sourire en coin.

— L'eau ne va pas bouillir si tu ne mets pas la gazinière en route, glousse celui-ci.

— Quoi ? L'autre fois je ne t'ai pas vu allumer quoi que ce soit, tu la poses dessus. Il faut vraiment que je prenne des cours de cuisine, si jamais tu ne peux pas le faire je serais capable de nous faire mourir de faim. Alors... c'est vrai tu ne veux pas me chasser ?

— Non je ne veux pas te chassé, je veux que tu restes avec moi. Enfin je ne veux pas te forcer, mais... je tiens à toi et je ne veux pas te perdre aussi bêtement. La prochaine fois, ne prends pas de risque inutile si je me fais attaquer.

Camille se tourne vers le démon, un sourire tendre aux lèvres. Kolrarid ne peut pas s'empêcher de se pencher et de l'embrasser. Cela ne dure qu'une fraction de seconde, mais cela suffit à faire rougir l'ange jusqu'aux oreilles. Le démon attend une réaction de sa part, et tout ce que fait Camille c'est de se toucher les lèvres complètement perdues. Il décide donc de retenter le coup, embrassant l'ange de nouveau plus longtemps cette fois. Camille ne bouge pas, avant de finalement, contre toute attente, répondre timidement à ce baiser. Les anges peuvent tomber amoureux, c'était sur à présent. Un sourire étire ses lèvres, heureux de ce moment de douceur.

Plume noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant