Chapitre 20 partie 2 - Ash

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Léo amorce un nouveau mouvement de recul. J'attrape sa nuque avec ma seconde main, ayant déjà emprisonné son poignet. Où est-ce que tu crois aller comme ça ?

一 Et personne ne s'en prend à mon âme-soeur.

La jeune femme semble encaisser l'information, et à mon plus grand plaisir, elle ne se dégage pas. Pour autant, son visage se ferme.

一 Lâche-moi.

一 Non.

Ses cheveux caressent le dos de ma main. Le contact de sa peau m'électrise. J'ai envie de la prendre ici et maintenant. Mon loup hurle pour qu'elle marque ma peau, j'en ai besoin à un niveau cellulaire. Tout mon épiderme réclame plus de contact.

Sa proximité envoie des décharges de sérotonine dans mes muscles. La colère les quitte doucement, laissant place à un sentiment de sécurité et d'amour à la place. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un putain. Jamais.

C'est hors de question que je la laisse partir, ou que je laisse quelqu'un faire couler son sang. La seule et unique personne qui sera éventuellement autorisée à faire ça est moi-même, lorsque j'apposerai ma marque sur son épaule ou sa nuque. Personne n'a le droit de la blesser, parce que ça me rend fou de rage. Parce que ça lui fait mal. Parce que ça me fait mal. Parce que je ne supporte pas l'idée qu'elle ne soit pas heureuse. Parce que je ne supporte encore moins qu'elle souffre d'une façon ou d'une autre.

一 Je ne te laisserai pas tomber, reprends-je d'une voix presque douce. Je ne me défilerai pas devant une bataille, je te défendrai toujours, quoi qu'il en coûte. Je ne suis pas un lâche. Si quelqu'un ose te faire du mal, il risque sa vie. Je suis comme ça. Tu es ma force et ma faiblesse. Et tu m'appartiens châton.

Léo tire sur son bras. Je sens qu'elle est prête à se faire mal pour m'échapper, alors même si ça me détruit de l'intérieur, je la relâche.

一 J'ai vrillé quand j'ai senti que tu étais blessée, je ne savais pas ce qu'il se passait et quand j'ai compris que c'était un lynx, j'ai vu rouge.

一 Tu éviteras pas le combat mais tu ne sais pas te maîtriser ? lance-t-elle avec insolence.

一 Ferme-là Léo ! m'emporté-je avec violence. Je ne me maîtrise pas ? Tu me rends fou depuis que tu es arrivée dans ce chalet. Tu es dans ma tête en permanence et je t'ai tellement dans la peau que je le ressens jusque dans mes os. Ta louve m'appelle en continue, elle demande ma présence à un point où ça plonge mon loup dans le desespoire. Je t'aime aussi fort que tu me hais. Mais je garde mes distances alors que notre lien me harcèle pour que je te marque, pour que je te fasses miennes, pour que je te prennes que tu le veuilles ou non putain.

Je me force à respirer lentement. Ma patience a éclaté en milles morceaux. Ses répliques sont des lames chauffées à blanc, toujours plus grosses que la précédente, qui transpercent mon coeur. Mais lorsqu'elle fait un pas en arrière, je fais un pas en avant.

一 Tu es trop précieuse pour ça.

Un rictus de dédain habille son visage. Mais je sens que j'ai touché juste. Sa louve semble approuver ma prise de position. Pour autant, je ne suis pas préparer à la prochaine phrase qui sort des jolies lèvres de mon châton.

一 Tu parles de la violence des pumas, mais tu ne vaux pas mieux qu'eux, Ashton.

Cette fois, je marche vers elle à grand pas, et elle se retrouve coincée contre la porte. Je place mes mains de chaque côté de son visage sans la quitter du regard. Je perçois de la confusion dans sa petite tête, bien qu'elle affiche toujours son mépris.

Et pour la première fois, je sens l'effet positif que ma présence a sur elle. Sa respiration devient plus erratique, mais ce n'est pas à cause de la peur. Ses iris effleurent mon torse, mes épaules et finalement mon visage du regard. Je sais ce que ma vue lui fait, la chaleur qu'elle allume dans son bas ventre et l'excitation qui pointe le bout de son nez. Un sourire narquois étire mes lèvres. On ne se contrôle pas non plus châton.

一 Est-ce que tu peux répéter ? la provoqué-je.

Je lui adresse un regard appuyé. Elle pose une main sur mon torse, et pousse doucement dessus. Ce contact chauffe mes sens, réveille des plaisirs oubliés.

一 Tu parles de la violence...

Mon regard se vrille sur ses lèvres rosées. Je n'entends pas la suite de ce qu'elle raconte, perds le sens des mots qui sortent de sa bouche, trop concentré sur le mouvement de sa bouche. Sa main glisse sur mon torse, cesse de me repousser. Mon instinct me crie de l'embrasser, mais la raison proteste. Pour autant, toutes les fibres de mon corps me hurlent de le faire. Et je sens qu'elle en a envie.

Perdant le contrôle que je maintenais avec peine sur moi, et sous l'impulsion de nos deux loups, j'attrape sa nuque en douceur, relève son menton du pouce, et fonds sur ses lèvres. 

Entre tigre et loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant