XIII

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Dans un avion pour l'Australie,
quatre ans plus tard

« [...] ne fais pas d'histoires, veux-tu. Cela fait tellement longtemps que l'on ne s'est pas vus, prend le premier avion pour l'Australie. Je t'attendrais. Je t'embrasse. Je t'aime. »

Comme ça, d'un coup. Qu'est ce que tu espères de ma part ? Que je me plie aux ordres d'une lettre que je reçois une semaine après que tu l'ai rédigée alors que tu aurais pu m'envoyer un message ? Je sais ce que tu dirais, qu'avec le décalage horaire c'était tout simplement horrible mais là ça l'était encore plus.

De toute façon, ai-je le choix ? Je souhaite plus que tout te revoir et jusqu'à présent tout cela a été impossible. Compétition de surf, ta sœur qui finit soudainement à l'hôpital, son cancer qui semble te bouffer de l'intérieur et puis finalement.. sa mort. Je crois qu'à cette période là nous avons été plus proche que jamais pourtant tu étais déjà en Australie, pendant ce temps là, moi je tentais de survivre à ma dernière année de lycée. Le bac, le grand stress mais malgré ça j'ai préféré rester des heures au téléphone avec toi, mettant à profit mes nuits d'insomnies.

Et voilà que, seulement maintenant je peux te revoir. Tu m'envoies des photos de temps en temps mais je suis déjà impatient de voir à quel point tu as changé. Peut-être as-tu grandi, peut-être tes yeux se sont d'avantage éclaircis, peut être que ta peau est plus bronzée que jamais grâce à tout ce temps passé au soleil.

J'ai gardé toutes tes lettres mon cher Vincent, tu le sais. Chacun des moindres cadeaux que tu m'envoyais, je les ai gardés, même ce paquet de biscuits qu'on ne trouvait qu'en Australie, je n'y ai pas touché. Chaque souvenir de toi m'est précieux.

Et dire que dans quelques heures déjà je serais dans tes bras, à t'écouter me parler de ce qui s'est passé durant ces longues heures d'avions où je n'ai pas pu répondre à tes textos.

Je t'avoue qu'au début, quand tu m'as annoncé ton départ, je t'en ai voulu. Notre histoire venait de commencer et tu souhaitais déjà t'en aller loin de moi pour poursuivre tes rêves pendant que moi je noyais mes problèmes dans la mer.

J'en ai tant pleuré, le soir, quand tu t'endormais à mes côtés. On dit souvent qu'il ne faut pas tenir compte du temps, en comptant les jours qui nous restaient j'acceptais inconsciemment ton départ.

Je t'ai tellement haït si tu savais, quand Marine osait prononcer ton prénom je me renfermais tel une huître, tel une vague se refermant peu à peu sur un pauvre surfeur.

Mais j'avoue avoir été tellement fier quand j'ai vu ces quelques articles dans un journal Australien dédié au surf. Je les ai tous découpés et gardés précieusement. Juste pour un jour les regarder et me dire avec fierté : « cet homme là, qu'on appelle Le nouvel espoir, c'est mon copain. À moi. ».

J'ai regardé toutes les vidéos postées sur la chaîne YouTube de ton club, enfin non juste celles qui te concerne. Et même sans avoir vu les autres je sais que tu es le plus fort de tous. J'en suis très fier.

De mon côté, mon bac, je l'ai raté. J'étais censé redoubler pour le repasser mais me voilà en route pour te voir. Je t'imagine déjà, m'attendre à l'aéroport, une pancarte avec mon nom inscrit dessus brandie en l'air. Ton sourire ensorceleur, ta petite barbe que tu n'aura pas eu le temps de raser, ton corps musclé grâce à tout ce temps passé sur ta planche et bien sûr tes yeux vert pommes, tout ça me manque. Toi aussi tu me manques, ta personnalité, tes blagues stupides et ta douceur sans limite.

En attendant d'être arrivé à destination, je décide de fermer les yeux, ma musique dans les oreilles me berce et fait passer le temps un peu plus vite.

L'avion finit par se poser en Océanie. Ça sera la première fois que je viens ici, je suis tellement impatient de voir le paysage, l'océan, toi, ton lieu de vie, tout.. Et dire que ça fait plus de quatre ans qu'on ne s'est pas vus.

Je suis de ceux qui se dépêchent de sortir de l'avion, quitte à bousculer les autres. Une fois dans l'aéroport, je me dépêche. En marche rapide, je vais chercher ma valise, trop pressé de te voir.

Quand je sors par la porte, je vois des dizaines -que dis-je des centaines- de gens, mais pas un signe de ta présence. Puis soudain une poussette, avec un môme d'environ quatre ans dedans, tenant une pancarte à l'envers sur laquelle trône mon prénom. Il me chercher des yeux, les miens remonte vers l'homme qui tiens la poussette. Je ne sais pas si je suis heureux ou horrifié de te voir. Toi. Avec un enfant. Un enfant qui doit être le tien.

Je ravale ma salive, prêt à retourner à l'intérieur de l'aéroport pour m'enfuir mais c'est à ce moment là que tu m'aperçois et me fait signe de m'approcher. Tu n'as pas beaucoup changé, juste une petite barbe qui te rend tout à fait craquant et ce sourire.

Malgré mon envie de retourner en France, je te rejoins. Le gosse demande quelque chose comme: «c'est lui ton amoureux ? » ce à quoi tu réponds d'un hochement de tête. Au moins tu n'as pas oublié qui je suis.

Tu me prends dans tes bras, et moi je me laisse faire, respirant cette douce odeur qui flotte autour de toi. Ça m'avait tellement manqué que je mets à part mon incompréhension concernant le môme et te serre en retour. À ce moment là, je me fiche bien de tout, je me fiche de ne pas avoir pu te toucher pendant quatre années, je me fiche que tu ai un gosse, je m'en fiche. Tu es là, contre moi. Le temps pourrait s'arrêter on referait le monde.

bon ok je poste la suite quasi un mois après m'en voulez pas les loulous :(
j'espère que ça vous a plus les boys
honnêtement je sais pas du tout où je vais parce que c'est pas du tout la suite que j'avais prévu mais j'aime bien :)

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 20, 2020 ⏰

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