Chapitre 21 : Des erreurs qui rattrapent

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#Début de la deuxième partie.

Chapitre 21 : Des erreurs qui rattrapent...

Je me levai de très bonne heure ce matin et m'apprêtai pour me rendre au domicile du vieux Moussa. Je lui rendis les huit millions de francs. Il sortit tous les contrats que nous avions signé y compris aussi celui du gage de ma maison et les déchira avec un sourire. Il me complimenta ensuite sur le fait que j'avais vite réussi à trouver l'argent et me proposa de venir le voir au cas où j'avais encore ces genres de projet de voyage qu'il pourrait financer. Je n'étais pas sûr qu'il me reverrait chez lui un jour vu la manière dont il m'avait menacé l'autre jour.

Sur mon trajet retour, je pensai un peu à ma vie. Vu les événements de ces dernières semaines, je devais définitivement me fixer sur le fait de continuer ma relation avec Minsha ou passer à autre chose. Mais comment allais-je m'y prendre vu que depuis le soir où je l'avais quitté à l'hôpital et que je lui avais ensuite dit lorsqu'elle s'était rétablie que c'était définitivement terminé entre nous, elle n'a jamais quitté mon esprit. Je ressentais un grand vide en moi et pleurais à chaque fois que je me rappelais des messages et photos qu'elle et son prétendu meilleur ami Kevin avaient échangés.

Ce qui me chagrinait le plus c'était le jour où elle était venue chez moi après sa sortie de l'hôpital où elle reconnaissait clairement qu'elle avait eu une liaison avec Kevin et que c'était lui l'auteur de sa grossesse; que c'était une très grave erreur qu'elle avait commise mais de grâce, de lui pardonner et de recommencer à zéro parce qu'elle ne pourrait pas vivre sans moi. L'amour qu'elle me portait dépassait tous ces petits problèmes. Personne n'est parfait et elle en était moins. Je lui répondis que dalle. Elle était restée pendant un long moment et s'en était allée ensuite vu que je ne lui disais plus rien. J'avais aussi décliné l'invitation de son père. Je lui avais expliqué que j'avais un petit souci de famille et que je ne pourrais pas l'honorer de ma présence. Il la reporta donc ultérieurement.

Je finis par me faire une idée; celle de réexaminer mon projet de voyage. J'avais toujours l'argent de la caution même si cela appartenait dorénavant à mon patron. Je discutai avec lui. Il accepta de me laisser partir et aussi que je me  serve de son argent comme caution à condition que je signe une échéance de remboursement. Au moins, je n'allais pas perdre sur les deux fronts. Il n'était pas encore tard.

Une fois à mon domicile, je préparai mes affaires, contactai une agence de voyage et me procurai un billet d'avion. Après que ce fut fait, j'allai chez mes parents et les avertis du changement de programme de la dernière minute. Je leur demandai de me bénir pour la route. Ils me souhaitèrent tous <<au revoir>> et que ma nouvelle aventure soit fructueuse. Je partis ensuite chez Emeline. Les larmes s'écoulèrent abondamment de ses yeux après que je lui annonçai la nouvelle. Je la rassurai pendant une bonne dizaine de minutes sur le fait qu'elle et mon enfant n'allaient manquer de rien. Elle voulut m'accompagner jusqu'à l'aéroport; ce que je ne refusai pas. Je l'attendis en jouant avec ma petite fille le temps qu'elle ne s'apprête.

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L'aéroport international était noir de monde. Moi et Emeline avions réussi à nous faufiler dans la foule et à nous diriger vers les embarcations. Elle m'attendit; le temps que j'aille me renseigner auprès des hôtesses qui nous faisaient face. Je les saluai et leur demandai où est ce que la compagnie américaine figurant sur mon billet d'avion se trouvait. Je leur remis le billet d'avion. L'une d'entre elles le passa au peigne fin quelques secondes et m'expliqua brièvement la marche à suivre. Je fis signe à Emeline qui me suivit avec mes valises. Une fois sur place, ils me demandèrent mon visa et le billet d'avion avant d'embarquer les valises. Dans mes pensées, je repensai une fois de plus aux coups foireux que m'avaient fait Minsha depuis le début de notre relation et je me disais que c'était une très belle manière de me venger d'elle. L'hôtesse qui se chargeait de mes affaires feuilleta mon passeport jusqu'à la partie où se trouvait le visa, l'analysa pendant au moins cinq minutes puis se leva et me dit de patienter un moment. Elle s'éclipsa.

À son départ, je rejoignis Emeline.

  - Alassane, dis-moi une chose. Pourquoi ta copine ne t'a pas escorté jusqu'ici?

Je restai momentanément silencieux avant de lui répondre finalement.

  - C'est une longue histoire Emeline dont je ne voudrais plus parler s'il te plaît. Au moins tu es là non?
  - C'est comme tu voudras. Regarde, la dame est en train de t'appeler.

Je me levai et regagnai le portail d'embarquement. Un homme en costume un peu plus âgé était avec elle. Sa manière de parler et vu comment les autres lui obéissaient me firent conclure qu'il était le patron. Il me remit mon passeport et le billet d'avion.

  - Je suis désolé monsieur. Mais vous ne pouvez pas voyager avec ce visa.

Instantanémment choqué, je repris mon souffle...

  - Mais pourquoi monsieur ? C'est l'ambassade même qui m'a délivré ce visa.
  - Ce visa n'est plus valide. Veuillez vous adresser directement à l'ambassade pour plus d'éclaircissements. J'en ai terminé.
  - Mais monsieur...

Je restai pendant une dizaine de minutes; les mains aux hanches dans mon joli costume que j'avais payé à deux cent mille francs qui me donnait l'allure d'un haut gradé. Je m'interrogeai intérieurement sur ce qui pouvait bien se passer pour que l'ambassade invalide mon visa. Emeline ayant aperçu la scène s'approcha et me demanda ce qui n'allait pas. Elle, aussi triste et bouleversée saisit les valises et les traîna jusqu'à la sortie. Je la suivis difficilement. Une fois dehors, je lui demandai de m'attendre à la salle d'attente; le temps que j'aille à l'ambassade voir ce qui n'allait pas avec mon visa et revenir si possible embarquer. Elle accepta et me souhaita bonne chance.

Une fois arrivé, la secrétaire de l'ambassadeur me reçut. Je lui expliquai longuement le problème et elle m'envoya voir un monsieur qui parlait difficilement le français. Ce que je retenus de ses dires, c'est que quelqu'un s'était plaint contre moi ces dernières semaines et comme je n'étais pas encore parti, l'ambassade avait décidé de ne plus m'accorder de visa raison pour laquelle elle l'a annulé. Il n'y avait plus rien à faire. Le rêve de me retrouver au pays de l'oncle Sam s'est estompé. Je réfléchis pendant quelques minutes à celui qui pourrait bien porter cette foutue plainte contre moi. Qu'avais-je fait? Puis je me souvins de mes différends avec Albert. Je conclus tout de suite que c'était lui. Mais il est en prison. Comment pouvait-il me nuire depuis là ?

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).

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