Chapitre 3 partie 2 - Léo

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En soupirant, je pose l'album à côté de moi. Mon mal de crâne s'intensifie au son de sa voix. Bien sûr, je n'ai même pas besoin de lever les yeux pour savoir que c'est lui. Ma louve saute de joie, réclamant de se frotter contre lui. Avec tout le respect que je te dois ma grande : tu peux te brosser.

Ashton est là, appuyé contre la porte, les yeux cernés mais le regard bien alerte. Je n'avais pas remarqué qu'il avait l'air aussi fatigué tout à l'heure. En même temps, j'étais encore dans le gaz parce qu'il m'a drogué. Puis il s'approche brutalement du lit. Mes muscles se crispent dans l'anticipation de sa potentielle violence, mais il se contente d'attraper l'album et de le ranger dans un geste rageur.

Je peux comprendre sa colère, j'ai fouillé dans ses affaires après tout. Mais une partie de moi rit intérieurement. Alors, ça fait quoi quand on te demande pas la permission louveteau ?

— Ne touche pas à ça, siffle-t-il

Puis il s'adosse à la commode, les bras croisés sur son torse. Il s'est changé. Il porte un débardeur blanc qui laisse entrevoir les tatouages sur son torse. Je devines une rose rouge au-dessus de son pectoral gauche, et quelques autres traits noirs autour, que je ne prends pas le temps de les détailler.

Ses biceps volumineux font réagir ma louve, mais ne m'inspirent rien qui vaille. Je discerne une cicatrice barrant son deltoïde droit, ainsi qu'une blessure fraîches sur son avant-bras.

一 Il faut que tu manges. Tu te sens toujours malade ?

Son ton étonnement plus prévenant ne me dupe pas. Mais j'ai besoin de manger. Si je veux me débarrasser de ce mal de crâne, de cette nausée, et retrouver toute ma force, il va falloir que je me nourrisse.

J'opine du chef, sans dire un mot.

一 Je t'apporte ton repas.

一 Pourquoi je ne sors pas ?

一 Parce que je l'ai décidé.

Mes mains se crispent sur les draps, les froissant avec force. Mais je n'ai pas le temps de répondre, j'entends déjà la porte claquée. Quel abruti.

Lorsqu'il revient, je suis en train de contempler la fenêtre. Combien de temps ça me prendrait de l'ouvrir de force ? Il aurait le temps d'arriver avant que ce soit fait ? Est-ce que le verre est si solide que ça ?

La forêt m'appelle de l'autre côté, ma tigresse exige de sortir. J'ai besoin de me dégourdir les jambes, de courir un peu.

一 Le repas est servi Léo, souffle-t-il dans mon dos.

Je prends un temps avant de me retourner. Il a apporté une assiette fumante sur un plateau, ainsi qu'un carafe d'eau et un verre. Je discerne un pavé de saumon accompagné de d'haricots plats. Le tout sent très bon, mais je n'ai pas envie d'être droguée à nouveau.

一 Seul mes amis m'appellent Léo.

Sa mâchoire se contracte, mais il pose le plateau sur la commode sans mot dire.

一 Tu veux que je goûte tout ?

一 Oui.

Ashton sert un verre d'eau, puis il plante son regard dans le mien en buvant une gorgée. Avec la fourchette, il coupe un petit morceau de poisson et le porte à ses lèvres. Lentement il mâche la nourriture, puis l'avale. Il reproduit le même manège avec les haricots.

一 Satisfaite ?

J'opine du chef, mais attends qu'il s'éloigne avant de m'approcher du repas. Ma nausée est toujours ténue, ainsi que ma migraine. J'avale plusieurs gorgées d'eau, et réalise que ma gorge est vraiment sèche. J'ai besoin de ce repas plus que jamais.

Rapidement mais sans avaler de travers, j'engloutis le repas. Je suis très surprise par les saveurs plutôt agréables. Le poisson fond dans ma bouche, ce qui est vraiment divin. Les haricots bien cuits sont aussi savoureux. Peut-être que c'est la faim qui rend ce repas aussi bon.

Ashton ne prononce pas un mot pendant que je mange. Il attrape le plateau quand j'ai fini, puis m'avise du regard.

一 Dors.

Il sort de la pièce, claquant la porte derrière lui. Pour qui est-ce que tu te prends louveteau ?

Je fais le tour de la chambre en silence, cherchant une aspérité quelconque qui camouflerait une porte ou autre. Mais c'est peine perdue, il n'y a rien ici à part ce lit et cette maudite commode.

Malgré tout, la nausée me fatigue et je me retrouve bien vite dans le lit. Le drap est doux, il glisse agréablement sous mes doigts. Alex et moi n'avons jamais voulu nous payer un tel luxe. Parce qu'étaler notre argent dans des draps de luxe n'est pas notre philosophie de vie. Je cale le coussin sous ma tête.

Si la chambre ne me donne aucune information, il va falloir sortir de cette pièce. La fenêtre n'est pas une option réellement viable, le verre étant trop épais. Il faut que je réunisse mes forces pour me sortir de là. Puisque pour le moment, je ne peux compter que sur moi. 

Entre tigre et loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant