CHAPITRE 2 : Réticences

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CHAPITRE 2 :  Réticences.

<<Être hanté par ses erreurs est une souffrance cent fois plus cruelle que la mort.>> De vinci...

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Une semaine plus tard...

J'étais en train de m'habiller  pour me rendre au service lorsqu'on sonna au portail.  J'allai ouvrir tout en redressant ma chemise. Je n'avais aucune idée de
qui cela pourrait bien être. Grande fut ma surprise. Un monde fou m'y attendait. Jacques et Emeline furent les seules que je reconnus parmi eux.

  - Bonjour jeune homme. Êtes-vous Alassane ? Demanda celui qui paraissait le plus âgé.
  - Oui c'est bien moi.
  - Nous voulons nous entretenir avec vous pendant quelques minutes.
  - Je ne pense pas que ça soit possible maintenant. Je suis déjà en retard pour le travail. Je vous ferai signe dès que je serai disponible.
  - Alassane! S'écria Jacques. Arrête de te comporter comme ça et écoute ce qu'ils ont à dire. Cela ne prendra que quelques minutes.
  - Comment oses-tu m'adresser la parole après avoir amené ces gens là ici chez moi sans m'avoir prévenu ?
  - Tu es pathétique avec ton insolence et ton arrogance! Ces personnes respectables que tu traites ainsi sont de la famille d'Emeline; celle que tu as enceintée et refusé de reconnaitre la  grossesse.
  - Qu'est-ce que tu en sais toi ? Étais-tu avec nous ce soir là ? Je n'ai plus rien à dire concernant ce sujet. Écoutez messieurs, criai-je. Je ne le répéterai plus. Je ne suis pas l'auteur de la grossesse de votre fille. Alors foutez-moi la paix.
  - Jeune homme, poursuivit le vieillard. Vous osez nous parler ainsi après avoir engrossé notre fille?
  - Je n'ai pas engrossé votre fille. Allez chercher l'auteur de sa grossesse ailleurs. J'ai mieux à faire que d'écouter vos ramassis de conneries ce matin.
  - Mais Alassane ! S'écria Emeline. Pourquoi traites-tu mes parents de cette manière ?
  - Toi, je ne veux pas t'écouter. Foutez-moi tous la paix!

Je claquai rageusement le portail derrière moi. Ils venaient de gâcher ma journée. Jacques en qui j'avais aussi confiance m'avait trahi. Finalement c'était quoi le plan ? Me mettre la pression pour que j'accepte cette foutue grossesse ?  Je ne voulais plus que quelqu'un se moque de moi en profitant de ma gentillesse. Je me souviens de mes relations houleuses de par le passé. Mon premier amour Annabelle à qui j'avais tout donné;  mon temps, mon amour et mon argent. Je n'étais certes pas riche mais je m'efforcais de lui offrir le nécessaire. Je lui montrais même mon bulletin de paye. Lorsqu'elle avait voulu que je lui achète une moto, je n'avais pas hésité une seule seconde avant de la lui offrir parce que je l'aimais profondément et j'avais l'intention de l'épouser. Je l'avais même présentée à ma famille. Malheureusement, elle me trompait à mon insu avec un de mes amis proches. Elle lui remettait tout l'argent que je lui donnais pour ses besoins et la moto était devenue la propriété de l'ami en question. Une rage m'envahit à chaque fois que je les voyais s'amouracher là dessus. Après cette histoire, je rencontrai Jeanne. Elle par contre m'avait juré fidélité. Nous avions vécu pendant plus de trois ans ensemble. Un enfant naquit de cette union. C'était quelques mois après son accouchement que j'entendis par des ouïes dires que je n'étais pas le père de l'enfant. Chose qu'elle me confirma plus tard après de violentes disputes. Je jurai ce jour de ne plus laisser aucune personne me marcher dessus et profiter de moi.

Malgré que j'avais le moral à plat, je décidai d'aller au travail. Au moins, j'allais y changer mes idées. Mon téléphone sonna. C'était Albert ; un ami qui travaillait à l'ambassade des États Unis à qui j'avais confié mes dossiers pour une demande de visa permanent. Je lui promis de passer le voir à midi. Eh bien, vous allez vous poser la question comment quelqu'un qui a une situation reluisante comme la mienne désire faire aventure.

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Je suis le premier fils d'une famille très pauvre. J'ai deux frères et deux sœurs. Mon père était cultivateur et ma mère n'avait aucun travail sous la main. Nous passions la plupart du temps au champ pour labourer le sol et semer des grains. La récolte permettait difficilement à mon père de payer nos  études et de subvenir aux besoins de la famille. Nous vivions tous dans une pièce. Beaucoup se moquaient de notre situation et pire certains nous insultaient et nous traitaient <d'enfants paludéens> juste parce que nous n'avions pas assez de corpulence. Mais j'étais resté serein, rempli d'ambitions. Malgré tout, j'apprenais assidûment mes cours et plus tard, je decrochai mon baccalauréat. Les parents ne pouvaient pas me payer l'université mais je m'inscrivis tout de même en faculté d'ingénierie. Je travaillais à titre de manœuvre par ci par là; c'est ce qui m'aidait à tenir le coup. Quelques années plus tard, les fruits tinrent la promesse des fleurs.  J'avais ma maitrise et je réussis à décrocher un travail dans une grande société industrielle de la place. Je payai un terrain et y construisis une villa. Je louai également une grande maison pour ma famille. Je pouvais maintenant aider mes jeunes frères et sœurs pour alléger la tâche aux parents. Ce ne fut plus tard que l'industrie de phosphate me prit sous son aile. Mais depuis ma tendre enfance, j'avais du béguin pour les États Unis d'Amérique; j'avais même une carte que je contemplais continuellement  chaque jour. Je me le promettais sans cesse que j'y finirai ma carrière. C'est pour cette raison que j'acceptai sans réfléchir  la proposition d'Albert lorsqu'il voulut m'aider à obtenir le visa. <<Je pourrais aider un peu plus ma famille si je me retrouvais à l'autre bout du monde>> me disais-je.

Une fois au travail, un collaborateur me fit savoir que le chef  me demandait. Après avoir déposé mon sac sur mon bureau, j'allai le voir. Il était en compagnie d'un homme élégamment vêtu. Tout en lui dégageait au premier regard une certaine aisance financière.

  - Bonjour messieurs. Les saluai-je poliment.
  - Ah Alassane. Répondit mon chef. Voici monsieur LAWADA, le directeur général de la nouvelle brasserie et aussi un ami à moi.
  - Enchanté monsieur. C'est un plaisir de vous rencontrer.
  - Enchanté monsieur Alassane.
  - Eh bien, monsieur LAWADA a un petit problème technique que ses ingénieurs ont du mal à résoudre alors il a sollicité mon aide. Je lui ai dit que vous êtes le meilleur de mes ingénieurs. Vous allez le suivre et l'aider si possible.
  - D'accord patron. Merci pour le respect et l'admiration que vous me portez. J'en suis honoré.
 

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).

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JE L'AIME MALGRÉ MOI (Roman)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant