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Ça ne fait que trois jours que je suis ici et je cherche déjà à le repousser. En fait, je l'ai toujours repoussé, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Qu'est-ce qui m'a prit de lui dire tout ce que j'ai dis ? J'étais cruelle et sans pitié. Il a beau avoir pleins de défauts, il ne méritait pas que je le motive à se briser au point de lever la main sur moi.

Et si tu voulais explicitement le provoquer pour le pousser justement à te punir ? Tu sais qu'il va te punir pour ce que tu viens de faire non ?

Oui, je le sais.

Je me lève doucement en essayant d'éviter les morceaux du miroir qu'il a éclaté. Ce n'est pas le moment de m'ouvrir un pied. Complètement nue, je marche dans la chambre jusqu'à la commode et l'ouvre. Il y a ce joli déshabillé en dentelle blanche qui me regarde et me supplie de le prendre. Si je fais l'effort de lui plaire, peut-être qu'il me pardonnera d'avoir agis si cruellement avec lui.

Pourquoi tu t'attarde tellement à ce qu'il pense de toi ? Pourquoi tu ne pars pas loin de lui tout simplement ?

Parce que au fond de moi-même, je n'ai pas envie de l'abandonner. Je suis si fatiguée, si en colère et tellement triste. Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, c'est de la folie toutes ses émotions qui arrive en même temps. Je suis tellement dans un état second, je ne remarque à peine mes mains qui s'avance vers les vêtements sexy pour les enfiler ni la petit clic que mon collier en cuir émet lorsque je le met à mon cou. Je ne sens pas non plus mes pieds sur le plancher froid ni sur les marches de marbre qui mène au premier étage. La musique qui vient de la salle de gym est tellement forte que mon âme y est transporté. Je descend les marches en frôlant la rampe du bout des doigts jusqu'en bas. Allan frappe frénétiquement dans un sac. Ses mains sont enroulé de ruban noir et il frappe, il frappe, il frappe. La sueur perle déjà sur ses bras mais il ne s'arrête pas. J'ai l'impression, en regardant son beau visage au travers des miroirs, qu'il se déchaîne à défoncer quelque chose qui n'est pas là. Ses muscles saillent et la musique est tellement forte que j'entend à peine ses coups contre les sacs d'entrainement. Reignwolf n'est pas assez puissant pour recouvrir toute la colère qu'il veut évacuer dans cette pièce. Je ne sais pas s'il sait que je suis là, mais j'ai cette sensation qu'il faut que je sois ici. Je regarde le coussin blanc dans l'entré et de m'y installe. À genoux, les mains sur les cuisses, je le regarde pendant qu'il frappe frénétiquement contre ce sac qui n'a rien demandé. La voix du chanteur chante avec vigueur '' Are you satisfied ? ". Je ne sais pas si c'est un message pour moi ou si Allan se pose réellement la question. Est-il satisfait de lui même ? Il est riche, beau et il a un corps de dieu grec. Il a tout ce qu'une femme peut rêver et il me veut MOI. Je suis qui pour le repousser comme je le fais ? Pourquoi je m'entête à nié l'évidence ? Allan est torse nue, il porte ses shorts de sport qui lui descendent si parfaitement sur les hanches et sa peau est perlé de gouttes de sueur. Je me tortille à force de le voir bouger.

'' Pour que vos yeux me contemple jour et nuit, attendant avec impatience le moment où je vous prendrai''

Quand je repense à ce qu'il m'a dit, je sourie intérieurement... Il est tellement habitué d'être dans ce monde, qu'il connait les faiblesses de toutes ces femmes qui l'ont vu. Je comprend maintenant la nostalgie que j'ai entendu dans la voix de Samantha.

Elle, il ne l'aimait pas.

C'est ce qui rend tout cela différent. Est-ce qu'il m'aime réellement ou il me dit ça pour que je reste ? Allan ne frappe plus sur le sac. Ses bras sont sur chaque côté de son corps et son torse se soulève rapidement plusieurs fois pendant qu'il reprend son souffle. Il me regarde au travers du miroir, son regard est encore en colère pendant qu'il me fixe et une sensation naît dans mon bas ventre. À quoi pense-t-il ? Il prend la serviette sur le banc à côté de lui et se dirige vers moi en s'essuyant le visage, le nuque et les mains. Ses yeux sont impérieux lorsqu'il les descend vers moi et j'avale ma salive sans rien dire. Son regard s'attarde rapidement sur le déshabillé blanc que j'ai mis pour l'aguicher. Je cherche du désir, je cherche cette envie que je reconnais toujours dans ses yeux mais ils sont remplient de colère. Allan laisse tomber la serviette devant moi sans laisser tomber son regard méprisant, passe à côté de moi sans dire un mot et remonte les marches, me laissant seule dans la salle de gym.

InsolenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant