Je me souviens encore de l'air ébahi de Nono quand il m'avait vu débarquer avec mes pots de peinture.
Nous avions passé l'après midi à peindre ses murs, d'un bleu très clair. A la fin de l'après midi, lorsque l'infirmière vint voir Nono pour lui administrer ses habituels comprimés elle ne put retenir un cri face à nos têtes. Nono avait de la peinture sur le bout du nez, et deux traits fins sur ses joues le faisant ressembler à un petit indien, quant à moi, mes cheveux étaient couverts de bleus et emmêlés dans une sorte de chignon indéfaisable.- Vous savez que vous allez avoir de gros problèmes vous deux ?
Le ton de la jeune femme se voulait autoritaire, mais au contraire cela renforça notre fou rire.
- Mademoiselle, vous êtes censées être mature et non pas céder à toutes les lubies de ce petit.
- C'était mon idée, et s'il y a un problème j'en assumerai les conséquences.
- Comme elle a dit, affirma NonoL'infirmière déposa les cachets avant de sortir de la chambre en maugréant
- Ces jeunes, intenables, y en a pas un pour rattraper l'autre.
En attendant que la peinture sèche, je sortis une mape monde de mon sac ainsi qu'une dizaine de punaises toutes plus colorées les unes que les autres.
- Bien Nono, parlons peu, parlons bien. Les punaises bleu sont les tiennes, je prends les rouges.
Son sourcil se releva, il ne comprenait pas ma démarche mais je comptais bien éclairer sa lanterne.
- Tu commences, places une punaise à chaque pays que tu aimerais visiter.
Son visage s'éclaira et il commença à planter des punaises sur différents pays dont l'Angleterre, le Chili, l'Italie, la République Dominicaine et d'autres encore.
À cela j'ajoutai alors l'Australie, la Thaïlande ainsi que d'autres endroits paradisiaques.- Et maintenant ?
- Maintenant je sais quels pays je visiterai pour toi.Son regard reconnaissant me fit chaud au cœur, un grand sourire s'installa sur son visage.
- Merci Em'.
- Je t'en prie mon bonhomme.Le temps passaient à une vitesse folle aux cotés de Nono, nous avions toujours un sujet de discussion, un débat, un jeu, et quand bien même si nous faisions rien de tout ça, même le silence devenait plus intéressant à ses cotés.
Lorsque son médecin avait vu l'état de la chambre du petit garçon, il avait tristement secoué la tête, avant de discuter avec lui. En quittant la chambre, il m'intima de le suivre, ce que je fis sans broncher.
Devant la porte de la chambre de Nono, une fois celle ci fermée, le médecin me gratifia d'un sourire franc,
- Vous savez mademoiselle, j'ai bien l'impression que vous êtes la meilleure thérapies pour ce gosse.
- C'est à dire ?
- Ces constantes sont stables, ce qui est rare avec Nicolas, mais cela fait bientôt 3 semaines que l'on a eu aucun problème, alors quoi que vous fassiez, continuez !Ces mots restèrent encrés dans ma tête, si bien que le médecin commença à partir vers son bureau. En sortant de ma bulle, je lui couru alors après pour lui poser une question.
- Monsieur ! Je voudrais avoir une autorisation de sortie pour Nono.. Enfin pour Nicolas.
- Ça risque d'être compliqué, il nous faut une autorisation parentale, mais ses parents ne sont pas spécialement présents .
- Vous l'avez dis vous même, je suis la meilleure thérapie pour lui, alors laissez le moi une journée. Ça fait tellement longtemps qu'il est dans ces murs d'hôpital que je veux lui refaire découvrir certaines choses.
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BROTHER
Genel Kurgu"Tu m'oublieras jamais hein ?" "Jamais mon petit Nono.." Il avait la sagesse d'un vieillard, elle avait la folie d'un enfant. Il lui apportait le calme, elle lui apportait la vie. Il vivait a travers elle, toutes ses expériences qu'il ne pourra jama...